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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Tarifs de Trump: «les prochaines heures seront critiques» pour le Québec

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Nicolas Lachance et Patrick Bellerose

2025-02-01T16:28:29Z
2025-02-01T16:30:15Z
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Les secteurs manufacturier et agricole québécois sont sur les dents. L’un espère que le premier ministre François Legault ripostera rapidement et sans hésiter contre les tarifs de 25% sur leurs exportations, alors que l’autre veut éviter un double choc tarifaire.

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Vendredi soir, le premier ministre du Québec a affirmé que le président américain Donald Trump semblait déterminé à imposer des tarifs contre le Canada et le Québec dès samedi. Il a promis de «riposter rapidement et sans hésiter» pour protéger notre économie et défendre nos travailleurs.

Le plan du Québec sera dévoilé seulement à la suite de la publication des décrets américains.

La nouvelle présidente-directrice générale de Manufacturiers & Exportateurs du Québec, Julie White, exige aussi une réponse directe, car «les prochaines heures seront critiques», pour plusieurs entreprises manufacturières québécoises.

«Nous nous souhaitons des réactions rapides des gouvernements pour rassurer les entreprises et les travailleurs. Les mesures de représailles devront être ciblées et les sommes ainsi récoltées doivent être réinvesties entièrement dans les secteurs touchés», a-t-elle déclaré.

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Les conséquences pour certaines de ses membres seront dramatiques. Elle parle à la fois de relocalisation de la production vers les États-Unis, d’arrêt complet de nouveaux projets d’investissement et de perte d’emplois.

Pour cette raison, elle souhaite des programmes d’urgence «ciblés et agiles» afin de permettre aux entreprises d’avoir les liquidités suffisantes «pour garder la tête hors de l’eau».

La PDG estime toutefois que les gouvernements du Canada et du Québec ne doivent pas réagir qu’à court terme, mais se préparer pour les quatre prochaines années de Donald Trimp.

«Il est essentiel que l’on se penche sur le contexte d’affaires. Il faut déployer des actions à moyen et long terme pour favoriser la compétitivité de nos entreprises», a plaidé Mme White.

L’objectif le premier ministre Legault est «de mettre fin à ces tarifs le plus rapidement possible».

Secteur agricole affaibli

Les tarifs américains sèment également l’inquiétude dans le monde agricole.

«On exporte pour 8 milliards$ de produits agricoles et agroalimentaires vers les États-Unis annuellement», faisait remarquer le directeur général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Charles-Félix Ross, en entrevue hier.

Porc, bœuf, sirop d’érable, grains, fruits et légumes, la liste des exportations agricoles qui pourraient être touchées est longue.

Mais l’UPA craint également les contre-tarifs canadiens, qui pourraient faire tout aussi mal. «Il faut absolument éviter un double choc tarifaire», plaide M. Ross.

Les agriculteurs importent beaucoup de produits américains, tels que de l’engrais, la phosphate, de l’équipement sanitaire. Le milieu agricole importe pour 2 milliards$ annuellement de produits américains.

À court terme, l’UPA invite les consommateurs québécois à se tourner vers les produits locaux.

Les grandes chaînes d’épicerie aussi, pourraient faire leur part, note M. Ross. «Il y a plusieurs grandes bannières qui offrent des filets de porc américains. On pourrait remplacer ça par du porc québécois», dit-il.

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