Subvention pour les Kings: Girard prend acte des critiques, mais refuse de reculer
Ramener les Nordiques n’est pas une tâche facile, se défend le ministre des Finances, qui estime ses chances de réussir à 10 %

Marc-André Gagnon
Le ministre des Finances Eric Girard reconnait que 5 à 7 millions $ d’argent public pour déplacer les Kings au Centre Vidéotron, «c’est cher», mais nécessaire s’il veut réussir à ramener les Nordiques à Québec. Il estime toutefois ses chances de succès à 10% seulement.
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«On a essayé de négocier à la baisse. Et puis c’était ça ou rien. Alors, j’assume la responsabilité et j’entends les critiques», a répondu M. Girard, en faisant le point devant la presse parlementaire, mardi matin.
Il a précisé que la subvention versée à Gestev servira notamment à payer pour les déplacements et les repas des joueurs qui viendront jouer à Québec pour l’occasion, en plus de compenser les pertes de revenus de leurs équipes.
«J’aurais aimé que ça coûte deux millions moins cher, certainement», a-t-il avoué. Or, il n’avait aucune offre concurrente moindre lorsqu’il a signé le contrat avec l’équipe de Luc Robitaille, a-t-il raconté.
Un «produit de grande qualité»
Depuis l'annonce cette aide financière pour amener les Kings de Los Angeles pendant une semaine au Centre Vidéotron, en octobre 2024, le gouvernement est critiqué de toutes parts, même au sein de son propre caucus. «Je suis très conscient effectivement que ça ne fait pas l'unanimité», a brièvement commenté le premier ministre François Legault, avant d'aller se soumettre à un barrage de questions des partis d'opposition à ce sujet, au Salon bleu.
Mais malgré cette réaction «très négative», M. Girard, qui dit assumer pleinement sa décision, refuse de reculer. «Pourquoi annuler, alors qu’on n’a pas encore tenu l’événement», a soutenu M. Girard. «Il nous faudra juger cet événement lorsqu’il aura eu lieu», suggère le ministre des Finances. Si son initiative s’avère un succès, il se dit déjà prêt à répéter l’expérience «avec une autre équipe, à un meilleur coût».
- Écoutez l’analyse de Philippe Richard Bertrand du point de presse d’Eric Girard via QUB radio:
«Je n’ai pas de regret dans le sens qu’on a un produit de grande qualité», a également fait valoir le ministre des Finances.
Comme les Kings, les Bruins de Boston et les Panthers de la Floride, qui viendront jouer à Québec lors de deux matchs hors concours, ont le potentiel de soulever la coupe Stanley, a observé M. Girard, en bon amateur de hockey.
Le CH s’est manifesté après
Pour ce qui est de l'information rapportée par La Presse, à l'effet que le Canadien de Montréal était prêt à venir jouer gratuitement au Centre Vidéotron. «Je suis en complet désaccord avec ça», a dénoncé le ministre des Finances.
«Ils se sont manifestés après que nous ayons conclu une entente [avec les Kings]», a-t-il insisté, en rappelant que la dernière fois que le CH s’est présenté à Québec, en 2018, c’était «avec un alignement incomplet» et que «les billets ne se sont pas vendus».
Après avoir affirmé le contraire en conférence de presse avec Luc Robitaille et le chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor (Gestev), Martin Tremblay, la semaine dernière, M. Girard reconnaît maintenant qu’il y a un lien entre cet événement et le retour des Nordiques.
10% de chances
«Écoutez, des fois, on dit des choses explicitement, puis des fois, implicitement. [...] je n’ai pas dit explicitement qu’il y avait un lien avec le retour des Nordiques, c’est vrai. Mais [...] si on fait venir une équipe de la Ligue nationale [de hockey] pour jouer des matchs dans le Centre Vidéotron, il y a un lien avec le retour potentiel des Nordiques», a dit M. Girard.
Il s’agit toutefois d’un «mandat difficile», reconnaît celui à qui le premier ministre François Legault a confié le dossier. «Est-ce qu’il y a quelqu’un ici qui pense que ramener les Nordiques est une tâche facile?» a soulevé en anglais M. Girard.
Face à d’autres villes comme Atlanta, Salt Lake City, San Antonio ou Houston, «les chances que les Nordiques reviennent (à Québec) sont probablement autour de 10%», estime l’économiste.
«Je pense qu’il y a une chance sur deux qu’il y ait une expansion dans les cinq prochaines années», s’est avancé le ministre, qui prévoit rencontrer le commissaire de la Ligue nationale de hockey, Gary Bettman, la semaine prochaine, à New York.
Ce que disait Eric Girard le 14 novembre:
«Il n’y a pas de signal pour la Ligue nationale. Il y a une semaine de hockey pour les gens de Québec. Moi, je vois ça plus comme une célébration du hockey.»
Ce que dit maintenant Eric Girard:
«Si on fait venir une équipe de la Ligue nationale pour jouer des matchs dans le centre Vidéotron, il y a un lien avec le retour potentiel des Nordiques.»
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