Voici tout ce qu'il faut savoir sur la nouvelle série à suspense «Dérive»
Nathalie Slight
Daniel Major, pianiste québécois de renommée internationale, s’effondre en plein concert. Problème de santé? Épuisement professionnel? Anxiété de performance ? Le mystère plane. Et comme si ce n’était pas assez, la star est hantée par d’inquiétantes terreurs nocturnes. C’est le point de départ de Dérive, un thriller psychologique aussi troublant qu’intrigant.
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Un pianiste hanté par ses démons
Autrice d’Alerte, Nuit blanche et L’Échappée, Julie Hivon nous entraîne cette fois dans un univers peu exploré au petit écran : la musique classique. « Depuis quelques années déjà, je souhaitais créer un suspense autour d’un musicien. Mais il me fallait trouver le bon angle pour écrire cette histoire. À un moment donné, j’ai eu un flash : un artiste au sommet de son art fait un malaise sur scène... mais il ignore pourquoi. Cet incident est d’autant plus angoissant qu’il est accompagné de terreurs nocturnes », explique la créatrice du thriller psychologique Dérive. Julie Hivon connaît bien le sujet des troubles du sommeil. « Il y a quelques années, ma fille a souffert de terreurs nocturnes. J’ai beaucoup lu sur le sujet, et il semble que chez les adultes, lorsque ce phénomène perdure, il est souvent lié à un traumatisme plus profond. » Dans Dérive, après avoir vécu un malaise sur scène, le virtuose Daniel Major (Jean‐Philippe Perras) devient incapable de jouer du piano. Persuadé que quelques jours de repos au chalet familial lui permettront de retrouver ses capacités, il voit plutôt son état se détériorer, hanté par de terribles terreurs nocturnes », raconte l’autrice.
La métamorphose de Jean-Philippe Perras
En apercevant tous ces gens vêtus avec élégance à la salle Pierre-Mercure, à Montréal, on pourrait croire qu’un grand concert est sur le point de débuter. Mais ce sont des figurants, rassemblés pour le tournage d’une scène du thriller psychologique Dérive. Visage fraîchement rasé, chevelure blonde, Jean-Philippe Perras est méconnaissable dans la peau du pianiste chevronné Daniel Major. « Il fallait faire oublier, dès le premier regard, le personnage de Christian Savard dans L’Empereur. C’est pourquoi on a décidé de me raser la barbe et d’éclaircir mes cheveux pour incarner ce pianiste virtuose adulé à travers le monde », explique le comédien. Alors qu’il ne reste que quelques jours de tournage, le réalisateur Patrice Sauvé ne tarit pas d’éloges au sujet du comédien.
« Je l’avais déjà dirigé dans La faille, je savais qu’il était l’acteur idéal pour interpréter l’être complexe qu’est Daniel Major. En plus, Jean-Philippe fait de la musique au sein de la formation Gustafson depuis plusieurs années. Son instrument de prédilection est la guitare, alors nous avons eu recours à un pianiste professionnel pour les scènes de concert. Mais le fait de comprendre la musique, de la ressentir, représente définitivement un atout pour le rôle. »
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Des personnages énigmatiques
Dans l’espoir de sortir de la torpeur qui l’empêche de jouer de la musique, Daniel Major consulte une docteure spécialisée en troubles du sommeil, incarnée par Macha Grenon. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que Maryse est une neuropsychologue, propriétaire de la Clinique Parasomniaque. Elle accompagne Daniel dans sa quête de vérité. Moi qui suis une amatrice de romans policiers, j’ai dévoré les textes de Julie Hivon d’un seul trait, fascinée par les différents revirements. L’aspect mystérieux est extrêmement fort dans Dérive. Chaque personnage doit cultiver l’ambiguïté, ce qui est toujours agréable à jouer », dit la comédienne, pesant ses mots pour préserver le suspense. Sophie Cadieux incarne l’agente de Daniel Major. « Ils ont une relation quasi fusionnelle, alors on imagine toute la détresse de Margot lorsque son protégé se retrouve soudainement incapable de jouer du piano. Autant elle est douce avec Daniel, autant elle peut se transformer en chien de garde lorsqu’il s’agit de défendre l’artiste qu’elle représente. » La comédienne s’est-elle inspirée de sa propre agente pour camper Margot ? « Indirectement, oui. Notamment pour ce qui est de l’aplomb avec lequel Marie-Pierre Tremblay, de l’Agence M, défend nos intérêts ». Dans Dérive, Sophie incarne, pour une rare fois, une femme aisée et distinguée. « Habituellement, je joue des personnages très girl next door, alors je dois avouer que j’aime bien la garde-robe chic de Margot.»
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Un don particulier
Marie-Thérèse Fortin est enchantée de jouer la maman de Daniel Major. « Même si ce n’est pas montré dans la série, je m’imagine très bien cette maman qui réalise très tôt que son fils possède un don particulier pour la musique. Madeleine va trouver les meilleurs professeurs afin de lui permettre de progresser dans son art, allant même jusqu’à être son agente pendant quelques années, avant de céder sa place à la dévouée Margot. Madeleine aime beaucoup son fils, mais à force de vouloir le protéger, elle va commettre des erreurs », conclut la comédienne, avec petit sourire qui nous laisse deviner une dynamique familiale complexe pour ce pianiste de renommée internationale soudainement incapable de jouer de son instrument.
Jean-Philippe Perras: méconnaissable dans Dérive
Après avoir incarné le redoutable Christian Savard dans L’empereur, Jean-Philippe Perras se glisse dans la peau d’un pianiste au sommet de sa carrière dans Dérive.
Jean-Philippe, présente-nous ton personnage.
Virtuose du piano, Daniel Major connaît une carrière internationale, avec sa musique classique qui rallie un large public, un peu à la manière de Jean-Michel Blais ou Alexandra Stréliski. Daniel est un homme charismatique, lumineux et humble, doté d’une grande sensibilité qu’il exprime à travers sa musique. Il possède un côté enfantin aussi, parce que sa vie est entièrement prise en charge par son entourage afin qu’il se concentre sur son art. Un soir, il fait un malaise sur scène. Le hic, c’est qu’à la suite de cet incident, il est incapable de jouer du piano.
Comment réagit-il?
C'est très frustrant pour lui, car la musique, c’est toute sa vie! Il ne comprend pas du tout ce qui lui arrive, parce qu’il ne se sent pas nerveux, surmené ou malheureux. Au contraire, il mène une vie de rêve. Dans l’espoir de faire disparaître son blocage, il consulte une neuropsychologue.
Il est aussi aux prises avec des terreurs nocturnes!
Effectivement, oui. Il ne s’agit pas de simples cauchemars, il fait aussi du somnambulisme! Il se réveille dans des positions délicates et inquiétantes, en se demandant ce qu'il a fait de sa nuit. À un moment donné, son voisin policier commence à se poser de sérieuses questions. Tout ça est très intrigant.
Tu es méconnaissable en Daniel Major, à tel point que ça m’a pris quelques secondes pour te reconnaître!
C’est le but! Il fallait trouver un look qui tranche avec mes rôles précédents, on a donc pensé raser ma barbe et teindre mes cheveux. Lorsque je suis revenu à la maison, mes enfants, Margot et Henri, n’ont pas vraiment réagi. Par contre, ma blonde (Maripier Morin) s’est exclamée : « Tu ressembles tellement à ton père! » Ce commentaire se voulait un compliment, puisqu’elle s’est empressée de préciser que mon père est plutôt bel homme. (rires)
As-tu rencontré des défis dans le cadre du tournage de Dérive?
Les terreurs nocturnes étaient particulières à tourner, parce qu’il fallait ressentir toute la peur, la panique et la détresse de Daniel. Lors de ces scènes, je me sentais comme dans un film d’horreur. Il fallait que je fasse preuve d’un total abandon, que je laisse mon ego de côté. C’était à la fois vertigineux et hyper plaisant à jouer.