Ce nouveau bar queer est déjà the place to be à Montréal

Sarah-Florence Benjamin
Un nouveau bar queer du boulevard Saint-Laurent, à Montréal, a attiré les fêtards et les curieux en très grand nombre pour son ouverture, samedi dernier.
• À lire aussi: Un premier Comédie Club débarque à Québec, et ça promet
• À lire aussi: Vous cherchez l’amour? Évitez cette ville à tout prix
• À lire aussi: Quoi faire à Montréal ce week-end (19 au 21 septembre): 8 sorties et bons plans à ne pas manquer
«On a utilisé nos économies personnelles pour créer cet espace. Ça ne sera pas parfait, ça va juste exister et la communauté va en faire quelque chose de beau. On espère que la communauté sera présente», affirme Mint Simon, co-propriétaire du DD’s et artiste.
La communauté semble avoir répondu à l’appel: un nombre impressionnant de personnes — dépassant de loin la capacité de l’endroit — a fait la file jusqu’à très tard dans la nuit de samedi à dimanche pour tenter de participer à la soirée d’ouverture du club situé dans le local du Blue Dog, qui a fermé ses portes en juillet dernier.
«Nous avons continué à nous regarder toute la nuit, sidérés. Nous avons été époustouflés par la foule, la file d’attente, même si nous n’étions pas totalement surpris, car nous savons que la communauté veut juste danser», ont confié les cinq copropriétaires, le lendemain de l’ouverture.
Un bar lesbien, mais pas seulement
Les copropriétaires veulent faire du DD’s un espace «pas juste pour les hommes, pas juste pour les femmes, quelque chose de queer, trans, pour tout le monde».
Ça semble être mission accomplie: ce sont majoritairement des femmes et des personnes non binaires qui ont pris d’assaut la piste de danse.
Pour la créatrice de contenu Geneviève Laforce, qui a assisté à l’évènement, c’est «la preuve claire que la communauté lesbienne et queer avait soif d’un lieu qui lui ressemble».
«Quand il ne reste qu’un seul bar lesbien dans une métropole comme Montréal, ça dit beaucoup sur la fragilité de nos espaces», souligne-t-elle.
Depuis la fermeture du Royal Phoenix, en 2014, il n’y avait plus de bar lesbien à Montréal.
«Beaucoup d’entre nous cherchent des endroits sécuritaires où sortir, mais la réalité, c’est que le Village a été largement repris par les hommes gais et par les hétéros qui viennent “consommer” la nightlife queer. Ça fait en sorte qu’on ne se reconnaît plus forcément dans ces espaces et qu’on n’a pas toujours envie d’ aller clubber», ajoute-t-elle.
Un lieu de «résistance culturelle»
Aux yeux de Geneviève Laforce, des lieux comme le DD’s sont essentiels «pas seulement pour dater, mais aussi pour tisser des amitiés et bâtir un tissu social queer fort.»
«C’est un lieu de résistance culturelle, un rappel que nos communautés méritent plus qu’une simple “tolérance”: on mérite des lieux qui nous appartiennent vraiment. C’est aussi politique», précise la créatrice de contenu.
Mint Simon souhaite également que son club participe à «connecter les générations» de personnes queers à Montréal, alors que les discours homophobes et transphobes sont en hausse partout en Amérique du Nord.
«En ce moment, on manque de joie. Donc, on va protéger cet espace du mieux qu’on peut», insiste Mint Simon.