Comment reprogrammer son cerveau pour voir le beau
La clé pour s'épanouir
Article tiré du magazine S.O.S. Vivre mieux par Chantal Lacroix
Le truc du verre à moitié plein ou à moitié vide peut aussi s’appliquer à notre façon de voir le monde. Il est prouvé qu’on est capable de voir le beau à travers les embûches, les coups durs et les crises si on «reprogramme» celui qui coordonne nos vies: le cerveau. On vous en dit plus.
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Le négatif, c'est comme un aimant
Un souci semble rester accroché à nous plus longtemps qu’une gentillesse qu’on nous fait. C’est vrai. On est ainsi fait. «Le cerveau a des biais de négativité. Il réagit plus facilement et plus rapidement à des informations négatives. Pourtant, il n’y a pas de dichotomie entre le positif et le négatif. Les deux pôles sont importants», indique d’emblée Marine Miglianico, psychologue et fondatrice de la Clinique de Psychologie Positive de Montréal.
Utile malgré tout
Sauf qu’on a tendance à penser qu’il faut enlever tout le négatif. Mais non, on a besoin de réagir rapidement, surtout quand on est en danger. Si, en traversant la rue, on voit une voiture foncer vers nous, notre cerveau déclenche immédiatement le réflexe de courir; un mécanisme de survie essentiel.
Cultiver la souplesse
En revanche, il est tout aussi nécessaire d’apprendre à puiser dans nos ressources pour nourrir le positif, car notre cerveau n’est pas naturellement programmé pour cela. Par défaut, il repère d’abord ce qui pourrait poser problème. «Le véritable déséquilibre ne vient donc pas de la présence de pensées négatives, mais du fait de rester enfermé dans une vision rigide du monde: soit en ne voyant que le mauvais, soit en s’imposant une tyrannie du bonheur où seules les émotions agréables sont tolérées. Il faut donc apprendre à être flexible psychologiquement. Avoir la capacité du roseau à se plier sans se briser plutôt que la rigidité du chêne, qui peut finir par se déraciner», souligne la psychologue.
La voie de l’émancipation
La chercheuse américaine Barbara Fredrickson a d’ailleurs développé la théorie de l’expansion des émotions positives. Selon elle, lorsque nous vivons des émotions agréables, notre esprit s’élargit: nous devenons plus ouvert, plus créatif, plus flexible. Nous voyons davantage de possibilités. Et surtout, ces expériences nourrissent nos ressources internes de manière durable, ce qui nous donne envie de les recréer. En résumé, le négatif nous referme, alors que le positif nous ouvre. L’un est nécessaire pour survivre, l’autre est essentiel pour s’épanouir.

Les trucs de Marine Miglianico, psychologue
Se connecter à ce qui nous fait du bien
Quand on fait face à une situation difficile, on a tendance à mettre de côté ce qui nous fait du bien. Puis, quand on renoue avec ces bonnes habitudes, on réalise à quel point elles sont importantes pour notre bien-être.
Action! On note dans un cahier ou sur une feuille qu’on laisse bien en vue 5 à 10 choses qui nous ressourcent. Quand le moral décline, on pige dans cette liste, et vite!
Faire preuve de plus d’autocompassion
Parfois, les idées négatives sont véhiculées par... nous-même. On a un discours intérieur très critique et intransigeant.
Action! Chaque fois qu’on a un discours intérieur dur avec nous-même, on se demande si on répéterait ces paroles à quelqu’un qu’on aime. La plupart du temps, la réponse est négative. On adoucit donc nos paroles pour adopter une attitude plus bienveillante envers nous-même.
Viser des micro-moments d’amour
On ne parle pas ici de gestes amoureux, mais bien d’amour au sens large. Un geste simple, comme sourire à quelqu’un dans la file d’attente à l’épicerie, génère en soi des émotions agréables, tout comme elle en procure à la personne qui reçoit notre geste. Nul besoin que ce soit extraordinaire ou transcendant, mais ces micro-moments d’amour nous ramènent dans notre humanité commune.
Action! On se donne le défi d’offrir deux micro-moments d’amour par jour. Et on porte attention à ceux qu’on reçoit.
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Voir bleu pour aller mieux

En conférence, Marine Miglianico propose souvent un exercice percutant pour mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau. Le voici: on lève les yeux et, pendant une vingtaine de secondes, on observe ce qui nous entoure et on note mentalement tout ce qui est rouge. Ensuite, on essaie de nommer tous les objets bleus qu’on a vus. On comprend ici que les objets rouges sont associés aux idées négatives, alors que les objets bleus sont associés à tout ce qui est positif. Si on transpose cet exercice à notre vie en général, on comprend qu’on remarque plus ce sur quoi on dirige notre attention. «Pourtant le bleu et le rouge — le positif et le négatif — coexistent toujours», mentionne la psychologue. On peut donc s’entraîner à voir du «bleu» — du positif — dans nos activités de la journée et au travail. «Le soir, on note ce qu’on a remarqué qui était positif. Ça peut être quelque chose de mineur, comme un oiseau sur notre chemin, quelqu’un qui nous a tenu la porte, un sourire... Mais ça a un impact à long terme», dit-elle. Au terme de quelques jours, on se surprendra à recadrer plus souvent notre attention pour chercher du bleu un peu partout.
8 idées pour voir (encore plus!) le beau
- Fréquenter des personnes positives
- Repérer une pensée négative et la remplacer par une pensée positive
- Se fixer des objectifs atteignables
- Dire des affirmations positives
- Parler de nos succès et de nos bons coups
- Faire des compliments (et en accepter!)
- S’entraîner à imaginer des scénarios positifs (on est plus enclin à en faire des catastrophiques!)
- Recadrer son vocabulaire: «Je ne serai pas capable» devient «Je fais de mon mieux, et je peux même demander de l’aide».

Les conseils de Chantal Lacroix
• «Chaque chose a son temps. Apprends à danser avec le rythme de la vie.»
• «Ce que tu traverses aujourd’hui te prépare à ce qui t’attend demain.»

Cet article est tiré du nouveau magazine S.O.S. Vivre mieux par Chantal Lacroix, offert en kiosque et à jemagazine.ca