«Des vies de pacha»: une culture de dépenses excessives bien implantée à la FTQ-Construction, clame Ken Pereira

Yannick Beaudoin
Les soirées arrosées et les repas dans les restos chics aux frais des travailleurs ne dateraient pas d’hier à la FTQ-Construction, clame l’ancien membre du syndicat et sonneur d’alerte, Ken Pereira.
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En entrevue à l’émission de Benoit Dutrizac, sur les ondes de QUB Radio au 99,5 FM, M. Pereira a affirmé que les dépenses excessives des dirigeants du syndicat sont monnaie courante.

Selon lui, Éric Boisjoly, le directeur général de la FTQ Construction, serait d’ailleurs le «poulain» de Jocelyn Dupuis, l’ex-dirigeant du syndicat qui a été condamné à 12 mois de prison en 2015 pour fraude et fabrication de fausses factures.
Notons que contrairement à Jocelyn Dupuis, M. Boisjoly n'a jamais fait l'objet d'allégations de malversations ou d'accusations de fraude.
«Jocelyn Dupuis était le directeur général de la FTQ-Construction et un ancien membre du local 791G. Éric Boisjoly est le directeur général actuel et un ancien directeur du local 791G. Quand Éric est parti pour prendre la place de Jocelyn comme directeur adjoint, il a mis Evans Dupuis, le frère de Jocelyn, au 791G», a expliqué Ken Pereira.
- Écoutez ici l’entrevue diffusée à QUB Radio, sur les ondes du 99,5 FM, à Montréal
Ce dernier, alors qu’il était directeur du local 1981, a eu vent de dépenses exagérées effectuées par Jocelyn Dupuis.
«Un 25 décembre, au Bullseye, à Mont-Tremblant, il était en train de négocier de grosses affaires avec des gens. Le 25 décembre. Il n’arrête jamais!» raconte M. Pereira.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule anecdote de ce dernier concernant Jocelyn Dupuis. Ayant entendu parler de dépenses importantes de M. Dupuis au restaurant Cavalli, à Montréal, Ken Pereira a appelé pour obtenir les factures du directeur de la FTQ-Construction dans cet établissement de la rue Peel.
En un mois, Jocelyn Dupuis y aurait dépensé 33 000$ entièrement tirés des cotisations des travailleurs. Ces dépenses n’ont d’ailleurs jamais été ajoutées aux accusations de M. Dupuis, soutient Ken Pereira.
D’ailleurs, si Jocelyn Dupuis a été accusé au criminel, la FTQ-Construction n’a jamais réclamé à son ex-directeur qu’il rembourse ses dépenses excessives.

Problème de culture
Pour M. Pereira, ce type de pratique semble faire partie de la culture de la FTQ-Construction et à ce chapitre, rien n’a changé.
«Je veux dire quelque chose qui fait mal à entendre: on a énormément de syndiqués au Québec. On n'a pas beaucoup de syndicalistes. C'est un gros problème. C'est qu'on utilise le mouvement syndical pour améliorer notre sort. Il y a de hauts dirigeants et des directeurs qui sont là pour la seule raison d'avancer leur jeu», soutient Ken Pereira.

Jocelyn Dupuis et Éric Boisjoly ne seraient d’ailleurs pas les seuls à bénéficier de cette culture implantée au sein du syndicat.
«J'ai des gars que je connais que j'étais obligé de rencontrer. Ils jouaient 100 rondes de golf l'été. Ils n’allaient jamais au bureau, ils n’allaient jamais sur les chantiers. Ce sont des vies de pacha», mentionne M. Pereira.
«L’exécutif de la FTQ-Construction, il y en a énormément parmi ces gens-là qui ont les mêmes torts que Jocelyn Dupuis qui sont encore là», ajoute-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.