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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

«C’est fini, Netflix, pour moi»: la politique anti-partage de compte pousse des clients à se désabonner

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Hélène Schaff

2023-02-22T05:00:00Z
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La frustration a monté d’un cran hier avec l’entrée en vigueur de la nouvelle politique de Netflix empêchant le partage de mots de passe entre plusieurs adresses.

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«Ça me fâche! Ça fait plusieurs années que c’est correct qu’on partage notre compte en famille et là, ça va me bloquer de mon domicile...» s’indigne Laurie Wilmot, étudiante en soins infirmiers.

C’était hier que Netflix mettait en œuvre sa nouvelle politique. 

La plateforme de contenu en ligne a décidé de limiter l’accès à sa plateforme aux résidents d’une même adresse. 

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Des membres d’une même famille ou des amis ne peuvent donc plus se partager gratuitement les frais d’abonnement à la plateforme, comme ils étaient nombreux à le faire.

La moitié des Québécois sont abonnés à la plateforme américaine, selon l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval.

  • Écoutez l'entrevue avec Nellie Brière, conférencière et consultante en communications numériques et réseaux sociaux à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 13 h 35 via QUB radio :
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La goutte qui fait déborder le vase

Bien qu’elle se dise frustrée par le changement, Mme Wilmot a «fait un deal» avec sa famille: sa maman payera plus cher pour que tout le monde puisse avoir accès au compte Netflix. 

Mais ce n’est pas le cas de plusieurs autres Québécois rencontrés par Le Journal. Pour eux, le rapport utilité-prix n’est plus aussi attirant et la décision du mastodonte numérique est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

​​​​​​«Je prêtais parfois l’abonnement à mon petit-neveu qui a moins de moyens financiers pour qu’il puisse regarder les bonhommes, mais je ne pourrai plus le faire», se désole Sébastien Bouffard, un résident de l’arrondissement LaSalle.

«Je me suis dit : “Non, c’est fini Netflix pour moi”», tranche l’homme, qui s’est désabonné. 

Sébastien Bouffard
Sébastien Bouffard Photo fournie par Sébastien Bouffard

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Des stratégies de contournement

«Ça ne vaut pas la peine de payer pendant une année si tu ne regardes pas chaque soir», estime Binta D., étudiante.

La future opticienne partageait son compte avec sa cousine. Pour le moment, elle ne payera pas les 8 dollars supplémentaires pour continuer à avoir accès à Netflix. 

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Sa stratégie: s’abonner pour un mois puis se désabonner, ou trouver les séries et films qui l’intéressent sur d’autres plateformes ou sites.

Philippe V. est aussi de cet avis. D’après lui, on peut facilement retrouver le contenu Netflix ailleurs. 

Il partage son compte avec son frère et va s’essayer à continuer de le faire à l’aide d’un stratagème. Si c’est trop compliqué, ils se désabonneront et resteront fidèles aux plateformes concurrentes, sans grand état d’âme.

À l’arrivée de Netflix sur le marché canadien en 2010, on pouvait s’abonner pour 7,99 $ par mois, sans restriction quant au nombre d’utilisateurs, d’appareils ou d’adresses. 

Alors que la popularité du site grandissait, les tarifs ont eux aussi graduellement augmenté. 

Pour être une famille sur un même compte, possiblement à deux voire trois adresses différentes, il en coûte désormais entre 17 $ et 35 $. 

Avec 230 millions d’abonnés dans le monde, Netflix a généré l’an dernier pas moins de 42,5 milliards $ CA de revenus. Ses profits ont atteint 6 milliards $ CA.

– En collaboration avec Francis Halin


L’Office de la protection du consommateur, responsable en la matière, n’avait reçu aucune plainte en lien avec cette annonce à l’heure d’écrire ces lignes.

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