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L'article provient de Bureau d'enquête

Des investisseurs injectent 13 M$ pour éviter la faillite au Groupe Huot

Stéphan Huot
Stéphan Huot PHOTO D'ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈRE
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Photo portrait de Kathryne Lamontagne

Kathryne Lamontagne

2023-05-03T23:00:00Z
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Des investisseurs ont injecté quelque 13 M$ dans le Groupe Huot au cours des dernières semaines afin que le géant immobilier de Québec, en difficultés financières depuis la mi-février, évite la faillite.

C'est du moins ce qu’a avancé devant le tribunal l’avocat d’une société en commandites liée à Robert Giroux, cet homme d’affaires de Québec qui avait amené quelque 75 millionnaires à investir plus de 221 M$ dans le Groupe Huot et ses filiales, avant sa débâcle. 

S’adressant mercredi au juge Jean-François Emond, Me William Noonan a révélé que les difficultés financières du Groupe Huot étaient devenues « évidentes » le 18 février dernier. 

« Le Groupe Huot n’avait pas assez d’argent pour payer les salaires dans la semaine du 20 février, pas plus que pour payer les gens qui voulaient être payés dans cette semaine-là », a-t-il expliqué au juge Jean-François Emond. 

Un groupe d’hommes d’affaires de Québec - qui avaient investi des sommes colossales dans le Groupe Huot – ont alors créé ce qu’ils ont surnommé le « rescue fund », afin de sauver leur argent, payer les fournisseurs et éviter aux entreprises de Stéphan Huot de faire faillite. 

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« C’est terre-à-terre ce que je vais vous dire là, mais depuis le 20 février 2023, mes clients paient tout chez Huot. Incluant son avocat », a affirmé Me Noonan. 

Un autre groupe d’investisseurs chapeauté par Douville Moffet et Associés - qui auraient perdu quelques 35 M$ dans le Groupe Huot, selon Me Noonan – s'est aussi joint à cet effort.

Et depuis, 13 M$ en argent neuf ont été avancés pour permettre la poursuite des activités du Groupe Huot. Ces créanciers entendent transformer à terme leurs prêts en investissements, a-t-on pu apprendre. 

Restructuration de Transrapide

Me William Noonan se trouvait devant le tribunal pour discuter du dossier du centre de distribution Transrapide, une filiale du Groupe Huot.  

Lundi, le géant immobilier a annoncé la signature d’un protocole d’entente pour assurer la continuité des opérations de Transrapide, qui se plaçait sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. 

Les avocats de plus d’une cinquantaine de créanciers ont pris part à l’audience, qui se tenait au palais de justice de Québec. 

Vers une reprise

Me Noonan a fait savoir qu’un homme d’affaires de Beauce, Pierre Thabet, était d’ailleurs « principalement intéressé » à reprendre le contrôle de Transrapide, dont les chantiers ont été mis sur pause en février. 

« Lui, il veut repartir la construction et ça presse », a laissé tomber Me Noonan, qui a assuré aux créanciers de Transrapide que « tout le monde va être payé au complet », une fois que le processus de réclamation sera établi.  

Huot brille par son absence

Notons qu’aucun représentant du Groupe Huot n’était sur place lors de la procédure, ce qui a semblé agacer le magistrat. 

« Il me semble qu’il y a des absents. Je trouve ça curieux », a évoqué le juge Emond, avant d’être rassuré par des avocats qui n’y voyaient pas de litige, puisque ce sont les créanciers qui travaillent actuellement d’arrache-pied dans cette affaire. 

« On a réglé une partie de ses problèmes [à Huot] et on les a réglés entre nous autres. Les créanciers, on s’est entendu entre nous autres. C’était logique qu’on soit les créanciers devant le tribunal et non pas le Groupe Huot devant le tribunal », a insisté Me Noonan.

Le dossier doit revenir à la cour la semaine prochaine. 

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