«J’ai beaucoup douté de moi»: Xavier Dolan se raconte à l’émission «Dans le blanc des yeux» avec Sophie Durocher
Guillaume Picard
Xavier Dolan avait dit en 2023 qu’il ne réaliserait plus de films, mais le besoin de créer est plus fort que les doutes qui l’ont habitué ces dernières années.
En entrevue avec Sophie Durocher à l’émission Dans le blanc des yeux, épisode qui a été diffusé vendredi soir à LCN, il a raconté avoir eu besoin de «prendre du recul» après une décennie effrénée de création, de 2009 à 2019, au cours de laquelle il a lancé pas moins de huit longs métrages.
Puis il y a eu sa première série, La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, disponible sur illico+, ainsi que plusieurs vidéoclips pour Indochine et Adele - la pièce Hello de la chanteuse britannique totalise 3,2 milliards de visionnements sur YouTube -, puis plus récemment pour le duo d’Elton John et de Brandi Carlile.
Il a aussi tourné des publicités pour Gucci et Prada, rien de moins.
Son désir de raconter des histoires demeure intact, lui qui planche en ce moment sur un scénario de film d’horreur dont l’action serait campée dans l’Hexagone de 1880, ainsi que sur une série, également en France.
Mais ses films qui ont moins fait courir les foules l’ont amené à se remettre en question.
«J’ai beaucoup douté de moi», a-t-il dit à l’animatrice, avant d’ajouter:
«Ça ne m’a pas fait douter de mon talent, mais ça m’a fait douter de ma pertinence, de mon appartenance.»
Celui qui a réalisé son premier film, J’ai tué ma mère, à 17 ans à peine, dit que ce qui compte quand on réalise, «c’est d’avoir quelque chose à dire et d’avoir l’envie de le dire». Et là, il affirme avoir «retrouvé ça», ce désir et cet élan créatif qui l’ont fait connaître partout sur le globe.
Il croit que le fait qu’il ait présidé le jury du volet Un certain regard du Festival de Cannes, en 2024, a d’ailleurs servi de bougie d’allumage. C’est le délégué général, Thierry Frémaux, qui lui a donné ce mandat.
«Je pense qu’il savait que j’allais être exposé à énormément de créations, de films, de créateurs indépendants ou moins indépendants. [...] Ça m’a évidemment énormément rappelé de souvenirs, puis donné l’envie de retourner à la création», a dit Xavier Dolan, qui est emballé par la série française qu’il pourrait réaliser, soit Rage, dont le scénario raconte l’histoire de skinheads dans les années 1980 en France. Le projet a fait l’objet d’une fuite récente.
«J'ai lu, en fait, le premier épisode puis je le trouvais hyper bien écrit, hyper accrocheur. Après, c’est un projet qui est encore à un stade embryonnaire. Ça me fait plaisir, tu sais, d’y être, que mon nom y soit attaché», a-t-il mentionné, parlant d’un «projet embryonnaire».
Il rêve de travailler avec plusieurs artistes «inspirés»
Xavier Dolan, qui a dirigé de gros noms comme les actrices oscarisées Marion Cotillard, Natalie Portman, Susan Sarandon et Kathy Bates, rêve de bosser avec la vedette de la franchise Dune, Thimothée Chalamet, mais aussi avec Kate Winslet, pour qui il a eu un véritable coup de foudre artistique, tout jeune, en visionnant Titanic.
Il sait que beaucoup d’acteurs veulent tourner avec lui, comme Diane Kruger.
«Oui, je sens qu'il y a un désir de travailler avec moi. En tout cas, j'ai le désir de travailler avec aussi plein de gens et d'artistes que j'admire. J'aime ça graviter vers le talent, vers les gens inspirés, vers les gens curieux aussi. Je suis curieux des autres. J'aime les gens qui proposent, qui ont des opinions, qui s'impliquent. Il y a juste tellement d'artistes avec qui j'ai envie de travailler que la vie me paraît trop courte pour pouvoir avoir le temps de pouvoir cristalliser, concrétiser toutes ces rencontres et ces collaborations-là. Parfois, c'est vertigineux.»
L’émission Dans le blanc des yeux, qui est diffusée chaque vendredi, à 20h, à LCN, est aussi programmée à QUB le samedi à 9h ainsi que le dimanche à 16h. Elle peut aussi être rattrapée en format balado et sur YouTube.
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