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Culture

«Au coeur de Mégantic»: Retour sur une tragédie qui a bouleversé le Québec

Samedi 5 juillet 22 h, Historia

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Nathalie Slight

2025-07-03T10:00:00Z
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Il y a 12 ans déjà survenait la tragédie de Lac-Mégantic. Dans le documentaire Au cœur de Mégantic, Stéphane Archambault s’entretient avec avec des survivants de ce drame épouvantable qui a secoué tout le Québec. 

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Stéphane, comment en es-tu venu à animer ce documentaire?

Je ne suis pas un résident de Lac-Mégantic, mais j’ai joué à plusieurs reprises au Musi-Café avec mon groupe Mes Aïeux. Ce resto-bar était bien plus qu’un lieu physique, c’était le cœur du village! Le 6 juillet 2013, lorsqu’un convoi de 72 wagons-citernes contenant du pétrole a déraillé et a frappé de plein fouet le Musi-Café, faisant 47 victimes au passage, Mégantic a été frappé en plein cœur.

Au coeur de Mégantic ne nous fait pas revivre la tragédie...

Le documentaire se penche sur l’après, sur la reconstruction. Et ici, je parle non seulement de reconstruction physique, mais aussi, et surtout, de reconstruction psychologique.

C’est vrai que l’humain est au centre de tes rencontres. Comment t’y es-tu préparé?

Après avoir lu les dossiers de recherche, je me suis présenté à ces rencontres avec toute mon écoute, mon ouverture et mon empathie. J’ai déjà mené des entrevues dans des cadres plus ludiques, mais ici, il s’agissait de conversations profondément humaines. Lors de chaque entretien, j’ai été impressionné par la force, le courage et la résilience de ces gens-là. Il y a beaucoup de lumière qui ressort de ces entretiens.

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Tu t’es entre autres entretenu avec Colette Roy-Laroche, qui était mairesse de la ville au moment du drame.

Cette femme, d’une force admirable, a été un roc pour les habitants de Mégantic. Six ans après la tragédie, elle a connu des problèmes de santé, les spécialistes en sont venus à la conclusion qu’elle souffrait du syndrome de choc post-traumatique.

Outre Mme Roy-Laroche, y a-t-il d’autres personnes qui t’ont particulièrement marqué pendant le tournage?

Bien sûr: Mélissa Généreux, médecin spécialiste en santé publique. Cette femme aborde la tragédie avec un réel souci du bien-être de la population méganticoise. (Pause) Une phrase m’a particulièrement marqué lors de notre entretien: lorsqu’elle m’explique qu’elle a communiqué avec l’hôpital pour savoir combien il y avait de blessés. Les responsables de l’urgence lui ont dit qu’ils les attendaient depuis plusieurs heures, mais que personne ne s’était présenté. C’est là que Mélissa Généreux a compris que le soutien qu’allait fournir la Santé publique serait surtout d’ordre psychologique, pour les proches des victimes qui avaient péri lors de la tragédie.

Que désires-tu que les gens retiennent de ce documentaire?

Les cicatrices de cette tragédie seront toujours là, au centre-ville, qui reste un immense terrain vague et dans le cœur des Méganticois. Cela dit, au-delà de ce drame, une partie de la reconstruction passe par le retour des touristes, qui vont visiter ce coin du Québec non pas pour voir le lieu de la tragédie, mais pour profiter de ce que les Méganticois ont de plus beaux à offrir: leur village aux abords du lac et l’accueil chaleureux de leurs habitants.

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