Vous ne reconnaîtrez pas Émilie Bibeau dans son nouveau rôle

Le retour de la série Inspirez expirez saura réjouir les adeptes de la première saison, mais également les néophytes de l’humour déjanté de Sonia Cordeau. La deuxième saison de cette comédie teintée de réflexions sur notre époque sera diffusée sur Crave en 2025.

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Nous retrouvons Vicky (Virginie Fortin) et Sophie (Sonia Cordeau) dans leur amitié conflictuelle, toutes deux écorchées à la suite de leur retraite de yoga qui a été tout sauf reposante. Les filles sont cette fois-ci plongées dans une nouvelle aventure qui met leur relation au défi, puisque leur amie Geneviève (Katherine Levac) est prisonnière du monde de la croissance personnelle, au détriment de sa santé mentale, de sa famille et de son portefeuille.

On découvre un univers flamboyant, autant par l’ironie du sujet que par les coiffures et les costumes que portent les personnages. Le personnage incarné par l’actrice Émilie Bibeau, avec sa robe de bal, son maquillage, ses rallonges et ses faux ongles, donne un ton surréaliste à cette série. Même chose du côté de son étoile, Katherine, qui est vêtue d’une modeste robe blanche tout droit sortie d’un couvent. Des tenues très différentes des pantalons de yoga et des pyjamas de la saison 1!

Émilie Bibeau: «Ça me permet de lâcher mon fou!»

Émilie, si tu me parlais de ton personnage?

Je joue Étincelle, une motivatrice et conférencière qui, dans la série, exploite le malheur des gens pour leur extirper de l'argent. Elle fait le pari de miser beaucoup sur un monde d'étoiles, de paillettes et de lumière. Elle est toujours habillée en reine de bal. Elle propose une image très forte, très confiante, très maquillée, très arrangée, pour que les gens qui sont dans une phase plus difficile ou qui ont moins confiance en eux soient attirés vers elle. C'est sa tactique, et elle va baigner dans toutes sortes de magouilles avec son amoureux, joué par Simon Gouache, un motivateur masculiniste.

Même dans l’humour, on aborde des sujets plutôt sérieux?

Je pense que ce sont des thèmes très actuels. Cette série porte sur l’abus des personnes et de leurs vulnérabilités. En ce moment, on est dans une époque angoissante où les gens sont très inquiets, et certaines personnes en profitent. J’ai aussi fait mes recherches, je suis entrée dans le tunnel de cet univers! Sonia m'a envoyé des éléments qu'elle avait vus et qui allaient pouvoir m'inspirer. J’ai aussi écouté beaucoup de choses sur différentes plateformes pour bien comprendre les enjeux.

As-tu eu du plaisir à jouer un personnage de la sorte?

Comme comédienne, j'avais le goût d'aller là. Ça change la dynamique et l’énergie, comme c'est quelque chose que j'ai très peu fait. Avec cette série, j'ai le droit de jouer plus gros. C'est très rare que j'aie fait ça à la télévision! Je peux lâcher mon fou et créer un personnage très loin de moi. Souvent, on est appelés à jouer quelque chose qui nous ressemble, tandis que là, je suis à 10 000 lieues de ce dont j'ai l'air dans la vie. Ce n’est pas mon énergie, ce n’est pas ma façon de parler et ce ne sont pas mes cheveux! J'ai aussi été très chanceuse parce que Jean-François Chagnon, le réalisateur, et Sonia Cordeau ont contacté mon agence pour m'offrir le rôle! J'étais très flattée et honorée. En tout cas, je trouve que la deuxième saison est excellente et qu’il y a des personnages riches et bien définis. Sonia est vraiment la reine du dialogue!

Quels projets t'ont occupé dans les derniers mois? 

Avant ce projet, j’ai eu la chance de jouer dans Temps de chien. C’est arrivé comme un vrai cadeau. Je ne connaissais pas du tout François Bellefeuille, et il est vraiment attachant. J'ai vécu une très belle expérience en tournant aux îles de la Madeleine. C’est rare, dans les productions québécoises, qu’on prenne l’avion pour aller filmer. Il y a eu aussi Cœur vintage. Je suis super fière de cette série, c’était un projet personnel. J'ai été très touchée de retrouver mes amies Anne-Marie Cadieux et Guylaine Tremblay, que je connais depuis plus de 20 ans. Ce projet est gravé dans mon cœur pour toujours.

© Patrick Seguin / TVA Publications

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Rire de sujets actuels

Même si cette deuxième saison suscitera assurément des rires chez les téléspectateurs, elle les fera aussi réfléchir sur des enjeux bien réels de notre époque. «C’est joué gros, mais il n'y a rien dans cette série et dans cet univers qui n'existe pas pour vrai. Quand on pense à une secte, on imagine des gens dans le bois, mais c’est un phénomène qui arrive partout. C’est très répandu, parce que ce sont des personnes qui profitent de gens qui sont en détresse, qui ne savent plus où se tourner, qui ne sont pas encadrés ni outillés», nous a confié Katherine. Pour écrire cette nouvelle saison, Sonia a fait plusieurs recherches sur le sujet. «Je suis allée voir beaucoup de conférences, de salons d’exposants et de webinaires pour apprendre leur réalité, leur langage. Ils ont une façon de parler qui ne veut rien dire finalement, et ça me fait rire. Je voulais arriver à le faire d'une façon drôle, tout en critiquant le phénomène. Ils s’adressent à des gens qui ont de vrais problèmes, qui cherchent des solutions, qui ont besoin de réponses et, personnellement, je ne suis pas sûre que ce sont les bonnes personnes pour le faire.»

L’évolution de l’iconique duo Sophie-Vicky

Nous retrouvons Sophie et Vicky dans un autre univers. Après leur séjour traumatisant, les personnages ont évolué. «On retrouve Vicky avec ses ongles, avec son désir d'être cute et de plaire, mais je pense quand même qu'elle est plus fonceuse, un peu plus affirmée, moins dominée par Sophie. Dans la première saison, elle s'est découvert un goût pour l'enquête. Le fait qu'il y ait un nouveau mystère, elle plonge tête première là-dedans», nous raconte Virginie. Le personnage de Sophie vit également une certaine transformation, comme l’a expliqué Sonia. «Elles sont autant à l'opposé l'une de l'autre, mais avec une amitié un peu plus assumée. Ce qui les rapproche beaucoup, c'est qu'elles veulent sauver leur amie. Sophie est maintenant célibataire, donc on explore toute la trame selon laquelle une femme seule, ça ne fait pas pitié, ça a le droit d'exister, et ce n’est pas moins une femme parce qu'elle n'est pas en couple.» Le personnage de Katherine prendra aussi beaucoup plus de place qu’à la première saison, puisqu’elle fait maintenant partie intégrante de la trame narrative. La deuxième saison promet aussi de belles apparitions spontanées, comme dans la première. Sonia n’a d’ailleurs pas exclu que nous puissions revoir le personnage de Marc Labrèche!

Un premier rôle pour Simon Gouache

Pour l’humoriste Simon Gouache, qui joue un conférencier masculiniste, c’est une première apparition en tant que comédien. Lui qui avait aimé la première saison sentait qu’il devait jouer dans une production de ce genre. «C’est la première fois que je voulais vraiment un rôle. J'ai toujours approché les auditions comme une belle expérience, et tant mieux si je réussissais à décrocher le rôle, mais pas cette fois-ci!» L’équipe a vu en lui le parfait motivateur macho Éric Dumas. «Ma première journée était très intimidante, parce que ce n'est pas mon monde du tout. Je ne voulais pas arriver et ralentir la production. Ma confiance de comédien n'est pas très forte. Je crois que les gens ne réalisent pas à quel point ce sont de longues journées. On attend parfois deux heures, puis, tout à coup, c’est à ton tour de performer, de te glisser rapidement dans la peau de ton personnage. C'est vraiment impressionnant, je ne m'attendais pas à ça.»

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