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L'article provient de Le Journal de Québec
Environnement

Une concentration de particules fines problématique dans Limoilou, confirme une vaste étude citoyenne

Graphique extrait du rapport du projet Limoil’Air sur la qualité de l’air à Limoilou et plus particulièrement sur les dépassements de concentration de particules fines enregistrés le 17 décembre 2022.
Graphique extrait du rapport du projet Limoil’Air sur la qualité de l’air à Limoilou et plus particulièrement sur les dépassements de concentration de particules fines enregistrés le 17 décembre 2022. Image réalisée par RevolvAir.org
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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2023-09-27T04:00:00Z
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Après la compilation de plus de quatre millions de données en un an et demi, des groupes citoyens de Limoilou confirment que la concentration de particules fines dans l’air représente un réel problème dans ce secteur de Québec qu’ils qualifient de « zone sacrifiée ».  

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Il s’agit du principal constat de la vaste étude réalisée par plusieurs regroupements de la basse-ville qui ont fait installer 80 capteurs d’air sur des terrains du Vieux-Limoilou, de Lairet et de Maizerets depuis mai 2022.

Les conclusions du projet Limoil’Air, obtenues mardi par Le Journal, seront présentées jeudi au Domaine Maizerets lors d’une soirée citoyenne. Elles confirment essentiellement des données contenues dans trois rapports distincts publiés plus tôt cette année.

Cette fois, les capteurs ont uniquement mesuré la concentration de particules fines (PM2,5) qui sont responsables de la mort prématurée de 7 à 8 millions de personnes annuellement à travers le monde.

Des problèmes 

« Quand on est dans un portrait global, sur une année, il y a déjà des enjeux. Quand on tombe sur des événements localisés, comme le 17 décembre 2022, on se rend compte que certaines situations sont encore plus problématiques », a résumé Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou. 

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Cette journée-là, les capteurs installés par les citoyens ont enregistré des dépassements de concentration de particules fines pouvant aller jusqu’à cinq fois la limite préconisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). 

« C’était concentré dans la portion sud du secteur de Limoilou [entre la rivière Saint-Charles et la 5e Rue]. Selon la direction des vents, ça ne pouvait venir que du Port de Québec et/ou de [l’usine de papier] White Birch », a soutenu M. Poirier en évoquant cet événement précis. 

Un dépassement des seuils de concentration de nickel a d’ailleurs été enregistré ce 17 décembre. Le Port a expliqué que c’était lié à « des bris d’équipements » du côté de l’entreprise Glencore. 

Ce dépassement a fait couler beaucoup d’encre la semaine dernière, puisqu’il est intervenu à peine deux jours après la fin de la campagne d’échantillonnage menée par le gouvernement du Québec et qu’il n’a pas été communiqué lors de la conférence de presse du 29 août qui était pourtant consacrée à ce sujet.

Sacrifice imposé

De façon plus générale, M. Poirier a regretté « qu’au fil des années, les choix politiques se sont cumulés pour générer des zones sacrifiées. Limoilou est une zone sacrifiée. On a imposé ce sacrifice-là à une population pour des motifs qui auraient pu être contournés ».

À ses yeux, la priorité devrait être d’augmenter l’indice de canopée – surtout dans le secteur sud de Limoilou – et d’obliger le Port de Québec à ce que la manutention du vrac se fasse entièrement sous couvert. 

« Tout le monde a le droit de vivre sainement dans un environnement sain, a insisté le président du conseil de quartier en évoquant des enjeux d’équité entre citoyens. 

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