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L'article provient de Le Journal de Montréal

Poésie militante pour les ados qui sentent trop de pression et d'anxiété

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Photo portrait de Anne-Marie Lobbe

Anne-Marie Lobbe

2025-05-11T23:30:00Z
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Pensées non conformes. Genre non conforme. Équipe de cheerleading. Être ici, c’est être l’Élite... Être l’Élite, c’est être hétéro, c’est suivre le cours de maths fortes et rester loin des Autres. Laura Doyle Péan présente un recueil de poésie fort, sous forme d’envolée militante pour l’égalité.

Éditions de la Bagnole
Éditions de la Bagnole

Cheer se veut un recueil de poésie d’autofiction. Est-ce que la création en fut thérapeutique?

J’ai puisé à même plusieurs de mes souvenirs. Ces souvenirs sont transformés, pour en faire des poèmes. Je ne sais pas si je qualifierais Cheer de thérapeutique... Ces souvenirs remontent à longtemps, donc je crois que le travail interne avait déjà été fait. Cependant, sans vouloir faire de jeux de mots, il y a quelque chose qui vient boucler la boucle par rapport à ces histoires!

À qui s’adresse ce recueil de poésie?

Les préoccupations qui sont au cœur du recueil peuvent venir se joindre à l’expérience des ados et des jeunes adultes par rapport à la question au corps et à cette idée de performance. Il y a beaucoup de réflexions sur le paternalisme et l’infantilisation... Le fait de vouloir être entendu, d’avoir l’écoute nécessaire qui nous est envoyée en retour.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus de la forme du recueil de poésie?

J’aime la liberté que ça apporte. Je trouve qu’en poésie, on n’a pas de contraintes. Si je faisais du cinéma, il faudrait que j’aie en tête le budget et les contraintes physiques. Mon acteur ne pourrait pas se mettre à voler dans le ciel comme ça [rires]! En poésie, je peux écrire ce que je veux. Surtout en travaillant avec un matériel qui est autofictionnel, ça apporte une joie de venir transformer ces expériences. Parfois les amener là où on aurait aimé qu’elles soient...

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Y a-t-il un passage de votre recueil qui a été plus difficile à écrire?

Quand j’étais au secondaire, un de mes cousins a été victime de brutalité policière. Dans mon recueil, il y a un passage en lien avec cet événement et au manque de soutien qu’il y avait eu à l’école. C’est quelque chose que je tentais d’écrire depuis plusieurs années. J’essayais de trouver le bon angle d’approche. Mon désir était de m’assurer de faire preuve de compassion envers tout le monde dans cette histoire.

Comment le cheerleading a-t-il marqué votre vie?

Mon recueil aborde la question de la relation complexe au sport. Il y a une certaine dualité ; une vulnérabilité et un désir de se protéger... Un sentiment de solitude. En revanche, s’entraîner et sentir qu’on prend de la force, ça apporte beaucoup de confiance en soi. Je navigue entre les deux dans mon recueil. Aussi les critiques par rapport au cheerleading et la façon dont il est enseigné... J’en ai fait pendant cinq ans. Parce que j’ai adoré ce sport, je trouvais important qu’on souligne ces critiques, dans l’espoir que ça puisse être mieux pour les prochains jeunes qui en feront.

Cheer
Laura Doyle Péan
Les Éditions de la Bagnole
112 pages, dès 14 ans

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