Beatbox, TDAH et violence: un roman d’espoir signé Émilie Ouellette


Anne-Marie Lobbe
Colin veut lâcher l’école. Il craint de l’annoncer à sa mère, car quand elle pète les plombs, elle devient violente. En tentant d’exprimer qui il est réellement, Colin se découvre un talent pour le beatbox. Emilie Ouellette signe un roman plein de rythme et de rage libératrice!
Une histoire qui mêle le beatbox, la violence familiale et la quête identitaire : comment naît un concept aussi différent et intrigant?
J’ai quatre enfants et deux de mes séries de romans sont inspirées de deux de mes enfants. Évidemment, les deux autres m’ont reproché de ne pas avoir leur propre série de livres ! Ainsi, le personnage de Colin est inspiré de mon fils : comme lui, il est hypersensible, dyslexique et dyspraxique et il a un TDAH. L’école a toujours été difficile pour mon fils. J’avais envie d’explorer, avec le personnage de Colin, l’idée de ne pas se sentir à sa place.
Le titre Sur la vie de ma mère vient apparemment du fait que vos enfants jurent un peu trop sur votre vie!
Ouin (rires) ! Je vis avec notamment deux ados, alors l’expression « Je le jure sur la vie de ma mère », je l’entends énormément. Je visite beaucoup d’écoles secondaires pour donner des ateliers. Chaque fois que je leur dis le titre de mon livre, les étudiants capotent. En revanche, les adultes qui voient ce titre sont convaincus que j’écris un livre sur la vie de ma mère !
Quelle place diriez-vous que le beatbox occupe dans votre vie?
Quand tu as un enfant qui a une différence, comme mon fils, et de la difficulté à l’école, il ne vit pas beaucoup de succès. Son estime de lui était très basse. Quand il avait neuf ans, un voisin l’a entendu faire du beatbox dans notre cour. On a réalisé qu’il était bon ! C’est à ce moment que j’ai découvert la communauté du beatbox. En l’inscrivant à des cours, j’ai appris les bases : comment on lit le beatbox, comment on l’écrit, comment les sons sonnent et comment les faire.
Vous êtes une grande adepte d’improvisation. Pouvez-vous faire un parallèle entre l’impro et le beatbox?
En impro, tu commences avec un thème, tu as 20 secondes et tu dois sauter dans le vide. Le beatbox, c’est un peu la même chose : tout ce dont tu as besoin est à l’intérieur de toi ! Quand j’arrive en impro, j’ai mes idées, ma créativité, mon corps, mais j’ignore ce que je vais faire. Le beatbox, tous les instruments de percussion vont aller avec ta bouche. Dans les deux cas, tu travailles avec ton corps, ton esprit et ta créativité, et tu vis des moments magiques. Puis, le public est là pour te nourrir autant en impro qu’en beatbox.
Quels trois mots décrivent les émotions que vos lecteurs liront, en se plongeant le nez dans le bouquin Sur la vie de ma mère?
Bouleversement, espoir et choc.

Sur la vie de ma mère
Emilie Ouellette
Hugo Roman
482 pages, dès 14 ans