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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

À la merci des étrangers

L’extraction et l’exploitation des minerais d’avenir sous notre sol vont nécessiter de gros investissements

Le Journal a visité la mine d’or Casa Berardi, dans le Nord-du-Québec. Depuis 2013, cette mine appartient à Hecla Mining, un important producteur d’argent américain fondé en 1891.
Le Journal a visité la mine d’or Casa Berardi, dans le Nord-du-Québec. Depuis 2013, cette mine appartient à Hecla Mining, un important producteur d’argent américain fondé en 1891. Photo courtoisie
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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-05-28T04:00:00Z
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Alors que la demande pour nos minéraux s’apprête à exploser avec la multiplication des véhicules électriques, ce sont principalement des entreprises étrangères qui sont aux commandes du développement minier du Québec. 

• À lire aussi: [CARTES] 20 des 22 mines du Québec appartiennent à des étrangers

• À lire aussi: Rencontres sur la route des mines de l’Abitibi

Le Québec n’a pas réussi à prendre le contrôle de ses ressources minières, comme le démontre notre cartographie. La quasi-totalité des mines sur son territoire – et leurs profits – ne lui appartiennent pas. 

Le Journal vous présente jusqu’à lundi un grand dossier sur l’état de nos mines. Nous avons rencontré des citoyens, des élus, des entrepreneurs et des travailleurs concernés par le développement minier. Des témoignages qui illustrent comment cette industrie soulève les passions :    

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Bien peu de sièges sociaux

En 2014, le plus grand projet minier jamais mené par des Québécois, la mine d’or Canadian Malartic en Abitibi, est passé dans le giron des firmes torontoises Agnico Eagle et Yamana Gold. 

L’offre d’achat était trop alléchante pour que les actionnaires la refusent.

André Gaumond, qui a joué un rôle majeur dans la découverte de la mine d’or Éléonore, située en Eeyou Istchee–Baie-James, garde espoir de voir la création d’une nouvelle grande minière québécoise comme Cambior, qui a été vendue à l’ontarienne Iamgold en 2006.

« Dans le domaine de la production, on est très bons, mais on a moins de sièges sociaux de producteurs [que l’Ontario]. C’est encore beaucoup des propriétaires de l’extérieur du Québec, mais ça s’en vient », assure M. Gaumond.

Bâti par des Ontariens

Celui-ci aurait bien aimé que le gisement Éléonore soit mis en valeur par une entreprise d’ici.

« Oui, ç’aurait pu être développé par des Québécois, mais mettre la mine en production, ç’a coûté 2 milliards $ US, rappelle-t-il. À l’époque, il y avait Cambior qui avait fait une offre, mais elle n’était pas tout à fait à la hauteur. »

C’est Goldcorp de Toronto qui a mis la main sur le projet Éléonore et qui a construit la mine. Goldcorp est aujourd’hui propriété du géant américain Newmont.

Une industrie en santé

À une autre époque, non seulement nos mines appartenaient à des entreprises de l’extérieur du Québec, mais en plus, la plupart de leurs gestionnaires et de leurs équipes techniques venaient d’ailleurs.

L’industrie québécoise, forte de ses géologues, de ses entreprises d’exploration, de ses gestionnaires de production, de ses ingénieurs miniers et de ses fournisseurs spécialisés, est en très bonne santé, assure M. Gaumond.

« Ce n’est pas parce qu’on n’a pas beaucoup de sièges sociaux de grandes sociétés minières qu’on ne joue pas un rôle important sur l’échiquier », affirme-t-il.

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