Josée Lavigueur: Aimer son corps tel qu'il est

Josée Lavigueur
Avec l’été qui se pointe enfin, il y a de la joie dans l’air, sauf que, comme chaque année, le classique «cette fois, je perds du poids» revient...
Malgré tout ce qui se dit et tout ce qu’on sait sur les risques des programmes de perte de poids, les entreprises persévèrent et nous tendent sournoisement la main: le fameux «look maillot de bain» nous titille un peu trop. Malgré toutes les discussions sur la diversité corporelle et le fait qu’on accepte notre corps tel qu’il est plus que jamais, le désir de rester mince ou de le devenir reste malheureusement trop solidement ancré dans notre cerveau.
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Inverser la tendance
C’est lourd. C’est difficile de s’en défaire. Et pourtant, lentement mais sûrement, à force de chroniques, d’informations et d’importantes discussions, les tendances changent. Je pense que, pour les générations qui nous suivent, il ne sera même plus question de diète: ce sera vu comme aussi moche et malsain que le port du corset, vestige d’une autre époque qu’on n’ose plus imaginer!
Au Canada, près d’un adulte sur deux essaie de maigrir. Avec l’abondance de promesses de minceur qui déferle sur les réseaux — cures de détox, défis 30 jours, recettes magiques, etc. — il est difficile de ne pas être intrigué. Le problème? Vous le connaissez: jusqu’à 80 % des gens qui suivent un régime reprennent leur poids (et parfois plus!) dans l’année qui suit. C’est l’effet yo-yo. Et ce n’est pas seulement démotivant, c’est dur pour le corps et pour la tête, surtout dans une culture où la minceur est souvent confondue avec la santé.
Les experts en nutrition sont clairs. Les régimes extrêmes — très faibles en calories, ou qui éliminent des groupes d’aliments entiers — peuvent faire plus de tort que de bien: métabolisme perturbé, carences, relation toxique avec la nourriture... Et chez les jeunes adultes, les troubles alimentaires sont parfois camouflés sous des habitudes qui semblent parfois «saines» à première vue.
Il est plus que temps qu’on cesse de résumer la santé à un chiffre sur la balance! Le poids dépend de bien plus que ce qu’on mange: génétique, hormones, sommeil, stress, santé mentale... Imaginer qu’une simple diète va tout régler, c’est comme mettre un pansement sur la fissure d’une fondation.
Viser des gestes simples
Alors, on fait quoi? On déplace notre regard. Littéralement. Plutôt que viser un chiffre, pourquoi ne pas miser sur des actions concrètes et durables comme marcher le plus souvent possible, cuisiner plus souvent, mieux dormir et boire plus d’eau? Ce sont des gestes simples, mais puissants.
Et bouger, justement. On sait désormais que tout effort compte. Allez-y! Sautez sur chacune des occasions qui se présentent. Pour atteindre 150 minutes d’activité modérée par semaine, on peut combiner la marche rapide, la danse, le vélo, le jardinage... Ce qui est important, c'est de viser au moins une dose de plaisir, parce que ce qu’on aime, on le garde, et ce qu’on subit, on l’abandonne.
Côté assiette, c'est le même principe. Pas besoin de bannir tous les desserts! Une alimentation équilibrée, c’est aussi de la souplesse. Apprendre à reconnaître sa faim, savourer et ne pas culpabiliser: voilà des outils précieux.
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Être accompagné
Et si votre démarche vous tient à cœur, n’hésitez pas à consulter des professionnels: nutritionniste, kinésiologue... Être accompagné permet d’éviter les pièges et de choisir des stratégies adaptées à votre style de vie.
Dernier point et non le moindre: la santé mentale. La pression de changer son corps peut générer du stress, de complexes et de l'anxiété. Se traiter avec bienveillance, accepter les hauts et les bas, être à l’écoute de soi, c’est la plus sage des décisions!
Une personne active, qui s’alimente de façon équilibrée, peut clairement être en parfaite santé sans nécessairement coller aux modèles de minceur bien trop présents encore dans les médias. Et, de toute façon, inversement, une silhouette fine n’est pas assurément un signe de santé!
Bref, il n’y a pas de formule magique, seulement des habitudes solides, ancrées dans la réalité. La motivation ne vient pas par la pression ou la comparaison, mais par le désir de vivre mieux et de vieillir en meilleure santé!
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Des chiffres encore et toujours troublants
- En 2024, 41 % des adultes québécois rapportaient que les réseaux sociaux, l’industrie de l’amaigrissement et du fitness influençaient leurs comportements en lien avec leur corps, l’alimentation et l’activité physique. Cette proportion montait à 67 % chez les jeunes adultes de 18 à 34 ans.
- Chez les ados, plus de la moitié étaient insatisfaits de leur apparence corporelle. Les filles étaient plus nombreuses à vouloir perdre du poids (31 %) ou maintenir leur poids (33 %), tandis que les garçons étaient plus enclins à vouloir gagner du poids (19 %).
Ces données soulignent l'importance de l'image corporelle chez les adolescents. Elles mettent en évidence la nécessité d'interventions adaptées pour aider les jeunes à développer une image corporelle positive et une relation saine avec leur corps.
Ces chiffres sont tirés de l’article Je n’aime pas mon corps: évaluer les problèmes d’image corporelle chez les jeunes et intervenir, disponible sur ordrepsy.qc.ca.
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L’EXERCICE DE LA SEMAINE
On s’arrête au banc de parc!
On y fait la planche en plaçant les mains sur le dossier ou sur le siège, selon l’intensité qu’on vise.
Les abdos sont bien serrés, la tête est dans le prolongement du corps et on compte 10, 20 ou 60 secondes. À vous de jouer!