FTQ-Construction: du vin, du gin et des cafés alcoolisés pour passer l’après-midi
Un dîner arrosé du responsable en santé et sécurité qui se termine à l'heure du souper
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Sarah-Maude Lefebvre et Jean-Louis Fortin
2025-01-29T05:00:00Z
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Mais qui surveille les dépenses des dirigeants de la FTQ-Construction? Notre Bureau d’enquête a découvert que l’argent des travailleurs a servi à acheter d’importantes quantités d’alcool et des repas luxueux au restaurant.
Le responsable en santé et sécurité de la FTQ-Construction a facturé sur son compte de dépenses un dîner arrosé de plus de 300$ qui s’est terminé...presque à l'heure du souper.
Le 22 mars 2024, Simon Lévesque se trouvait dans un bistrot de Charlemagne, le Pic Bois, en compagnie d’un représentant de l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec.
FTQ-Construction : Alcool et repas luxueux sur le bras des travailleurs
Scotch à 55$ le verre, shooters et bouteilles de vin
De l’alcool pour les vacances d'été
En plus de leur repas «poisson midi», les deux hommes ont commandé:
▪ une bouteille de vin ▪ deux gins ▪ deux gins doubles ▪ deux cafés alcoolisés ▪ deux pintes de bière
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La facture s’est élevée au total à plus de 300$.
Jdem
Le responsable de la coordination en santé et sécurité de la FTQ-Construction a aussi facturé du kilométrage tant à l’aller au restaurant qu’au retour vers la ville de Saint-Jérôme, selon son compte de dépenses.
Quelle est la politique?
Il a été impossible de connaître les politiques de la FTQ-Construction en matière de remboursement des dépenses d’alcool et de consommation d’alcool sur les heures de travail, puisque toutes nos demandes d’entrevue ont été refusées.
Nous n'avons pas pu nous entretenir non plus avec M. Lévesque qui, en plus de ses fonctions à la FTQ, siège sur le conseil d'administration de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) avec la présidente de la FTQ, Magali Picard.
Boire au pub
La consommation d'alcool sur les heures de travail est peu tolérée par les employeurs tant publics que privés, souligne Michel Séguin, professeur en ressources humaines à l’UQAM et spécialiste en gestion éthique. «Il n'y a aucune raison qui justifie de passer l’après-midi dans un pub à boire de l’alcool», dit-il.
« En quoi cela a-t-il une valeur ajoutée dans la capacité de l’organisation de défendre les droits des travailleurs? »
- Michel Séguin, professeur en ressources humaines à l’UQAM et spécialiste en gestion éthique
PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’UQAM
«On est encore plus sévères envers un syndicat qui est une entreprise collective qu'on le serait envers une entreprise privée», conclut-il.
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