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L'article provient de Bureau d'enquête

Stéphan Huot quitte toutes ses fonctions chez Transrapide

PHOTO D'ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈRE
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Photo portrait de Kathryne Lamontagne

Kathryne Lamontagne

2023-05-12T14:07:26Z
2023-05-12T14:51:36Z
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Le promoteur immobilier Stéphan Huot, touché par des difficultés financières depuis plusieurs semaines, quitte officiellement toutes ses fonctions dans la filiale Transrapide, qui envisage maintenant sa restructuration.

Stéphan Huot a remis le 8 mai dernier sa démission de «tous ses postes, y compris à titre d’administrateur et dirigeant» de Transrapide, qui constituait la filiale industrielle du Groupe Huot. Le promoteur demeure à la tête des autres entreprises du conglomérat, a confirmé sa porte-parole.

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Cette démission découle du protocole d’entente qu’a signé Stéphan Huot avec ses prêteurs le 1er mai dernier afin d’assurer la continuité des opérations du centre de distribution, en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. 

Ce dossier revenait devant le tribunal, vendredi, alors que des prêteurs – qui ont investi des sommes colossales dans Transrapide – souhaitent reprendre le contrôle de l’entreprise, payer les créanciers et relancer les travaux de construction des entrepôts du centre de distribution le plus rapidement possible. 

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Des contacts auraient d’ailleurs déjà été établis avec des sous-traitants qui pourraient être réembauchés pour terminer les chantiers, à l’arrêt depuis la mi-février. Question de générer de la liquidité, au moins quatre immeubles pourraient être mis en vente, ce qui pourrait rapporter jusqu’à 20 M$, a-t-on appris.

«Vous avez un groupe de gens qui propose essentiellement de payer tout le monde», a résumé l’un des avocats qui représente un groupe de prêteurs.

Leur plan vise à sauver de la faillite Transrapide, qui présente un endettement de 176,8 M$, selon le cabinet spécialisé en insolvabilité Deloitte, qui agit à titre de contrôleur dans cette affaire.

72,5 M$ «pompés»

Le juge Jean-François Émond, qui entend ce dossier, s’est notamment questionné quant à la gestion des finances pour la suite des choses, rappelant que «plusieurs dizaines de millions de dollars avaient déjà été pompés» – «avancés», s’est-il repris – dans Transrapide.

En effet, 72,5 M$ en avances consenties par Transrapide auraient plutôt servies à financer les activités du parc immobilier du Groupe Huot, selon Deloitte. Ce dernier assure que des démarches ont été prises pour que les fonds soient «utilisés dans les projections présentées et pas à d’autres fins». 

Traitement des réclamations

Deloitte a d’ailleurs présenté une requête au tribunal pour entamer le traitement et l’analyse des réclamations, un exercice qui pourrait être terminé d’ici la fin juin. 

Près de 200 hypothèques légales ont été inscrites sur les immeubles de Transrapide par des sous-traitants qui réclament plus de 97 M$ depuis la débâcle financière du Groupe Huot. Évoquant les doublons, la firme estime toutefois que les créances de la construction sont plutôt de l’ordre de 27,2 M$.

Certains créanciers ont émis des réserves quant au plan proposé. Le juge entend se prononcer la semaine prochaine. 

Débâcle financière

Joueur majeur dans l’immobilier à Québec, le Groupe Huot connaît depuis la mi-février d’importants problèmes financiers, qui seraient attribuables à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt.

Depuis, les chantiers ont été suspendus, des travailleurs ont été mis à pied et des entreprises du Groupe Huot – la portion événementielle du complexe Capitale Hélicoptère, le resto-bar Le Commandant ainsi que GoHelico – ont fermé leurs portes. 

Très discret dans la sphère publique depuis le début de sa débâcle, Stéphan Huot a mis en vente son luxueux manoir de Québec pour près de 3,7M$ ainsi que son majestueux penthouse de Miami, en Floride, pour 6,9M$ US, soit quelque 9,34M$ canadiens. Notre Bureau d'enquête révélait aussi que son ex-épouse, qui lui réclame plus de 2,3M$, venait de lui saisir deux terrains à Lac-Beauport d'une valeur de 1,25M$.

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