Tarifs de 25%: les canettes pourraient coûter plus cher

Plusieurs entreprises à Trois-Rivières estiment que les tarifs douaniers de Donald Trump pourraient augmenter de manière fulgurante le prix des canettes au Québec.

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L'entreprise Solucan, située sur la rue Whitehead à Trois-Rivières, se spécialise dans l'impression numérique sur canettes. Dans cette industrie, chaque cent compte, selon son président Sébastien Baril.

«Les marges de profits de chacun des intervenants sont très, très minimes. On mise sur le volume. Donc deux cents, quatre cents, ça fait toute la différence du monde pour être compétitif ou pas du tout», a-t-il expliqué.

L'entrepreneur redoute donc l'impact de tarifs américains sur l'aluminium alors qu'il importe 20 millions de canettes par année des États-Unis.

«Cet aluminium-là traverse quelques fois la frontière avant d'être vraiment transformé en canette, donc si à chaque fois que ça traverse va être impacté de 25 pour cent, bien là mon coûtant devient exorbitant!» s’est-il exclamé.

La Distillerie Wabasso a été prévoyante: elle a déjà acheté chez son partenaire trifluvien l'équivalent de la moitié de ses besoins annuels.

«On a près de 400 000 canettes qui sont déjà entreposées», a détaillé son président Maxime Vincent.

Puisque la canette coûte souvent plus cher que le produit qu'elle contient, il y aura assurément une augmentation de prix. «Ça va toujours être le consommateur qui, malheureusement, va avoir à payer ça», a-t-il soupiré.

Avec ces augmentations de coûts, Solucan s'attend à perdre tous ses clients américains pour qui il imprime des canettes, ce qui représente 30% de son chiffre d'affaires. Il tentera d'acheter des canettes ailleurs qu'aux États-Unis.

«On se magasine des canettes faites soit au Canada et j'ai l'impression que les fabricants canadiens vont être très occupés. Je ne sais pas ce que ça va faire sur le prix, sur leurs capacités de production. Il va y avoir un impact-là qui va être difficile à chiffrer. Mais aussi, on se magasine des canettes d'outre-mer. Il faut parler de la Chine», a noté M. Baril, en ajoutant qu'il y aura assurément un coût environnemental à ces choix.

Que ce soit dans les secteurs de l'acier ou de l'aluminium, les dommages risquent d'être grands en Mauricie et au Centre-du-Québec. «Nous avons beaucoup beaucoup d'entreprises qui dépendent de leurs achats d'acier», a exposé le directeur général d'IDÉ Trois-Rivières, Mario de Tilly.

«C'est extrêmement angoissant pour la plupart de nos entreprises, et pour nous, agent de développement économique du Québec», a-t-il ajouté.

Plusieurs entrepreneurs, comme Sébastien Baril, espèrent que l'aide apportée par les gouvernements sera à l'image de la pandémie. «J'ai bon espoir qu'on va se serrer les coudes encore une fois dans cette ronde-ci de challenges», a-t-il illustré.

Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.