Fins de semaine obligatoires : le CIUSSS riposte aux moyens de pression
Amélie Simard-Blouin | TVA Nouvelles
À deux jours de l'implantation de la mesure des fins de semaine obligatoire à l'hôpital Sainte-Croix à Drummondville, les infirmières espèrent toujours faire changer d'idée leur employeur, si bien que le CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec a interpellé le Tribunal administratif du Travail pour faire cesser les moyens de pression en cours.
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Le CIUSSS de la Mauricie-Centre-du-Québec riposte aux moyens de pression des infirmières ; une plainte a été déposée au Tribunal administratif du Travail. C'est l'article 111.18 du Code du travail qui a été invoqué par l'employeur.
Ce tribunal peut agir «si, à l'occasion d'un conflit, il estime qu'une action concertée autre qu'une grève ou un ralentissement d'activités porte préjudice ou est susceptible de porter préjudice à un service auquel le public a droit», peut-on lire dans le Code du travail.
«Nous avons demandé à la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) de cesser d'inciter ses membres à exercer des moyens de pression qui sont illégaux (ex. : encourager ses membres à démissionner massivement qui constitue une mesure lourde de conséquences autant pour le personnel qui est susceptible de perdre de leur poste et leur ancienneté, que pour les services offerts à la population)», a précisé le CIUSSS.
Il ajoute que «en plus d'être illégaux, ces moyens de pression sont de nature à semer une grande inquiétude au sein de la population.»
Le syndicat des infirmières en a averti ses membres jeudi soir, et déplore que l'employeur «ait choisi la voie répressive plutôt que de prioriser le dialogue.»
Les deux parties ont tenu une session de conciliation vendredi, puis une audience au Tribunal en début d'après-midi. La décision sera connue avant lundi prochain.
Un peu plus tôt cette semaine, l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a donné son appui aux infirmières.
«Je suis déçue que l'employeur prenne ce chemin-là, plutôt que de parler avec le syndicat et les membres. On sait qu'il y a des solutions qu'ils n'ont pas encore été essayées. La méthode abrasive qu'ils utilisent cause plus de dommages, parce que des gens quittent le navire», a fait voir la présidente de l'APTS MCQ, Véronique Neth.
Devant toute la situation, des infirmières de la Mauricie-Centre-du-Québec se demandent si leur syndicat devrait prendre exemple sur Granby, et demander l'intervention de la CNESST.
«Toutes nos interventions ne donnaient rien, fait qu'on avait décidé de se tourner vers la CNESST. Ç’a fait que l'employeur s'est mis en action, il doit produire des plans d'actions», a souligné la présidente intérimaire de la FIQ des Cantons-de-l’Est, Stéphanie Goulet.
«Si déjà, il a commencé à avoir des départs et que les gens vivent déjà de la détresse et que ça peut être démontré, c'est sûr que peut-être que la CNESST peut regarder, mais est-ce qu'elle va faire l'ensemble du portrait? J'en n'ai aucune idée», a ajouté Mme Goulet.
La manifestation prévue dimanche à l'hôpital Sainte-Croix à Drummondville est maintenue. Des départs vers le lieu de rencontre sont prévus des quatre coins de la région. Une assemblée générale est convoquée pour le lendemain par le syndicat.