À 50 ans, Mélanie Maynard vit l’amour différemment
«Sucré Salé», du lundi au vendredi à 18 h 30, à TVA et TVA +
Patrick Delisle-Crevier
À quelques jours de son retour pour une troisième saison à la barre de Sucré Salé, l’animatrice est venue se poser dans notre fauteuil coloré. Elle nous parle de son métier d’animatrice qui prend beaucoup de place, s’ouvre sur sa séparation récente et sur ce nouvel élan amoureux qui l’habite. Il est aussi question de son passé qui refait souvent surface dans son présent et de son bonheur, qu’elle tente de cultiver de son mieux.
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Mélanie, comment ça va?
Je vais très bien! J’ai passé les derniers mois à ne rien faire. J’appelle ça «ma période d’hibernation», et elle se termine aujourd’hui avec notre entrevue et le début de la nouvelle saison de Sucré Salé. Mon horaire, dans une année, ce sont les tournages des Enfants de la télé et de Sucré Salé, et ils ont lieu en même temps. Je me retrouve donc plusieurs fois à la maison à me tourner les pouces. Je ne travaille pas pendant six mois.
Pour une hyperactive comme toi, est-ce difficile à vivre cette période d’accalmie?
Oui, même que je vis ça comme un deuil, chaque fois. C’est pour ça que je me retrouve tout le temps en thérapie à dire à ma psy que je ne sers plus à rien et que je suis finie. Il faut dire qu'à la fin de la saison de Sucré Salé, je sors avec la langue pas mal à terre parce que c’est particulièrement exigeant. Mais quand mon horaire devient à nouveau calme, je repars dans mes périodes de grands questionnements. Là, je pense que l’automne prochain, je vais suivre un cours de scénarisation, question de me garder occupée.
Et la comédienne, pourquoi ne la voit-on pas puisque tu as du temps pour tourner?
J’aimerais ça, mais ça n’arrive pas, tout simplement parce que je n’ai pas d’offre. Je peux comprendre, parce que moi-même, quand je vois des animateurs qui sont à la base des comédiens, j’oublie qu’ils sont aussi comédiens et pas juste animateurs. Je comprends que les producteurs et les réalisateurs ne pensent pas à moi.
Est-ce frustrant pour la comédienne en toi?
J’ai fait une espèce de petit deuil en rapport avec ça. Mais je me dis qu’à un moment donné, on me verra moins en tant qu’animatrice et que, peut-être, le vent va tourner. J’ai pu toucher un peu au jeu avec un petit rôle dans la websérie Devenir Margot. Cette petite et rare incursion dans le jeu m’a permis de me rendre compte à quel point j’aime le métier de comédienne. Je n’avais pas joué depuis fort longtemps et, la dernière fois, c’était dans une de mes pièces, qui avait pour titre Pain blanc. Sinon, à la télévision, c’était dans la série Belle-Baie, à Radio-Canada, et ça fait presque 15 ans. J’aime jouer, rien ne repose sur mes épaules, contrairement au métier d’animatrice où le gros du stress te revient. Il y a une pression, et je ne suis pas nécessairement bonne pour supporter cette pression-là, encore moins maintenant, alors que l’ambiance générale est encore plus fragile.

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Un rôle près de sa réalité
Parle-moi de ton rôle dans cette websérie?
J’incarne Rachel, l’une des deux filles d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer. Elle a gardé son père le plus longtemps possible à la maison, mais là, c’est devenu impossible et avec sa soeur (interprétée par Marika Lhoumeau), elle doit le placer. C’est un petit rôle, mais je me suis quand même fait coacher pour jouer ça, parce que j’avais peur de me trouver mauvaise. Je n’avais pas peur de l’opinion des autres, mais de mon opinion à moi. Mais c’était parfait comme rôle, car je connaissais bien l’univers, parce qu’avoir un parent atteint de la maladie d’Alzheimer et devoir accepter cette réalité, je le vis, puisque ma mère est atteinte de cette maladie depuis plusieurs années.
Tu as été proche aidante avec ta mère, qui est maintenant placée. Tu dis à la blague que tu es plus une «poche aidante». Pourquoi?
Je disais que j’étais une poche aidante, tout simplement parce qu'aussitôt que tu as une ou un proche malade, tu as beau faire le plus que tu peux en fonction de ton horaire, tu as toujours l’impression que ce n’est jamais assez. Tu repars avec un gros sac de culpabilité. Chez nous, je suis la plus jeune des enfants et j’aimerais fournir autant de temps que mes frères et sœurs, dont la plupart sont à la retraite.
As-tu peur du caractère héréditaire de cette maladie?
C’est épouvantable comme ça me fait peur! Quand j’ai été coachée par Danielle Fichaud pour jouer le rôle, elle m’a conseillé de penser justement à cette peur que j’ai d’avoir un jour cette maladie quand venait le temps de jouer une scène émotive. Ça a marché solide. C’est une peur qui m’habite et qui prend de l’ampleur chaque fois que je cherche mes clés ou mes mots. Je crains tellement d’avoir cette maladie, et il n’y a rien pour aider avec cette espèce de flou mental qui s’installe avec la cinquantaine, la préménopause qui embarque, tout ça sublimé par un TDAH qui est pesant. Cette peur est une épée lourde au-dessus de la tête. Je n’ai pas tant peur d’avoir la maladie que de voir ce que cette maladie crée autour. Je ne pense pas que ma mère, après toutes ces années, souffre de sa maladie. C’est plus nous, les gens autour d’elle, qui souffrons en voyant son état. C’est nous qui nous souvenons de sa fierté et de son honneur. C’est à nous que ça fait mal.

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Vivre avec le succès de Sucré Salé
Te voilà à entamer une troisième saison de Sucré Salé. Ç'a été un défi pour toi de reprendre le flambeau d’une telle émission et tu as voulu briser certaines règles établies. Penses-tu avoir réussi ton pari?
Je pense bien. Je voulais y aller en mettant de côté les fiches pour les entrevues, travailler plus à l’instinct. Je dois absolument lire le plus possible sur la personne et aller chercher ce qui résonne chez moi. L’important, c’est de connaître assez la personne afin d’être capable d’aller au bon endroit en entrevue. Car je suis incapable de suivre un plan d’entrevue, parce que les chemins dans ma tête de TDAH sont trop étranges. J’étais à l’aise de reprendre un rôle qui existait déjà, même que ça me réconfortait, parce que je sais que je vais apporter mes couleurs à ça, que je ne vais pas essayer de refaire ce que les autres ont fait. Je n’en serais pas capable, de toute façon. Je ne me mets pas cette pression-là. Il y a juste Édith Cochrane qui peut faire du Édith, il y a juste Antoine Bertrand qui peut faire du Antoine et il y a juste Guy Jodoin qui peut faire du Guy Jodoin. Je dirais que ce qui m’a déboussolée et que je n’ai pas vu venir, c’est la popularité. Je ne pensais pas redevenir aussi populaire.
Explique-moi ça.
Je trouve ça plus difficile d’être populaire aujourd’hui qu’à l’époque. J’aurais envie d’être un peu moins connue, parce que je trouve que, de nos jours, les gens sont rendus violents, surtout sur les réseaux sociaux. J’aimerais parfois faire un peu oublier Mélanie Maynard, ou du moins ne plus me laisser atteindre par les commentaires négatifs. Pour ma santé mentale, je dois arrêter d’aller sur les réseaux sociaux. Je sais que ça vient maintenant avec le métier, mais je dois garder la tête froide et essayer de me rappeler chaque jour pourquoi j’anime Sucré Salé.
Tu tentes autant que possible d’avoir en entrevue des gens que tu n’as jamais interviewés. C’est quand même un défi!
Oui, mais je m’en suis bien tirée l’année dernière, puisqu’il y a eu seulement 10 personnes que j’avais déjà vues en entrevue durant toute la saison. Le reste, c’était de nouvelles rencontres. Ce n’est pas si mal, sur 90 émissions. Cette année, malgré les refus constants, je rêve encore de recevoir Jean Leloup. C'est un running gag depuis le jour 1 de mon arrivée à l'émission. Cette année, je compte garder cette ambiance de camp de vacances. Pour moi, cette émission doit être faite dans le plaisir et l’allégresse. Et tous les vendredis, nous allons tourner dans des campings; je vais avoir une petite van, la Mel Van. Ça va me permettre de traîner ma loge avec moi et de faire les entrevues autour de ma roulotte. J’ai l’impression que le bonheur se trouve sur les terrains de camping; les gens y sont beaucoup moins individualistes et les enfants sont plus libres. C’est ma conception, et je pense que plus je vieillis, plus je pense que le bonheur est dans le contact avec les autres. Paradoxalement, plus je vieillis, plus je me sens seule.
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Aimer autrement
Pourquoi te sens-tu seule?
Je pense que ça vient avec la cinquantaine et les deuils. On dirait qu’avec la cinquantaine, une certaine lucidité est arrivée, et aussi un nouveau regard sur la famille que je m’étais projetée. Je vois certaines de mes amies qui deviennent grand-mères, qui sont avec le même gars depuis 25 ans, alors que moi, j'en suis à ma troisième longue relation. J’ai été stable pendant 12 ans et voilà que je me suis encore séparée en janvier.
Est-ce un choc pour toi, cette séparation?
Ce fut un choc, mais en même temps, ça faisait un an et demi ou deux ans que ça allait moins bien entre nous, que notre relation battait de l’aile. On n’aimait pas trop ce qu’on devenait ensemble, et je voulais continuer d’élever mon fils dans une autre ambiance. Alors, mon chum s’est pris un appartement à lui. Il a quitté la maison et le plus drôle, c’est que ça nous a rapproché. On s’est retrouvés en éloignant le quotidien de notre vie à deux. Ça a rallumé la flamme et nous sommes de nouveaux amoureux, mais de façon différente. Mon chum a 40 ans, il est magnifique et intelligent, et je voulais m’enlever cette culpabilité de le retenir près de moi. Je voulais lui redonner sa liberté.
C’est fou. Ton réflexe n’est pas de vouloir le garder, mais de vouloir le partager...
Oui, c’est comme ça. Je ne l'ai jamais aimé de façon possessive ou égoïste. Je veux que cet homme-là soit heureux, coûte que coûte, et si ça doit arriver sans moi, c’est bien correct. Je veux son bonheur avant tout.
Et ton bonheur à toi, il est où dans tout ça?
J’avais peut-être autre chose qui m’attendait. J’avais aussi la quiétude de terminer ma maternité avec mon fils, Louis-Thomas. Nous vivions à trois et parfois, le quotidien pesait lourd. Je me retrouvais souvent entre le chum et le fils dans les conflits. Avec la préménopause, ça brassait aussi beaucoup dans ma tête, pour savoir ce que je voulais et ce que je ne voulais plus vivre. Finalement, en vivant séparément, nous avons recommencé à nous fréquenter et à nous séduire comme des amoureux et non comme des colocataires.
Donc, vous vous êtes redonné votre liberté pour mieux revenir ensemble?
Ça ressemble à ça. Mais on ne s’est jamais perdus de vue. On continuait de s’appeler régulièrement et on avait aussi un chien en garde partagée. On continuait donc de se voir quand il venait chercher ou reporter Eddie, notre petit chien cardiaque, à la maison. On se redécouvre, on se donne des rendez-vous au resto ou au théâtre. Ça me fait vraiment un bien fou, tout ça! On habite ensemble depuis le tout début de notre relation. Maintenant, nous avons notre indépendance. On repart sur de nouvelles bases et en tenant compte des étapes qu’on aurait dû suivre à l’époque. On a brisé ménage pour mieux se retrouver. La thérapie nous a beaucoup aidés et l’amour était encore énorme entre nous. On est un nouveau couple, on a déconstruit certaines choses et on se tient en marge des valeurs traditionnelles du couple. Je suis une dépendante affective et je ne savais pas qu’il était possible de s’aimer à distance. Ça me permet de briser ça en moi: je n’ai jamais été seule de toute ma vie, j’ai toujours sauté d’une relation à l’autre, alors je me retrouve à vivre seule et j’adore ça. C’est une belle page qui s’ouvre pour nous, des deux côtés, et c’est vraiment le fun.
Tu me disais que la cinquantaine arrivait avec certains deuils. Parle-moi de ces deuils?
J’ai eu à faire un deuil d’une grosse famille. Ma vie à moi se partage en trois albums photos différents: mon premier mariage, mon deuxième, et ma vie avec mon chum actuel. J’ai aussi eu à faire le deuil d'une carrière d’actrice. Je sais que je ne l’aurai pas et je suis en paix avec ça. À un certain moment, j’ai décidé de devenir animatrice et je n’ai donc pas pu nourrir mon muscle de comédienne. Ce muscle fait que plus tu joues, plus tu deviens bon. J’ai pensé, à un certain moment, que Mélanie Maynard avait besoin de plus de reconnaissance que tous les personnages que j’aurais pu jouer. Donc, c’est un choix que j’ai fait à un certain moment dans ma vie. Aujourd’hui, ma période actuelle est celle d’une lucidité qui vient avec une espèce de constat d’échec, d’être possiblement passé à côté de quelque chose.
Mais pourquoi avoir encore un constat d’échec face à tes mariages, quelques années plus tard? Penses-tu que ça va cesser à un certain moment?
J’espère que oui, mais je n’y crois pas trop. Dernièrement, j’ai parlé à une femme qui a 100 ans et qui a encore le syndrome de l’imposteur, qui parle encore d'à quel point sa relation avec sa mère l’a ostracisée. Elle a eu beau parler avec tous les psys de la terre, ça n’a rien donné. Alors, j’ai l’impression que je vais rester avec cette culpabilité là pour le reste de ma vie. C’est difficile, cette impression d’avoir brisé une famille, mais je dois être indulgente envers moi-même. Probablement que je vais garder ces regrets-là, même si je sais que c’est quelque chose qui n’aurait pas été idéal du tout, mais que j'idéalise avec le recul. Quand je me suis choisie ces fois-là, c’est parce que je ne voulais pas faire comme ma mère et endurer cette vie en silence. Je ne voulais pas me dire plus tard que je n’avais pas vécu, que je m’étais juste oublier pour les autres.
Dis-moi, es-tu heureuse au bout de tout ça?
Oui, je suis très heureuse, mais j’ai vraiment trop de temps pour penser. Je dois m’occuper durant ma période plus calme. Je veux écrire aussi, mais je n’ai pas de structure, alors je dois travailler là-dessus. Mais je suis heureuse, avec des bonnes et des moins bonnes journées. Dernièrement, j’ai retrouvé des amis du passé. J’ai ce besoin de retisser des liens et de retrouver mes ancrages.
Et ton fils, Louis-Thomas, comment va-t-il?
Il va très bien, il a 20 ans, et là, je m’ennuie de ne plus avoir de bébé à la maison. Il fait de la musique et c’est mon artiste en devenir. Il va faire les auditions pour le Festival de la chanson de Granby et, en ce moment, je l’aide à se préparer. Il fait sa propre musique, il est bon et original. Il a commencé le piano à 12 ans et il aime faire de la musique. Je pense que j’ai été une bonne mère, ou du moins, j’ai fait mon possible. C’est certain que je n’ai pas été une mère typique, mais je n'aurais pas pu en être une parce que je ne suis pas une personne typique. La thérapie m’a beaucoup aidée à mieux me comprendre et à être un peu plus indulgente envers moi. Comme beaucoup de femmes, j’’avais cette espèce de syndrome de vouloir être la mère parfaite, l’animatrice parfaite, la conjointe parfaite.
Tu appelles la petite fille de 12 ans que tu as été «La petite conne». Tu es dure envers elle...
Je le fais avec une certaine affection. La photo de cette petite fille que j’étais est mon fond d’écran de téléphone en ce moment. Je suis en train de faire la paix avec elle. C’est une petite fille qui faisait ce qu’elle pouvait. Elle est arrivée huitième d’une famille de huit, elle est arrivée en accident, alors que la famille était déjà trop nombreuse. C’était l’enfant qui prenait beaucoup de place, parce qu’elle n’était pas au même diapason que les autres. Elle tentait de se frayer une place dans sa famille et aussi à l’école, car c’était rough. Elle avait besoin d’attention. Aujourd'hui, je suis en paix avec elle et je l’aime. C’est son cerveau et son instinct de survie qui ont fait ce que je suis aujourd’hui.
Qu’est-ce que tu fais dans ce métier-là, Mélanie?
Je n’ai pas choisi ce métier. J’étais une petite fille créative et intelligente, et j'avais du mal à trouver ma place dans les cadres établis. Un jour, j’ai commencé à faire du théâtre et j’ai vu que mon cerveau étrange fonctionnait bien là-dedans. Ma professeure d’arts dramatiques a cru en moi et elle m’a inscrite en théâtre. Elle m’a imposé de faire mes auditions et j’ai suivi ce chemin-là. Je ne le regrette pas, ce métier me rend heureuse. L’humour est un acte de séduction massive. Me retrouver à faire rire les gens, ce fut très valorisant pour moi. L’acceptation et l’amour passaient par le rire, et c’est encore comme ça aujourd’hui.
Tu as déjà dit que tu sautais du bateau avant qu’il coule professionnellement. Explique-moi ça.
Je suis quelqu’un qui se tanne vite. C’est comme ça dans pas mal toutes les sphères de ma vie, et j’ai besoin que ça reste allumé en moi. Je ne suis pas bonne dans la continuité et dans la routine, et j’ai parfois besoin de rebrasser les affaires. C’est aussi comme ça avec Sucré Salé. Même si j’anime la même émission, j’ai besoin de le faire différemment. Aussi, parfois, j’aime ça me faire oublier la face un peu. Des fois, je trouve que je me vois beaucoup dans les écrans, et les madames sur les réseaux sociaux le disent aussi, mais je sais que je leur donne trop d’importance. À côté de ça, tant que ça va bien et que j’ai du fun, je vais rester là. Mais je ne fais pas ce métier-là pour la gloire ou pour l’argent; je suis mon instinct et on verra où ça me mènera.