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L'article provient de TVA Nouvelles

Sans les agences privées, des infirmières ne retourneraient pas au public

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TVA Nouvelles

2023-02-26T23:08:29Z
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Le projet de loi du gouvernement du Québec visant à interdire le recours aux agences privées dans le réseau public de la santé suscite de vives réactions auprès des infirmières et infirmiers qui y travaillent.

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Pour certains, il est hors de question de retourner travailler au public, notamment en raison de l’ambiance de travail qui y règnerait, le manque de flexibilité des horaires et le salaire qui y est moindre qu’au privé.

TVA Nouvelles a reçu plusieurs témoignages en ce sens, dont celui de Geneviève Reid, une mère monoparentale de quatre enfants, qui travaille à titre d’infirmière dans une agence privée.

«Je peine à arriver avec le salaire du privé, donc je ne vois pas comment je peux faire même à temps plein [au public]», explique-t-elle.

Deux de ses enfants étant malades, pas question pour elle de se priver de la flexibilité que les agences lui offrent.

«J’ai une fille de 14 ans qui est atteinte d’épilepsie quand même assez sévère, continue l’infirmière. Quand elle fait une crise, je ne peux pas rentrer.»

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De son côté, une autre infirmière, Chloé Boudeau, a démarré sa propre agence, en raison de l’ambiance de travail qu’elle a observé dans le réseau public.

«Il y a une espèce de vieille mentalité de vocation de l’infirmière qui fait en sorte qu’on n’a pas le droit d’avoir de demandes, donc ça ne correspondait pas du tout à mes valeurs», explique-t-elle.

Autres conséquences

La nouvelle loi pourrait également avoir pour effet d’empêcher certaines infirmières de donner du temps au métier à temps partiel.

Alfiia Gataullina est enseignante en technique de soins infirmiers et peut donner un coup de main, grâce aux agences, qui sont plus flexibles.

«La dernière convention collective [...] limite le temps partiel [avec] un minimum de 3 jours par semaine, dit-elle. Moi, comme enseignante qui enseigne pratiquement à temps plein, je ne peux pas faire encore trois quarts de travail par semaine avec le réseau public.»

Le travail du ministre de la Santé Christian Dubé sera donc colossal pour convaincre ces infirmières de revenir vers le public.

Il devra améliorer les conventions collectives, dans un contexte où les relations sont de plus en plus tendues entre le gouvernement et les syndicats.

Des centaines d’infirmières manifestaient d’ailleurs leur mécontentement, dimanche, à Drummondville, la rigidité de gestion du système de santé étant au cœur de leurs demandes.

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