Négos des médecins: «Moi, comme patiente, je suis un petit peu à bout», dit Isabelle Maréchal
TVA Nouvelles
Le bras de fer que livrent les médecins spécialistes et omnipraticiens au gouvernement relègue au second plan les intérêts des patients, selon la chroniqueuse Isabelle Maréchal.
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Lors de son commentaire à l’émission Le Québec matin, celle qui est aussi animatrice à QUB radio, diffusé au 99,5 FM Montréal, a déploré la colère des médecins contre le président du Collège des médecins, Dr Mauril Gaudreau.
Ce dernier a pris la parole dans une infolettre envoyée aux membres le mois dernier afin de rappeler notamment que «notre profession est régie par un code de déontologie qui interdit toute forme de moyens de pression dans le cadre d’une action individuelle ou concertée».
Une assemblée extraordinaire aura d’ailleurs lieu vendredi, à laquelle plus de 2000 médecins ont confirmé leur présence, afin de dénoncer cette sortie.
«Je pense qu’il n’a pas airé du tout, indique Mme Maréchal. C’est marqué noir sur blanc que le rôle du Collège des médecins, c’est de s’assurer de la protection des patients du Québec et qu’ils aient accès en tout temps à une médecine de qualité.»
«Ce n’est pas un syndicat de médecins et il va falloir que les médecins comprennent ça, ajoute-t-elle. Ce sont ses affaires. Il a le droit de rappeler aux médecins leur travail de protection des patients.»
L’animatrice se questionne sur la place des contribuables dans ces négociations.
«Moi, ce matin, comme patiente, je me dis: "Ok, vous, les médecins, vous êtes tannés? Mais qu’est-ce qu’on devrait dire, nous, comme patients?"» demande-t-elle.
Mme Maréchal a ensuite brandi une feuille qu’elle doit faxer à son médecin afin d’obtenir un rendez-vous.
«C’est une demande de consultation personnelle que je dois envoyer par fax, déplore-t-elle. Envoyer par fax! J’ai appelé dix fois, j’ai parlé à dix personnes. Il n’y a pas moyen d’avoir un maudit rendez-vous avec ma médecin spécialiste. Je lui ai envoyé des courriels, j’ai rameuté tout le monde.»
«Faites-moi pas des "ben non madame", continue-t-elle. Si les médecins sont tannés, moi, comme patiente, comme contribuable, je suis aussi un petit peu à bout. Je pense qu’il y a plus de gens comme moi parce qu’à un moment donné il y a des limites.»
Elle dit toutefois comprendre la détresse de certains employés du réseau, mais demande à ce que les médecins participent davantage à trouver des solutions.
«Je comprends la fatigue [...] incroyable [dans le système avec] des gens qui sont à bout de leurs ressources, affirme-t-elle. Il y a une réforme qui doit s’opérer, mais il faut que les médecins participent et arrêtent de retarder le groupe. Je pense que le gouvernement a fait des avancées, là, il faut retourner à la médiation.»
Voyez le commentaire complet d’Isabelle Maréchal dans la vidéo ci-dessus