Cancer de la prostate: l'importance du dépistage

Pour le cancer du sein, on connaissait Octobre rose, qui existe depuis 1990, mais jusqu'en 2003, personne n’avait eu l’idée de créer un mois pour sensibiliser le monde entier au cancer de la prostate. Cette maladie touche, selon les dernières statistiques publiées en 2024 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 1,4 million d’hommes!

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C'est un chiffre qui a de quoi inquiéter, d'autant plus qu’ici, au Canada, ce sont environ 25 000 hommes qui sont touchés par ce cancer. Dans le monde, un homme sur huit recevra ce diagnostic au cours de sa vie!

Plusieurs se demandent si ce type de cancer est héréditaire. Eh bien, oui! il est héréditaire, et c’est pour cette raison qu’il est important de vérifier les antécédents médicaux de la famille afin de garder l’œil ouvert. D'ailleurs, les spécialistes le disent: c’est un cancer qui se soigne s’il est traité à temps. Heureusement!

Parlons prévention

La prévention est essentielle, car mieux vaut prévenir que guérir! Parler de ce fléau, qui peut s’avérer fatal s’il est traité trop tard, et y sensibiliser la société, c’est vraiment important. D'ailleurs, voici d'autres statistiques qui donnent froid dans le dos...

Selon l’OMS, 375 000 hommes meurent chaque année de ce cancer. Vous comprendrez que la prévention est capitale, d’autant plus qu’il s’agit de la troisième cause de décès chez les hommes.

Comme je vous le disais plus haut, si l’un des membres de votre famille a reçu un diagnostic de cancer de la prostate, il est important de commencer le dépistage dès l’âge de 40 ans (dépistage précoce). Si ce cancer est détecté très tôt, le taux de survie dépasse les 90 %. Ce chiffre est très encourageant!

Cela dit, si vous n’avez pas d’antécédent dans votre famille, vous pouvez commencer à faire ce dépistage dès l’âge de 50 ans, tous les deux ans. Cela suffit, car c’est un cancer qui évolue lentement!

C’est sûr que cet examen médical n’est pas apprécié par les hommes, car il n’est vraiment pas agréable — il serait même désagréable, selon ce qu'on entend. Mais dites-vous que ce n’est pas plus agréable pour nous, les femmes, de faire une mammographie. Je le redis: il est préférable d'agir en prévention plutôt que d'avoir à remédier aux conséquences. Quand on aime la vie, eh bien, on se doit d’en prendre soin! Qu’on aime ou pas, il faut agir, et vive la prévention!

L'origine de Movember

Mais d'où vient cette idée de porter la moustache au mois de novembre? C’est quand même une idée qui attire l’œil et les questionnements! Ce sont deux australiens Travis Garone et Luke Slatterry, qui en ont eu l'idée en 2003. Travis travaillait dans le monde de la publicité et du design, et Luke œuvrait dans le milieu du marketing et de l’hôtellerie, Dans un bar, autour d’une bière, ils ont eu l’idée de remettre la moustache à la mode. A l'époque, cet «accessoire» n’était vraiment pas tendance. Porter la moustache était même perçu comme quétaine!

Je me souviendrai toujours de ma réaction, la journée où le fils de ma sœur Lyne, François, qui est quand même un très bel homme, est arrivé avec une moustache: «Ben là!!! C’est donc ben laitte!! Va me raser ça!!» Et lui de me répondre: «Non, matante, je fais le Movember.» Je ne connaissais pas ça, et il m’a donc parlé de ce mouvement qui prenait forme et qui devenait très populaire partout dans le monde!

Les deux Australiens avaient visé juste en remettant cette mode des années 1970 au goût du jour. Je considère cette initiative comme un coup de maître, voire de génie, car c'est à partir de ce moment que le monde entier a commencé à s'intéresser au cancer de la prostate et à se documenter à ce sujet!

La prostate est une petite glande qui fait partie du système reproducteur masculin. Sa fonction, pour ceux qui ne le savent pas, est de protéger les spermatozoïdes et d'aider également l'organe féminin à favoriser la fécondation. On pense que la prostate ne concerne que les hommes, mais c'est faux: cet organe intéresse aussi les femmes. L'un ne va pas sans l'autre et, comme on le dit énormément de nos jours, «toute est dans toute»!

Cela dit, nos deux Australiens étaient très loin de se douter de l'impact qu'allait avoir leur idée — mettre leurs propres amis au défi de se laisser pousser la moustache —, qui à la base n'avait été lancée que pour rire! Quand ils ont réalisé l'engouement, ils ont décidé de donner un sens à cette moustache. Ayant remarqué que, pour les femmes, le mois d'octobre était consacré à la sensibilisation au cancer du sein, période symbolisée par les rubans roses, les deux amis ont décidé que les hommes auraient également leur mois de sensibilisation, novembre, que la cause serait le cancer de la prostate et que la moustache en serait l'emblème. Movember était né!

À ce jour, plus de 20 pays suivent la vague du Movember afin de sensibiliser le public non seulement au cancer de la prostate, mais aussi à d'autres problèmes qui touchent la santé chez nos hommes (le cancer des testicules, la santé mentale et la prévention du suicide). Depuis la création de ce mouvement, plus d'un milliard de dollars ont été récoltés pour financer la recherche et la prévention. On ne peut qu'en féliciter ses fondateurs.

Bon Movember à tous!