Ville de Québec: un premier plan d’action pour améliorer la qualité de l’air


Taïeb Moalla
Pour améliorer la qualité de l’air à Québec, la Ville de Québec vient d’adopter son premier plan d’action portant sur cet enjeu spécifique. Le document prévoit diverses mesures s’articulant autour de trois axes: le transport routier, le chauffage au bois et les activités industrielles incluant celles du Port.
• À lire aussi: Les particules fines dans l’air ont un impact «considérable» sur la santé des résidents de la Basse-Ville de Québec
C’est ce que le maire Marchand a fait savoir mardi en fin de matinée en dévoilant les résultats d’un nouveau rapport qui vient confirmer l’essentiel des constats de deux autres analyses publiées respectivement en début d’année.
Vieux-Limoilou
Lors d’une campagne d’échantillonnage réalisée à la fin 2022 dans 10 stations pour identifier les niveaux de concentration des contaminants atmosphériques, la Ville et le gouvernement du Québec concluent que «la station Vieux-Limoilou présente les concentrations les plus élevées en milieu communautaire».
On réitère que «les particules fines et le dioxyde d’azote, causés par le transport routier, du chauffage au bois et des activités industrielles, s’avèrent les composés les plus nocifs pour la santé».
Cela dit, cette même étude «n’a pas été en mesure de déterminer avec certitude la contribution des diverses sources de contaminants atmosphériques en particules et en métaux provenant de la zone industrielle en raison de certaines limitations de la campagne», lit-on.
Refusant une nouvelle fois de jeter la pierre au Port de Québec, le maire Marchand a insisté pour dire que l’amélioration de la qualité de l’air est une responsabilité collective
Présent au point de presse, Mario Girard, PDG du Port, a assuré que l’entreprise Glencore utilise désormais «une nouvelle technologie» qui fait en sorte que les seuils de concentration en nickel n’ont pas été dépassés depuis un an.
Diverses mesures à venir
Le plan d’action de la Ville de Québec (2023-2027) prévoit notamment des modifications au Règlement sur les appareils de chauffage au bois pour inclure une déclaration obligatoire de tous les équipements de combustion de bois (sauf les foyers extérieurs) et pour interdire l’installation des foyers d’ambiance ou décoratifs dans les constructions neuves.
Il est également prévu d’élargir le programme de subvention pour le retrait ou le remplacement d’appareils de chauffage au bois non conformes.
Côté transport, le plan évoque un projet-pilote de lavage des roues de camions sur les chantiers et l’inclusion de clauses relatives à la qualité de l’air dans les appels d’offres pour les camions de moins de 10 ans.
La Municipalité compte également créer une commission consultative sur la qualité de l’air pour un meilleur partage des connaissances et arrimage des actions.
Plan «timide»
L'opposition officielle estime que le plan d'action est «timide». «On est capables d’en faire plus et d'avoir plus d’ambition», a plaidé Alicia Despins. Elle souligne que la Ville ne s'est pas fixé d'objectifs et d'échéanciers mesurables. «Ça manque. On va surveiller ça de très près.»
Selon le chef d'Équipe Priorité Québec, Patrick Paquet, la Ville «gagne du temps et recommence le même processus». «On prend un peu les citoyens en otage et on dit : "On va aller plus loin. On a fait un plan, on ajouté trois, quatre points de plus et vous allez être contents"», a-t-il ironisé.
— Avec Stéphanie Martin
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.