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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Xavier Dolan a retrouvé l’envie de raconter des histoires

Photo MARTIN CHEVALIER
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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2025-09-27T01:00:00Z
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Tout ce qui touche Xavier Dolan captive la planète médiatique.

Et, heureusement pour moi, Dolan, 36 ans, adore les formats longs qui lui permettent de bien expliquer sa pensée, avec toutes les nuances qui s’imposent. Il était en pleine confiance pendant les 48 minutes qu’a duré son passage à mon émission Dans le blanc des yeux que j’ai enregistrée mercredi et il a accepté de m’emmener dans son intimité, dans son univers.

Xavier Dolan m’a confirmé qu’il avait retrouvé le goût de raconter des histoires en présidant le jury de la section «Un Certain Regard» de Cannes en 2024. Mais, pour ce boulimique de travail, pas question de rester assis à ne rien faire: il a passé les derniers mois à réaliser un clip (pour Elton John et Brandi Carlile), à faire une publicité pour Gucci ou à écrire de la poésie (qu’il publiera un jour sous forme de recueil). Il m’a aussi confié, pendant une pause, qu’il venait de tourner une publicité «inspirante» pour un client québécois.

Mais j’ai aussi trouvé devant moi un artiste fragile, écorché par la critique. «J’ai passé beaucoup de temps à m’haïr», m’a-t-il dit en me confiant qu’il n’était pas sorti indemne du mauvais accueil d’un de ses films. Sous ses dehors de créateur sûr de lui se cache un artiste qui doute, qui se remet constamment en question. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est quand Xavier Dolan m’a confié que l’essence de son œuvre, le thème qui relie tous ses films, c’était «l’impossibilité d’exister quand on est différent dans la société». Quand je lui ai parlé du «style Dolan», il a trouvé une formidable formule: «J’ai envie qu’on reconnaisse mon travail parce que ça se ressent, pas parce que ça se ressemble».

Les critiques ont peut-être parfois réussi à le faire vaciller et douter de sa «pertinence», mais je vous assure que j’ai déjà hâte de voir le prochain Dolan, que ce soit à la télé, au cinéma... ou dans la section «Poésie» de ma librairie.

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