Un suspect qui refuse de parler: Carl Girouard n’a dit qu’une phrase en 5h30 d’interrogatoire
L’assaillant de la tuerie de l’Halloween dans le Vieux-Québec refusait de s’expliquer

Nicolas Saillant
Malgré 5 h 30 min d’interrogatoire pendant lesquelles l’enquêteur a tenté d’entrer en dialogue avec lui, l’auteur de l’attaque de l’Halloween s’est terré dans un mutisme complet.
• À lire aussi: Attaque de l'Halloween: des victimes ont d'abord cru à une blague
• À lire aussi: Attaque de l’Halloween à Québec: il se voyait un «agent du chaos»
Une fois l’assaillant du Vieux-Québec finalement arrêté après 2 h 30 min de cavale meurtrière, c’est le lieutenant-détective David Gionet qui a eu le mandat de faire parler le suspect pour tenter de comprendre les motivations qui l’ont poussé à commettre deux homicides et cinq tentatives de meurtre.

Or, Carl Girouard avait exercé son droit au silence de manière presque absolue dès le moment de son arrestation.
Dans le but d’établir un premier contact, l’enquêteur Gionet a d’abord rencontré le suspect à l’hôpital où il était évalué pour un risque d’hypothermie.

« Ç’a été très court », a relaté le policier devant les 11 jurés. « Il a complètement tourné la tête de l’autre côté en soupirant », a ajouté M. Gionet, qui est parti en informant le suspect qu’ils allaient se reparler.
C’est donc vers 10 h du matin, le lendemain du drame, que Girouard a été amené dans une salle d’interrogatoire en compagnie du lieutenant-détective Gionet.
Pendant 2 h 20 min, le policier a tenté d’établir un lien avec le suspect pour l’amener à parler, mais l’assaillant ne disait pas un mot.
Alors qu’il avait ses mains au visage, et que l’enquêteur parlait de tout et de rien, l’accusé a dit finalement une seule phrase, « je veux parler à mon avocat ».
Après cet appel, le lieutenant-détective a tenté à nouveau de le faire parler jusqu’à ce qu’il ait mis un terme à l’interrogatoire après 5 h 30 min de monologue.

Pendant tout ce temps, Girouard était « calme », « écoutait » et « regardait » le policier.
« Je sentais qu’il avait une perception de ce que je disais », a affirmé M. Gionet, tout en n’ayant pas été capable de dialoguer avec le suspect.
Il refusait de s’identifier
Quelques heures plus tôt, lorsque les policiers Audrey Boulet et Dany Gauthier se sont approchés du suspect qui avait été localisé près de l’Espace 400e par des agents du Port de Québec, l’homme de 26 ans était debout, l’épée dans sa main gauche, qu’il a lancée.
« Il nous attend parce qu’il nous regarde, il ne bouge pas », a relaté l’agente Boulet.

Calme et coopératif, il a exécuté tous les ordres des policiers qui l’ont arrêté.
L’homme a cependant refusé de s’identifier. Il a dit : « Vérifiez mon char, un Saturn Ion 2006, vous allez savoir je suis qui », ajoutant « en face du Château » en guise de précision.
Plus tard, au poste de police, Girouard répondra : « vous m’avez dit que j’avais droit de garder le silence », lorsque la policière lui demande des informations nominatives.

Pas de propos délirants
Tout comme les deux policiers, l’ambulancier Pierre-Luc Laflamme, qui a pris en charge le suspect, a affirmé que Girouard « collaborait bien, sans résistance » et qu’il n’avait pas de propos délirants.
Il a répondu minimalement aux questions posées, souvent par hochement de tête.
« C’était un appel comme les autres, c’est ça qui était étrange », a terminé l’ambulancier.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.