«Ce sont des bébés gâtés»: l’ex-président du Collège dénonce l’attitude des médecins
Il croit que les médecins qui veulent destituer le président actuel n’ont pas compris le rôle d’un ordre professionnel

Hugo Duchaine
Un ex-président du Collège des médecins du Québec ne mâche pas ses mots et fustige l’attitude de certains de ses collègues.
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«Ce sont des bébés gâtés [...] Je trouve ça exagéré, je n’ai jamais vu ça», tranche le Dr Yves Lamontagne, à propos des médecins qui demandent la destitution du président actuel, le Dr Mauril Gaudreault.

Ce dernier avait appelé les médecins à cesser leurs moyens de pression dans le cadre des négociations houleuses avec le gouvernement, mettant le feu aux poudres.
Ils n’ont pas compris
«Ils n’ont pas compris que le Collège est là pour la protection du public et le respect du code de déontologie. Le Collège n’est pas une filiale des syndicats», poursuit le psychiatre et ex-président du Collège des médecins du Québec (CMQ) de 1998 à 2010. Durant cette période, il a notamment recruté le Dr Gaudreault pour qu’il siège au Collège.
Selon le Dr Lamontagne, l’actuel président n’a pas outrepassé son rôle en soulignant que les moyens de pression entrepris par les médecins le mois passé étaient interdits par leur code de déontologie.
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Des médecins avaient alors cessé d’enseigner aux étudiants, ce que déplore à son tour le psychiatre de renom. «[Les fédérations] parlent qu’il manque de médecins au Québec, mais ils empêchaient des jeunes d’arriver sur le terrain. C’est parler des deux côtés de la bouche», dit-il.
Le torchon brûle entre le gouvernement et les médecins en raison du projet de loi 106, qui veut lier un pourcentage de leur rémunération à des indicateurs de performance.
Le Dr Lamontagne a lui aussi ses réserves. Il estime qu’il peut être difficile de mesurer la performance d’un médecin, qui peut passer de deux à quarante-cinq minutes avec un patient, selon ses besoins. Or, il croit que le gouvernement a le droit d’exiger plus de contrôle sur les sommes colossales qu’il consent aux deux fédérations.
Plus de fric
«Tout revient toujours à du fric finalement, remarque-t-il. Mais il n’y a pas un médecin au Québec qui est mal payé et je trouve ça un peu honteux, quand on est parmi les mieux payés dans la société, d’en vouloir encore plus.»
Il craint le précédent que pourrait créer une destitution du président du Collège, estimant que ce dernier a droit à ses opinions et qu’il est autorisé à les dire.