[IMAGES] Prisonnier #P01135809: Donald Trump fait face à treize accusations criminelles

Donald Trump s’est inscrit ce jeudi dans l’histoire en étant le premier président américain à devoir se plier au fameux mugshot comme un vulgaire criminel.

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Trump s’est rendu à la prison du comté de Fulton, en Géorgie, où il était attendu par une foule de partisans. Il s’est alors fait arrêter par les autorités locales qui lui ont donné le numéro de prisonnier #P01135809.

Dans cet État américain, il est accusé d’avoir tenté de renverser les résultats de l’élection de 2020. Il aurait notamment demandé à un haut responsable local de lui trouver 12 000 bulletins de vote à son nom.

Après avoir réussi à éviter la prise de photo d’identité judiciaire lors de ses trois précédentes accusations, il n’a pas échappé à l’infamant rituel du mugshot, une première pour un ancien président américain. 

Le milliardaire voulait paraître « défiant », selon des sources de CNN. 

Il a tenté à tout prix d’éviter ce cliché, mais le shérif Pat Labat a martelé que Trump sera traité comme n’importe quel criminel.

Cliché historique

Cette prise de photo est particulièrement dégradante, estime Loïc Tassé, politologue et chroniqueur : « Aux États-Unis, les présidents américains sont toujours appelés “M. Le Président”, alors dans ce sens-là, ça secoue profondément l’imaginaire et c’est sûr que c’est un acte humiliant pour lui », affirme-t-il.

Pour Rafael Jacob, chercheur à la chaire Raoul-Dandurand, il est clair que cette photo entrera dans l’histoire.

« Voir un ex-président se rendre comme ça devant la justice et avoir cette photo, ça va marquer l’imaginaire de façon frappante », ajoute-t-il.

Et cela va également encore monopoliser l’attention médiatique, poursuit M. Jacob.

« Ça survient moins de 24 heures après la tenue d’un premier débat présidentiel avec les candidats de son parti et ce débat a été complètement éclipsé bien qu’il soit important », explique le chercheur.

Selon ce dernier, il faut s’attendre à ce que Trump fasse encore les manchettes pendant les prochains mois avec la suite de ses déboires avec la justice.

Bonne promotion

Ce cliché historique va certainement aussi permettre au milliardaire de 77 ans d’avoir un « symbole visuel ».

« Ça va servir à des fins de mobilisation de ses propres partisans, c’est sûr. Mais le fameux mugshot va aussi servir d’outil aux critiques de Trump », estime M. Jacob.

Par ailleurs, Donald Trump ne cesse de monter dans les sondages et en popularité. Il est favori au sein du Parti républicain pour reprendre la Maison-Blanche en 2024.

« Ses problèmes avec la justice, ça lui sert ! Ça renforce son message et sa position au sein du Parti républicain », ajoute M. Jacob.

200 000 $ pour sa liberté

Son passage dans un pénitencier surpeuplé et insalubre, sous l’œil des médias du monde entier, campant depuis plusieurs jours sous de grandes tentes, n’a duré qu’une vingtaine de minutes.

Il a retrouvé sa liberté après avoir payé une caution de 200 000 $ dans son cas.

« Je n’ai rien fait de mal » en remettant en cause les résultats de la présidentielle américaine de 2020 remportée par Joe Biden, a-t-il assuré lors d’une courte déclaration aux médias à sa sortie de prison.

Déjà jeudi, Donald Trump a utilisé son mugshot pour récolter des dons sur son site en dénonçant s’être fait arrêter dans une « prison connue pour sa violence ».

– Avec l’AFP