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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Villages fantômes du Québec: Saint-Jean-Vianney, une tragédie encore bien vivante

Le 4 mai 1971, un glissement de terrain majeur engouffrait une partie de la municipalité de Saint-Jean-Vianney, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et forçait la fermeture définitive de ce village de 1700 habitants. De l’église ne subsistent que les marches.
Le 4 mai 1971, un glissement de terrain majeur engouffrait une partie de la municipalité de Saint-Jean-Vianney, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et forçait la fermeture définitive de ce village de 1700 habitants. De l’église ne subsistent que les marches. Photo Agence QMI, Daniel Deslauriers
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Photo portrait de Daniel Deslauriers

Daniel Deslauriers

2022-07-30T04:00:00Z
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Le 4 mai 1971, un glissement de terrain majeur engouffrait une partie de la municipalité de Saint-Jean-Vianney, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et forçait la fermeture définitive de ce village de 1700 habitants.

• À lire aussi: Découvrez l'histoire de huit villages fantômes du Québec

Ce jour-là, vers 22h50, un bruit bizarre se fait entendre. Les gens constatent que la terre bouge sous leurs pieds. Une partie du village est en train de s’effondrer. Durant la nuit, une quarantaine de maisons et une trentaine de voitures sont englouties dans un énorme trou de boue. Quinze millions de tonnes d’argile et de sable sont emportées jusqu’à la rivière Saguenay. 

Le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney cause la destruction de 42 maisons et la mort de 31 personnes. Des familles complètes disparaissent. Et pourtant, les signes avant-coureurs étaient bien présents, soit des éboulis successifs et des enfants qui disaient pouvoir rebondir comme sur un trampoline quand ils jouaient dans la cour. 

Les vestiges du gymnase de l’ancienne école du village de Saint-Jean-Vianney.
Les vestiges du gymnase de l’ancienne école du village de Saint-Jean-Vianney. Photo Agence QMI, Daniel Deslauriers

«Pas moins de 269 maisons ont été déplacées et d’autres brûlées. Moins de six mois plus tard, le site avait été libéré, souligne Carl Gaudreault, directeur général du Centre d’histoire Arvida et du Centre d’histoire Sir-William-Price. Saint-Jean-Vianney était alors en plein boom économique avec de jeunes familles venues s’y installer.» 

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Développement interdit

«Certaines personnes sont restées traumatisées et refusent même d’en parler», selon M. Gaudreault. Il cite le cas de son père, Gilles Gaudreault, qui dit repenser à ces événements tous les 4 mai. «Chaque fois qu’il y a un orage ou de fortes pluies, je reste à l’affût», dit le paternel. 

Rolande Lavoie se souvient, elle aussi, de cette période éprouvante. «Une famille complète, que nous connaissions bien, a disparu dans la tragédie. Mon père, qui était maire du village à l’époque, a été blâmé par des citoyens.» 

  • Écoutez l’entrevue avec le journaliste Daniel Deslauriers à QUB radio :

Depuis décembre 1971, le territoire est inoccupé, et un ordre d’évacuation permanent est en vigueur sur les terrains de l’ancienne municipalité. Le développement résidentiel y est proscrit. 

Ne subsistent aujourd’hui que les vestiges d’un passé encore bien présent dans la mémoire collective. Ici et là, les fondations de quelques maisons et bâtiments, comme le gymnase de l'ancienne école et les marches de l’église, sont encore bien visibles. 

Carl Gaudreault, directeur général du Centre d’histoire Arvida et du Centre d’histoire Sir-William-Price.
Carl Gaudreault, directeur général du Centre d’histoire Arvida et du Centre d’histoire Sir-William-Price. Photo Agence QMI, Daniel Deslauriers

Six bornes numériques ont aussi été installées sur le territoire pour permettre aux visiteurs de revoir, de façon numérique, le village d’antan. 

Un monument dédié aux disparus de cette tragédie a aussi été érigé en face du cimetière de Shipshaw, sur le territoire de Saguenay, à quelques jets de pierre du village abandonné de Saint-Jean-Vianney.

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