Après un cancer, deux enfants et 10 ans de mariage, de quoi Dominic Arpin est-il le plus fier?
Alicia Bélanger-Bolduc
Dominic Arpin est un passionné d’aventures et de technologie, qui partage son enthousiasme à travers une foule de projets depuis plusieurs années. Père de famille et mari attentionné, il troquera cet été sa fidèle van contre un micro de radio, renouant ainsi avec son tout premier amour.
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Dominic, tu seras à la radio tout l’été. Pourquoi avoir accepté ce défi?
C’est un retour à mon premier amour. Quand j’ai commencé ma carrière, c’est là que je me voyais évoluer et que j'ai fait mes premiers pas dans le monde des communications. J’ai tellement hâte d’y revenir! Le show du matin est taillé sur mesure pour moi. Je me lève déjà tous les jours à 4 ou 5 h pour courir ou écrire. Et je ne sacrifierai pas ma vie sociale parce que je n’en ai déjà pas! (rires) Je suis un gars très casanier; je n’aurais jamais dit oui à l’émission du soir, car ça ne serait pas adapté à mon rythme de vie. Quand j’ai su avec qui j’allais animer, j’étais encore plus heureux. Je n’ai jamais travaillé avec Ingrid Falaise et Tatiana Polovoy, mais je suis persuadé que je vais très bien m’entendre avec elles.
Étant donné ton sens de l’aventure, j’aurais pourtant dit que «casanier» n’est pas le mot qui te décrit le mieux!
Il y a vraiment deux personnes qui coexistent en moi. Quand je suis dans la routine professionnelle, c’est comme si je rentrais dans un monastère: je fais attention à l’heure que je me couche et à ce que je mange. Je suis obsédé par l’optimisation et la performance au travail. Tout mon horaire tourne donc autour de ça. Cependant, lorsque ça se termine, je réussis à décrocher complètement. J’ai des projets de randonnée pour cet été. J’ai suivi des cours d’alpinisme avec mon fils en janvier et j’aime faire du ski l’hiver. Le sport nourrit mon côté aventurier, mais je reste discipliné pour m’assurer d’être le plus efficace possible.
Est-ce que le sport te permet également de te dépasser?
Tu mets le doigt exactement dessus! J’en fais pour avoir du plaisir, mais c’est aussi par souci de sortir de ma zone de confort et de mettre du piquant dans ma vie. Mon quotidien est tellement routinier que l’activité physique vient m’équilibrer en m’apportant un peu de chaos et de défis. J’essaie aussi de pratiquer des disciplines qui me font peur. Je fais de l’escalade même si je suis déjà effrayé d’être perché sur une commode! J’aime la sensation que ça me procure. Je me pousse et ça a des bénéfices dans ma vie personnelle et ma vie professionnelle. Je suis un homme anxieux, mais je fais moins de crises depuis que le sport est entré dans ma vie, car j’ai une plus grande confiance en moi.
Toi qui adores partir en van, comment vois-tu ton été occupé à faire de la radio?
Je vais devoir mettre une croix sur plusieurs aventures cette année. Comme je vais terminer mon contrat à la radio à la mi-août et que je recommence Vlog seulement en octobre, je vais pouvoir partir durant tout le mois de septembre. J’ai un gros voyage de prévu avec ma femme. Sinon, je partirai seul avec mon chien des fins de semaine. Et maintenant que je suis propriétaire de ma compagnie de vans, il y a plein d’événements et de salons auxquels je vais participer.
Vlog revient pour une 20e saison. C’est rassurant, non, de savoir que l’émission marche encore autant?
Oui, mais chaque année, je ne tiens jamais rien pour acquis. Le défi est de rester pertinent. Je suis encore motivé: je regarde des heures de vidéos en ligne chaque jour, et ça me passionne toujours autant. Je suis juste un peu moins intense qu’au début, où je mettais 80 heures par semaine dans le projet! Aujourd’hui, j’ai une super équipe en qui j’ai confiance et à qui je peux déléguer des choses. Cette année, j’ai repris la production. Il y a donc de nouveaux visages et une énergie différente. Je suis aussi fier qu’à la première saison. Je ne me vois pas faire ça encore 10 ans, mais j’ai toujours quelques saisons dans le corps.
Tu as vaincu un cancer il y a 12 ans. Sens-tu qu’il y a eu un avant et un après?
J’avais déjà commencé un virage, mais le diagnostic m’a poussé à foncer encore plus vite. Mes proches diraient que je suis devenu plus intense, moins patient. Je n’y pense pas tout le temps, mais ça revient par vagues. Ce cancer m’a donné une deuxième chance, et je ne veux pas la gaspiller. Je m’étais promis, dans le couloir de l’hôpital, que si je me réveillais, plus rien ne pourrait m’arrêter. Et j’ai tenu parole. Quand je regarde derrière, j’ai l’impression d’avoir vécu plus en 12 ans que pendant toute la période de ma vie qui a précédé cet épisode. Et j’en suis fier.
Tu es en couple depuis 28 ans et marié depuis 10 ans à ta femme, Annie. Y aura-t-il une célébration pour fêter cette étape?
Notre date de mariage est au début d’août, et je serai à la radio. Mais dès que mon contrat sera fini et que je reprendrai ma vie sociale, on va le souligner, c’est certain. Je suis encore fier de mon couple après 28 ans. On ne s’est jamais mis de pression, on s’est toujours laissé de l’espace, mais on n’a jamais négligé notre vie à deux. Quand on s’est connus, j’avais déjà ma fille Laurence, et on a tout de suite compris l’importance de se réserver des moments de couple. Ç’a été la même chose lorsque Thomas est né. On s’autorise une sortie par semaine, c’est notre rituel. Je crois aux âmes sœurs. Le quotidien avec elle est toujours facile. On ne se tape jamais sur les nerfs.
Un voyage de couple en van d’un mois l’année dernière a justement dû être un bon test!
Je pourrais vivre dans ma fourgonnette à longueur d’année, mais ce n’est pas le cas pour Annie. Elle m’avait suivie un peu pendant les tournages de Van aventure, mais ce n’était pas la vraie expérience pour elle. Quand on est partis juste tous les deux pour faire la côte du Maine, on n’a eu aucun problème. On s’est créé une nouvelle routine et on savait ce que l’un et l’autre avaient à faire. Je n’avais aucun doute qu’on allait passer à travers, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi harmonieux. On s’est redécouverts et on vivait sans stress. C’était génial!
Est-ce qu’il y a un voyage de rêve que tu aimerais faire un jour?
Je voudrais partir avec ma blonde vers Terre-Neuve pendant au moins un mois pour tout explorer. Je désire aussi faire la côte ouest américaine et conduire jusqu’à la frontière du Mexique. J’adore rouler, donc de gros périples de deux, trois mois ne me font pas peur. Quand j’étais plus jeune, j’étais allé à Victoria avec un ami et on était revenus par Las Vegas. Ça reste un de mes plus beaux voyages.
Et tes enfants, comment vont-ils?
Laurence a 31 ans. Elle travaille comme préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD. Elle a trouvé sa vocation pendant la pandémie, même si elle venait du monde des arts. Elle a toujours été hyper-empathique et a toujours eu un intérêt pour l’humain; ça a donc du sens. Quand elle me raconte ses journées, ça me touche profondément, puisque je ne serais jamais capable de me dévouer autant qu’elle le fait. Thomas, lui, a 22 ans. Il a étudié en son. C’est même lui qui a composé le thème musical de Vlog! Comme c’est un milieu un peu trop incertain pour lui, il s’est réorienté vers l’enseignement de l’histoire. Il adore les jeux vidéo, et j’ai réussi à l’intéresser au sport tranquillement. L’an dernier, on a couru un demi-marathon ensemble. Il travaille maintenant dans un magasin de vélos. Je suis vraiment fier d’eux!

Si tu regardes dans le rétroviseur de ta van, qu’est-ce qui te rend le plus fier?
Ça serait le fait de ne pas avoir laissé mes peurs contrôler ma vie. J’étais un petit garçon qui craignait tout et qui était certain que rien de bon n’allait lui arriver, mais qui s’est toujours battu aussi pour changer sa vie. Je suis très heureux de ne pas avoir écouté la petite voix en moi qui avait peur et d’avoir continué à avancer et à essayer toutes sortes de choses. J’ai encore de grands objectifs, mais j’ai toujours ma famille à l’esprit. Je ne veux pas partir dans de grands projets, comme vouloir monter l’Everest, si personne ne me suit dans mon aventure. Je me pousse, mais sans casser l’élastique. Cela dit, j’ai en tête de faire le camp de base de l’Everest; c’est un de mes prochains objectifs.
Quels sont tes projets?
J’ai justement écrit un livre qui s’intitule La vie commence où la peur s’arrête qui sera publié en octobre. C’est une autobiographie inspirée du dépassement de soi et de la sortie de sa zone de confort. Je travaille aussi sur la conférence qui accompagnera le livre. Je n’ai jamais expérimenté cette facette; c’est une autre façon de me pousser plus loin. L’idée de monter sur scène devant des gens et de leur parler pendant une heure me terrifie, mais c’est justement le but de l’exercice.