Évacuations à La Baie: sous le choc, mais soulagés d’éviter un drame encore plus grand
53 résidences supplémentaires ont été évacuées à La Baie, portant le nombre total à 76

Pierre-Paul Biron
LA BAIE | Les occupants des 53 résidences supplémentaires évacués en raison d’un nouveau risque de glissement de terrain à La Baie sont encore sous le choc, mais se confortent à leur tour en se disant qu’on a su éviter le pire.
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«Ce qui me fait un baume au cœur, c’est que tout notre monde est vivant. On a pu éviter une catastrophe certaine», a insisté la mairesse de Saguenay, Julie Dufour, dimanche matin, au lendemain de l’ordre d’évacuation d’urgence qui a touché 53 nouvelles résidences tard samedi soir.

Les citoyens rencontrés à la sortie de la rencontre d’information qui s’est tenue en matinée avaient eux aussi ce sentiment que la bonne décision avait été prise malgré la douleur d’abandonner leur maison.
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«Ce n’est pas facile, mais on est super reconnaissants. Ce serait triste de parler ce matin de gens qui ont perdu la vie parce qu’ils n’ont pas été assez rapides», a reconnu Marie-Josée Bernier-Laflamme, qui a dû quitter son domicile il y a une semaine déjà, avant d’évacuer sa mère dans la nuit de samedi à dimanche.

«On attend toujours l’hébergement. Comme [ma mère] est à mobilité réduite, on ne trouve pas ça rapidement. On garde le moral, on n’a pas le choix.»
À l’opposé, des résidents qui se trouvent à proximité du secteur évacué se disent inquiets pour la suite des choses.

Évacuée à 91 ans
Jeannine Duval-Tremblay, qui fait aussi partie des nouveaux évacués, a quitté la maison qu’elle habite depuis 55 ans et qu’elle espère retrouver intacte.
«C’est difficile», laissait tomber la dame, droite comme un chêne malgré ses 91 ans bien sonnés. «Ils nous ont dit qu’il y avait du danger pour la maison, c’est difficile à entendre», ajoute celle qui a élevé ses cinq garçons dans cette demeure.

La durée incertaine de l’évacuation à long terme provoquait d’ailleurs du stress pour plusieurs. Une citoyenne qui opère un salon de coiffure dans sa résidence maintenant évacuée se demandait bien comment elle allait faire pour vivre.
«Je perds ma maison, mais je perds ma job en même temps», soupirait la femme.

Sinistre imminent
La mairesse de Saguenay a tenu à rassurer les citoyens qui ont rapidement fait le lien avec le glissement de terrain meurtrier de Saint-Jean-Vianney, il y a 51 ans.
La composition géologique du site est semblable, mais la grosseur de l’effondrement potentiel ne serait pas la même.
«Il ne faut pas effrayer non plus les gens», a indiqué la mairesse.
Le directeur adjoint du service incendie de la ville a pourtant lui-même dressé la comparaison devant les médias samedi soir.
Et des échos des travaux de forage effectués cette semaine laissent croire que les ingénieurs ont traversé un sol presque entièrement composé d’argile et de terre gorgée d’eau.

– Avec Jérémy Bernier