Une touchante conquête autour du mot «Joy» pour Freddie Freeman et sa défunte mère

Benoît Rioux
TORONTO | C’est un baume inefficace pour les partisans affectés par la défaite crève-cœur des Blue Jays, mais le plus canadien des joueurs impliqués dans la Série mondiale, à part peut-être Vladimir Guerrero fils, portait les couleurs des Dodgers de Los Angeles: Freddie Freeman.
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Le vétéran de 36 ans, entouré de nombreux membres de sa famille, savourait pleinement, dans la nuit de samedi à dimanche, le triomphe des siens en sol canadien. C’est là d’où est originaire sa défunte mère, Rosemary Joy Freeman, née McDonald, de même que son père, Fred.

«C’était un match incroyable et une Série mondiale incroyable», exprimait Freeman, durant les célébrations sur le terrain du Rogers Centre, au terme de la septième partie, samedi soir.
Magnifique hasard
C’est en discutant avec sa tante Carol, qui est également l’assistante personnelle de la famille Freeman, qu’on a découvert la plus touchante histoire se cachant derrière ce gain des Dodgers à Toronto.
«C’est tellement spécial pour lui de gagner ici», a-t-elle révélé, à propos de celui qui mettait la main sur une troisième bague de la Série mondiale en carrière, après celle obtenue avec les Braves d’Atlanta en 2021 et une autre avec les Dodgers, l’an dernier.

«Chaque saison, on sélectionne un mot de motivation chez les Dodgers pour inspirer l’équipe et, par hasard, le mot choisi cette année était: joy [NDLR: ce qui signifie “joie” en français], a ensuite révélé tante Carol. La personne ayant proposé ce mot ne savait évidemment pas que Joy était aussi le deuxième prénom de sa mère, Rosemary. De conclure la présente saison en gagnant la Série mondiale à Toronto, d’où venait la mère de Freddie, c’est vraiment spécial.»
Un attachement pour les Blue Jays
Rappelons que Rosemary est décédée à la suite d’un cancer, le 13 juin 2000, alors que le jeune Freddie n’avait que 10 ans. Originaire de Peterborough, en Ontario, elle adorait le sport, dont les Maple Leafs de Toronto. C’est d’ailleurs pour rendre hommage aux racines canadiennes de sa maman que Freeman avait choisi de représenter le Canada, à deux occasions, lors de la Classique mondiale de baseball, en 2017 et 2023.
Native de Windsor, également en Ontario, Carol Freeman était elle-même très émotive en repensant au mot joy et à celle qui fut sa belle-sœur.
«Cette Série mondiale a été difficile parce que je suis moi-même Canadienne et j’ai aussi un attachement pour les Blue Jays», a-t-elle par ailleurs affirmé.
D’abord et avant tout, elle se rangera toujours derrière l’équipe pour laquelle joue son neveu. Ce fut le cas avec les Braves, de 2010 à 2021, puis depuis avec les Dodgers.
À travers les hauts et les bas
Dans la vie de tous les jours, en Californie, tante Carol a par ailleurs été très présente auprès de Freddie et de son épouse, Chelsea, depuis que le couple, qui a trois fils, a appris que le plus jeune, Maximus, avait reçu un diagnostic de syndrome Guillain-Barré, en juillet 2024. Aujourd’hui, le petit garçon de 4 ans va beaucoup mieux, malgré cette rare condition neurologique.
«Je ressens bien les émotions de cette victoire, car j’ai vécu des hauts et des bas avec eux dans les dernières années, a-t-elle résumé. Quand il y a un beau moment comme cette victoire de la Série mondiale, tu le savoures et tu le célèbres.»