Quand la télé fait naître un explorateur: Guillaume Duranceau-Thibert
Yan Lauzon
Comme les livres, la télévision a eu un impact certain sur le désir de Guillaume Duranceau-Thibert de partir explorer le monde. Des explorateurs intéressants, il en a rencontré beaucoup...
Guillaume, qu’est-ce qui t’a marqué à la télé quand tu étais petit?

J’ai été marqué par tout ce qui était de l’aventure. J’écoutais Mathusalem et je rêvais de magie, de féérie, de mondes et de voyages. Après ça, il y a eu les Indiana Jones: je me disais que je voulais faire ça plus tard, je voulais découvrir des cités mystérieuses perdues, des peuples oubliés... Ça me fascinait.
Accrochais-tu aussi sur Les mystérieuses cités d’or?

Mais oui! J’allais au chalet de mon père et j’étais fasciné par les pyramides. J’ai écouté et réécouté tous les épisodes. Parfois, je réécoute la trame sonore de l’émission [...] Les gens qu’on voyait avec les lamas, dans les montagnes et les cimes enneigées, à la fin des dessins animés, on est allés les voir en partie dans l’émission Peuples des sommets.
Jeune, regardais-tu beaucoup la télé?

Mes parents étaient séparés et chez ma mère, je n’ai pas écouté la télé. Mais chez mon père, la fin de semaine, au chalet, c’est là que ça se passait. Tintin, ce reporter et voyageur qui se promenait un peu partout dans monde, m’inspirait aussi. Et il y avait Astérix et Obélix. Les samedis et dimanches matin, j’avais le droit d’être assis devant la télévision, mais le reste du temps, j’étais dehors à m’imaginer des mondes.

La télé nourrissait-elle à ce point ton imaginaire pour que tu veuilles recréer le tout dehors?

C’est clair! Que ce soit dans le sable, en train d’imaginer être un archéologue qui trouve un fossile de dinosaure ou qui place les pierres pour en faire des pyramides, c’est sûr que la télé a eu un impact. Les livres aussi. Tous ces univers que je trouvais fantastiques, je les transposais dans ma vie de petit garçon et maintenant, je les transpose dans ma vie.
Quand tu penses à de beaux souvenirs télé, tu penses à du temps passé avec ton père, à des rendez-vous télé en particulier?

Oui, entre autres avec des films québécois. Et on écoutait souvent les mêmes choses. Mon père était fan de vieille musique française, comme George Brassens qui a fait un film, en noir et blanc: Porte des lilas. On pouvait l’écouter une fois par semaine. Il y avait beaucoup de répétition et pour moi, dans la répétition, il y a quelque chose qui s’ancre.
En terminant, penses-tu que l’aspect «aventure» manque à la télé d’aujourd’hui pour aller chercher les jeunes?
Quand je montre mes aventures à des enfants de ma vie, qui ont 4, 5, 6 ou 7 ans, ils sont fascinés. Ça capte l’imagination. Peut-être que ça manque, un aventurier ou une aventurière en qui les jeunes peuvent se reconnaître. Un modèle de quelqu’un qui passe par-dessus ses peurs, qui réalise des défis. Quelqu’un qui résonne à travers ses aventures. Quand on est jeune, le côté grandiose et le côté mystique sont ancrés en nous. C’est quand on grandit qu’on se fait dire que ça ne se peut pas. La magie, c’est important; il y en a dans la vie.

Guillaume Duranceau-Thibert anime l’émission Peuples des sommets présentée sur TV5 plusieurs fois par semaine, et diffusée sur tv5unis.ca en tout temps. L’aventurier y rencontre des peuples parfois oubliés, mais qui vivent de façon traditionnelle. Il se fait le porte-voix de leur culture, les met en valeur. Son parcours de découvertes passe par la Thaïlande, les Philippines, la Turquie et le Pérou, notamment.