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Culture

Jean-Philippe Perras et la dure réalité de concilier famille et travail

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-09-27T10:00:00Z
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À l’occasion du lancement de Crave et Noovo, nous avons eu le plaisir de prendre des nouvelles de Jean-Philippe Perras. Très sollicité par des rôles captivants à venir cette année, il jongle également avec une vie familiale bien remplie. Entre les rénovations de sa maison et ses deux jeunes enfants, l’acteur accorde une grande importance à son quotidien hors caméra.

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Tu campes un rôle marquant dans «Dérive». Étant toi-même musicien, est-ce que la forte présence de l’univers musical dans la série t’a immédiatement interpellé? A-t-il influencé ton approche du personnage?

Je suis vraiment choyé de pouvoir rallier mes deux passions. La musique est une partie importante de la vie de mon personnage, Daniel Major, mais aussi de la mienne. C’est un bonheur de reconnecter avec le piano. J’ai décidé de m’en racheter un et je retrouve la chaleur de cet instrument magnifique. J’ai été influencé par l’amour de notre réalisateur, Patrice Sauvé. On sent d’ailleurs sa passion à travers sa direction dans toute la série. Sur le plateau, j’étais toujours en train de pianoter chaque fois que j’en avais l’occasion. J’ai joué sur des instruments que je n’aurai jamais la chance de retoucher.

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Bruno Petrozza / TVA Publications
Bruno Petrozza / TVA Publications

On te retrouve souvent dans des rôles intenses, au cœur de drames profonds, ce qui contraste avec ta personnalité lumineuse et enjouée. Est-ce un défi pour toi de puiser dans des émotions plutôt sombres pour incarner ces personnages?

C’est un vrai privilège, pour l’acteur que je suis, de défendre de tels rôles, mais aussi d’aller chercher cette sensibilité et de me découvrir à travers tout ça. Chaque interprète est le moteur qu’on voit à l’écran, mais je me permets de vivre des choses que je ne croyais jamais ressentir. Je suis quelqu’un de pudique, même si je fais un métier qui ne l’est pas du tout. Je ne me livre pas à n’importe qui et j’ai été surpris de constater à quel point je me suis poussé loin dans ce rôle. J’en suis très fier. Je pense que l’équipe extraordinaire avec qui j’ai été jumelé m’a aidé à m’ouvrir. Mes partenaires de jeu et moi avons eu des conversations exceptionnelles.

J’en déduis donc que c’était un plateau particulièrement agréable!

J’ai vécu plein de beaux tournages dans ma carrière, mais il s’est passé quelque chose de vraiment spécial sur celui-ci. On était constamment en discussion: on remettait les scènes en question, on s'interrogeait sur la façon de les aborder. On n’arrêterait jamais de travailler, mais tout s’est réellement fait dans le plaisir. Sincèrement, ç'a été une expérience exceptionnelle.

Bruno Petrozza / TVA Publications
Bruno Petrozza / TVA Publications

Tu auras aussi ton émission de rénovation avec ta conjointe, Maripier Morin, Les Morin-Perras sous le même toit. Comment avance ce projet?

Nous sommes toujours dans la construction, qui devrait se terminer d’ici décembre. Ça se passe bien, mais c’est sûr que parfois, j’ai envie de dire de gros mots... mais je me retiens devant les caméras! (rires) Maripier est plus habituée, mais d’ouvrir les portes de ma maison et de mon intimité, c’était intimidant pour moi. Je voulais préserver la vie privée de mes enfants, mais quand nous avons trouvé l’angle de la maison bigénérationnel, j’étais déjà plus à l’aise. On fait une émission de rénovation, mais c’est surtout un projet pour souder la famille. C’est une façon de prendre soin de mes parents, qu’on vive les beaux et moins beaux moments ensemble, et que mes enfants puissent en profiter au maximum.

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Est-ce que ton couple en prend un coup avec les rénovations?

On en apprend beaucoup sur la communication, autant avec Maripier qu’avec mes parents. Il n’y a pas d’égo, on veut juste que tout le monde soit bien. On ne souhaite pas déclarer faillite après le projet ni annoncer une séparation! Hier, on parlait de pognées de porte, par exemple; c’est sûr que tout est une question et une décision à prendre. On en apprend beaucoup plus par les contacts humains qu’en posant du gypse, par exemple. On grandit collectivement ensemble.

Ce n’est pas non plus toutes les conjointes qui voudraient avoir leurs beaux-parents à proximité...

Non, mais ils ont une très belle relation. Maripier a même dit que s’il se passait quoi que ce soit, c'était moi qui partirais et qu'elle garderait mes parents! (rires) C’était aussi un beau concours de circonstances: nos personnalités s'y prêtent et la vie a fait en sorte qu’on puisse réaliser ce projet. Il y en a qui aimeraient avoir ce genre de quotidien, mais ce n’est pas tous les partenaires qui s’entendent bien avec leurs beaux-parents. De notre côté, ça se passe vraiment bien. Je ne dois pas toujours être présent pour qu'il y ait une harmonie entre Maripier et mes parents, ils y arrivent très bien ensemble.

Avez-vous pu profiter de votre été en famille?

On est allés dans le bas du fleuve, à Pohénégamook, où les parents à Maripier habitent. La famille est partie 10 jours, mais je n’ai pu rester que 5 jours à cause du travail. Ç'a vraiment été tout un été! Le plus dur a été d'accepter que je ne sois pas aussi présent que je l'aurais voulu pour mes enfants. Je me dis que c’était une exception. C’est rare que tous les projets fonctionnent en même temps dans un horaire et je devais en profiter.

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Les derniers mois ont donc été un moment d’adaptation...

Je crois qu’il faut embrasser ces instants — car ils n’arrivent vraiment pas souvent — et ne pas être dans la culpabilité par rapport à la famille. J’ai entendu le dicton «Be where your feet are», qui signifie que si on profite du moment présent, c’est tout ce qui compte. Je devrais me faire tatouer cette ligne pour m’en souvenir! (rires) Je suis juste reconnaissant pour toutes les aventures qui sont passées dans ma vie dans la dernière année.

Quel genre de père es-tu quand tu peux profiter au maximum du temps en famille?

Je veux tellement être un père présent, à l’écoute, et leur donner un cadre. Le plus simple, mais le plus important est d’être 100 % attentif. Mettre le téléphone le plus loin possible, être un accompagnateur sensible, niaiseux, mais un peu strict quand même. Mais mon Dieu que ces enfants sont la plus belle affaire de ma vie!

Comment vont tes enfants, justement?

Margot a trois ans et Henri, un an. Ils vont vraiment bien, même s'il y a tout le temps un petit virus qui se promène! (rires) Ils sont drôles et il commence à y avoir une meilleure chimie entre eux, puisqu’ils vieillissent et se comprennent mieux. Hier, Margot voulait faire manger son petit frère en s’assoyant sur moi, et j’ai failli dire non parce que je savais le dégât que ça allait faire. Mais je me suis rappelé qu’un jour, elle ne voudra plus s’asseoir sur moi, donc il faut profiter de chaque moment.

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Vous formez un couple assez occupé, Maripier et toi. Êtes-vous capables de prendre des moments à deux?

Il n’y en a pas beaucoup, ça, c’est sûr! On en est conscients, on s’en parle et on le sait qu’un jour, on aura plus de temps. On essaie de trouver des moments pour discuter, avant de se coucher, puisque c'est dur de maintenir une conversation quand les enfants sont avec nous. Ça ne dure jamais bien longtemps parce qu’on est bien trop fatigués pour parler! (rires) On communique bien, et on a la chance d’avoir des parents très présents pour nous épauler dans les moments où nos horaires sont un peu chaotiques.

Tu as également de beaux projets à venir. Peux-tu m'en parler un peu?

J’ai recommencé à tourner dans STAT il y a deux mois. J’ai retrouvé mon rôle d’Antoine Diamond. Quel honneur de faire partie de cette équipe! Je continue à découvrir mon personnage et cette belle gang. C’est toujours un grand terrain de jeu vaste et amusant. On en apprendra un peu plus sur Antoine, qui fera beaucoup plus de psychiatrie de rue. On entrera davantage dans son univers, dans son intimité. Il y aura peut-être une certaine affinité avec un membre du personnel, qui l'amènera peut-être à d’autres choses... Par ailleurs, je suis aussi de la distribution de Ấm, présentée au TNM depuis le 9 septembre.

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