Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Développer son ouverture d’esprit et celle des autres

Partager
Photo portrait de Dr François Richer

Dr François Richer

2025-05-18T16:00:00Z
Partager

Notre ouverture dépend beaucoup de notre imagination, de notre tolérance à l’incertitude et de notre capacité à relâcher nos réflexes d’autoprotection.

Nos opinions sont constamment en révision. Avant de devenir des évidences, l’interdiction de fumer dans les avions et le vote des femmes ont été perçus par plusieurs comme des propositions radicales.

Cependant, changer d’opinion ou influencer notre entourage peut être difficile surtout quand l’ouverture demande de mettre nos sensibilités en veilleuse ou d’oser réviser nos valeurs.

Une gymnastique mentale

L’ouverture d’esprit est une tendance à relativiser ou à ramollir nos jugements intuitifs en les rendant perméables à de nouvelles informations ou nouvelles priorités. C’est un geste de gymnastique mentale qui met en pause les émotions associées à nos jugements (ex.: la sécurité c’est important) et qui augmente notre intérêt pour de nouvelles façons de voir les choses (ex.: Il est possible de montrer de la compassion sans sacrifier notre sécurité).

Notre ouverture d’esprit varie selon nos sensibilités face à un sujet, mais aussi selon des traits comme nos tendances à argumenter, notre humilité, notre flexibilité mentale ou notre imagination.

En plus, notre ouverture fluctue selon nos états mentaux comme notre niveau de stress et notre empathie pour la personne qui veut nous convaincre.

Publicité

Idéalement, l’ouverture d’esprit se développe dès l’enfance l’éducation et la socialisation, mais elle peut même se développer chez l’adulte.

Réduire la méfiance

Nos opinions sont réconfortantes et font partie de notre identité. Changer d’opinion est plus difficile quand notre stress et nos peurs nous focalisent sur l’autoprotection. Si une situation nous rappelle des évènements difficiles, nos biais d’interprétation peuvent nous empêcher de considérer la valeur d’un point de vue différent.

Nous sommes souvent doués pour nous rendre compte de l’aveuglement des autres ou des biais dans leurs perceptions, mais souligner ces lacunes favorise rarement l’ouverture d’esprit.

Plus une opinion est chargée émotivement ou tranchée, moins elle répond à l’insistance ou à la confrontation. Dans ce cas, il est plus important de valider les sensibilités ou les valeurs qui rendent le point de vue moins ouvert et de poser des questions sur l’application de cette perception à différentes situations pour que la personne réalise par elle-même l’utilité de nuancer son point de vue.

Augmenter notre sympathie

Envisager des points de vue différents est plus facile quand nous nous sentons en confiance, que les nouvelles idées viennent de gens comme nous qui sympathisent avec notre point de vue.

Nos proches ont plus de chances de nous faire changer d’opinion à cause du degré d’empathie qu’ils évoquent en nous. Notre entourage peut aussi nous influencer par un effet de contagion, quand on décèle une vague de sympathie pour une cause.

Les anecdotes personnelles qui permettent de s’identifier à une personne avec ses priorités, ses rêves et ses défis augmentent aussi notre sympathie pour un point de vue différent.

Développer notre curiosité

Nos intuitions sont souvent fiables pour la vie quotidienne, mais pour les sujets complexes comme la vie en société, il faut considérer nos opinions comme des chantiers en construction, des hypothèses à raffiner.

Se souvenir de nos points de vue qui ont évolué dans le passé et des bénéfices que nous en avons retirés peut nous aider à douter de nos premières impressions.

Discuter avec des gens qui ont des expériences diversifiées est une bonne façon d’explorer de nouvelles perspectives et de raffiner nos propres opinions.

Publicité
Publicité