Soirées arrosées sur le bras des travailleurs: la FTQ devra s’expliquer au ministre

Patrick Bellerose
Choqué par les factures de repas et d’alcool remboursées aux dirigeants de la FTQ-Construction, le ministre du Travail veut des solutions et réclame une bonne discussion avec la grande patronne de la fédération syndicale, Magali Picard.
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«Ce que nous avons vu ce matin m'apparaît totalement inadmissible. Donc, il va certainement falloir que la FTQ-Construction pense à des procédures pour assainir ses façons de faire, pour rassurer les travailleurs et les travailleuses syndiqués», a déclaré Jean Boulet, dans les corridors de l’Assemblée nationale. .
Notre Bureau d’enquête révélait mercredi matin qu’une réunion des dirigeants de la FTQ-Construction, tenue au Manoir Saint-Sauveur, a coûté 4500$ aux travailleurs syndiqués.
Après un copieux repas (incluant un filet mignon à 80$), les 23 participants ont poursuivi la soirée avec de nombreuses consommations d’alcool, jusqu’au petit matin.
La facture a été signée par le directeur général de la FTQ-Construction lui-même, Éric Boisjoly.
Appel du ministre
Le ministre souhaite donc entendre les explications de la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Magali Picard.
«Ce matin, j'ai demandé à mon équipe de planifier une rencontre téléphonique», a déclaré M. Boulet.
«Je me mets dans les bottines d'un travailleur syndiqué. De savoir que les cotisations syndicales, qui proviennent de mon salaire, sont utilisées pour assumer des dépenses importantes, comme celles qu'on a vues, des repas et de l'alcool, c'est complètement inadmissible», dénonce le ministre.
Pour autant, le ministre refuse de s’impliquer directement pour changer les règles de gouvernance qui s’appliquent aux syndicats.
Jean Boulet s’en remet à la FTQ-Construction pour faire le ménage dans son organisation, notamment en confiant un mandat à un enquêteur externe qui pourrait proposer des modifications.
«Pour l’instant, je n’irais pas plus loin», dit-il.
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