Nickel dans l’air à Limoilou: QS demande la démission du ministre Charette

Québec solidaire réclame la démission du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, pour avoir omis d’informer les citoyens de Limoilou des dépassements de la norme de nickel dans l’air à deux reprises l’an dernier. Le ministre, lui, y voit une récupération politique « honteuse et indigne du rôle de député ».  

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« Les cachotteries du ministre, le fait qu’il ait appuyé les mensonges du Port de Québec dans une conférence de presse, qu’il ne l’ait pas corrigé et ait contribué à dissimuler l’information sur l’air qu’on respire, c’est indigne de sa fonction. Ça n’a pas de bon sens », s’est indigné le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, vendredi matin. 

Pour cette raison, l’élu de la basse-ville de Québec réclame que Benoit Charette quitte ses fonctions au sein du Conseil des ministres. « Ce qu’il lui reste à faire, c’est de démissionner. Je demande au ministre Charette de démissionner de ses fonctions de ministre de l’Environnement », a-t-il déclaré. 

Dans un point de presse distinct, le chef du Parti Québécois a également estimé que le ministre a « clairement manqué à ses responsabilités ». Mais plutôt que de réclamer sa démission, Paul St-Pierre Plamondon s’en remet à l’élection partielle dans Jean-Talon, en invitant les électeurs à battre la candidate caquiste. 

Mensonge par omission 

Le ministre Charette a participé à une conférence de presse, le 29 août dernier, en compagnie du maire de Québec et du PDG du Port de Québec pour dévoiler les résultats d’une analyse de la qualité de l’air en basse-ville entre le 14 octobre et le 15 décembre 2022. L’échantillonnage n’avait révélé aucun dépassement de la norme quotidienne de nickel, soit 70 nanogrammes par mètre cube à ce moment-là. 

Toutefois, Benoit Charette a omis de révéler que la norme avait été dépassée deux fois depuis, soit à la fin du mois de décembre 2022 et en janvier 2023. 

« Il était dans une conférence de presse à côté du PDG du Port de Québec qui dit “il n’y a pas eu de dépassements depuis un an”, pis lui, il ne dit rien ? s’est étonné Sol Zanetti. Si ça, ce n’est pas induire la population en erreur, je ne sais pas ce que c’est. »

Un porte-parole du Port de Québec assure toutefois que son PDG, Mario Girard, a dit la vérité en conférence de presse, puisqu'il faisait référence uniquement aux relevés sur les installations du port dans la communauté, et non pas aux données du gouvernement. «Sur nos stations à nous, il n’y a eu aucun dépassement», affirme Frédéric Lagacé.  

En entrevue avec Radio-Canada hier, le ministre a reconnu qu’il était au courant de ces dépassements au moment de la conférence de presse, mais affirme ne pas avoir senti le besoin de les mentionner puisque ceux-ci avaient été diffusés en ligne trois mois auparavant. 

Mais Québec solidaire souligne que cette information, sur le site internet Données Québec, se retrouve au milieu d’une montagne de mesures recueillies partout sur le territoire québécois. 

Données en vrac 

Pour illustrer son propos, le député Sol Zanetti a étalé devant les journalistes une liste représentant « 1 % » des données disponibles sur le site web. 

« Ce sont des données scientifiques en vrac que ne peuvent comprendre et s’y retrouver que des spécialistes. Ça, ce n’est pas de la transparence, c’est de la dissimulation », clame Sol Zanetti. 

Le ministre réplique

De son côté, le ministre Benoit Charette a rapidement répliqué sur la plateforme X, vendredi, accusant son adversaire de se livrer à une « récupération politique [...] honteuse et indigne du rôle de député » dans le cadre de l'élection partielle. 

« Ces données sont publiques depuis plus de trois mois et cette sortie démontre clairement un cri de désespoir de QS pour leur campagne dans Jean-Talon », écrit le ministre sur X. 

Il ajoute que la question du nickel « semble être la seule préoccupation du député, alors que nous dressons un portrait complet de l’ensemble des contaminants ». « S’il ne s’intéresse qu’au nickel, l’information à ce sujet est facile à trouver », écrit le ministre Charette.