Tarifs sur l’aluminium: voici pourquoi les PME seraient plus à risque que les grandes usines

Agence QMI
Si Donald Trump impose bel et bien des tarifs douaniers de 25% sur l’aluminium, ce sont les PME qui seront plus à risque que les grandes alumineries au pays, selon le président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada, Jean Simard.
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En entrevue à l’émission de Mario Dumont à QUB radio, mardi matin, le PDG assure que l’industrie s’attendait à ces tarifs et qu’elle est prête à y faire face.
«On s’y préparait et on est prêt, dit-il. Pour nos grandes alumineries, c’est évident que ça complexifie la dynamique du marché. On va découvrir comment tout ça va se placer dans le temps, parce que la dernière fois qu’on a eu des tarifs, on était les seuls avec le Mexique, et là ce sont tous les pays.»
Selon lui, ce sont les PME qui risquent de faire les frais des sanctions commerciales imposées par Donald Trump.
«De notre côté, pour les emplois, ça peut être préoccupant dans la perception des gens, mais je peux vous dire que les alumineries, nos grandes usines au Québec, vont passer à travers cette situation et ce choc-là», assure M. Simard.
«Ce qui va être plus fragile, et ce pour quoi les gouvernements vont mettre en place les programmes, c’est plus pour les petites et moyennes entreprises qui vont faire les frais, entre autres, de ces mesures-là en termes de liquidité», continue-t-il.
Ces entreprises doivent avancer l’argent des tarifs douaniers lorsque vient le temps de passer la frontière, ce qui représente pour eux d’importants montants d’argent.
«Lorsque l’on expédie par exemple nos produits à travers la frontière, il faut faire un chèque au Trésor américain pour l’équivalent tarifaire en attendant de se le faire rembourser par le client de l’autre côté de la frontière», mentionne-t-il.
«25% de la valeur monétaire d’une cargaison, c’est beaucoup d’argent pour des entreprises qui ont parfois des marges bénéficiaires qui peuvent être de 5 et 10%», ajoute-t-il.
C’est pourquoi le gouvernement canadien se doit, selon lui, d’appuyer ces petites et moyennes entreprises pour qu’elles puissent traverser cette période difficile.
Il faudra également, selon lui, diversifier les liens commerciaux de l’industrie avec les États-Unis.
«Je pense que le signal est très clair pour le Canada, comme pour d’autres pays, que la dépendance envers l’économie américaine peut être quelque chose de fragile dans le temps», avance-t-il.
«On subit les aléas de leur politique, donc il est peut-être temps de penser à renforcer notre position concurrentielle et notre productivité, mais c’est long faire ça», renchérit-il.