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L'article provient de Le Journal de Montréal

«C'est une erreur médicale mais pas un accident»: JoÈve Dupuis rend hommage à sa cousine décédée après une liposuccion qui a mal tourné

«T’es belle pis j’t’aime!»

JoÈve Dupuis a écrit le roman «T'es belle pis j't'aime!».
JoÈve Dupuis a écrit le roman «T'es belle pis j't'aime!». Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2025-08-10T13:00:00Z
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Inspirée par un drame qui l’a profondément marquée — le décès de sa cousine Florence à la suite d’une chirurgie dans un pays étranger —, l’écrivaine JoÈve Dupuis lui rend hommage dans son nouveau roman, T’es belle pis j’t’aime!. Elle parle d’amour, de traumatisme, de deuil, mais aussi de compassion, de souvenirs et de rencontres qui ne sont peut-être pas le fruit du hasard. Dans cette romance dramatique, elle montre aussi les ravages causés par les troubles du comportement alimentaire et les enjeux liés à l’image corporelle. Une lecture bouleversante.

JoÈve Dupuis parle de deuil, d’acceptation de l’image corporelle, de pression sociale dans son nouveau roman, «T’es belle pis j’t’aime!».
JoÈve Dupuis parle de deuil, d’acceptation de l’image corporelle, de pression sociale dans son nouveau roman, «T’es belle pis j’t’aime!». © Pratico Édition

En mai 2022, Florence McConnell, une Québécoise de 26 ans qui vivait à Saint-Lambert, est morte au Maroc des suites de complications après une intervention chirurgicale. Une liposuccion qui a mal tourné.

C’était la fille du cousin de JoÈve Dupuis. «Elle est décédée un vendredi 13 mai, à 13 h. Ce livre, je l’ai écrit parce que je vivais quelque chose d’extrêmement difficile, qui était comme un trauma», dit-elle en entrevue.

«J’étais super proche de Florence quand elle était petite. Je me suis mise à écrire ça quand je faisais mon deuil à moi, parce que ça n’allait pas bien. Je suis tombée en dépression.»

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«Un accident médical? Non.»

«Je suis une cousine éloignée, mais on était très proches», dit-elle. «Quand j’en parlais, je me disais: c’est pas un accident. Je me faisais dire par mes proches: bien oui... c’est un accident, c’est un accident médical. Non.»

«C’est une erreur médicale, mais c’est pas un accident, au sens où tu ne pars pas te faire faire une liposuccion en cachette, quand tout le monde pense que tu vas bien et que tu es bien dans ton corps. Il y a quelque chose qui pouvait être fait avant.»

JoÈve Dupuis ajoute que tout ça ne lui rentrait pas dans la tête. «Je n’arrivais pas à me faire une raison, donc j’ai commencé à écrire.»

«J’ai fait une fiction avec tout ce que je vivais. Ça m’a pris deux ans. J’arrêtais, je pleurais trop. J’ai écrit une série jeunesse, entre, parce que j’avais besoin de me faire du bien.»

Inspirée par de grandes émotions

JoÈve Dupuis s’est inspirée de ses émotions à elle pour écrire cette fiction, où l’héroïne, Lola, retrouve un amour d’adolescence et vit des bouleversements sur le plan familial. Elle raconte le chagrin des endeuillés qui ne font pas partie de la famille immédiate, mais qui ont quand même beaucoup de peine.

«J’avais besoin de mettre mes émotions sur papier. Je l’ai toujours fait, mais dans d’autres contextes. J’ai vécu mon deuil en me garrochant là-dedans. Ça a été mon outil d’accompagnement.»

«Essayer de faire du sens avec quelque chose qui n’en a pas. Ne pas savoir plein de choses. Comment on navigue dans le deuil, c’est vraiment différent pour chaque personne.»

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L’image corporelle

JoÈve Dupuis trouve important de parler d’image corporelle, de pression sociale, de réseaux sociaux, de troubles des comportements alimentaires, de ce que ça veut dire d’être «bien dans sa peau».

«Ça peut ouvrir la porte à plusieurs discussions, sur plusieurs sujets», dit-elle. «Le livre, je l’ai écrit pour moi. Ça m’a fait du bien. Mais ça me remet en question sur plein de choses.»

«Florence n’était pas bien dans son corps. Elle a essayé des régimes, de l’entraînement. Mais l’acceptation de son enveloppe corporelle, ça passe par autre chose. C’est très tabou, encore, de ne pas être bien dans son corps.»

T’es belle pis j’t’aime!

JoÈve Dupuis

Éditions Pratico

Environ 370 pages

  • JoÈve Dupuis est diplômée en communications et autrice de plusieurs livres.
  • Anorexie et boulimie Québec a pour mission de garantir une aide immédiate, spécialisée et gratuite aux personnes atteintes d’un trouble du comportement alimentaire ainsi qu’à leurs proches. 1 800 630-0907, anebquebec.com
« — Ils n’ont pas beaucoup d’informations, annonce d’emblée ma mère quand elle revient au salon.
— Un peu, au moins?
— Elle s’est fait opérer il y a quatre jours. Il y aurait eu une complication. L’équipe médicale l’aurait soignée pour une bactérie, une infection du sang. Ça se serait aggravé chaque jour. Elle aurait eu des transfusions sanguines, des médicaments, mais rien ne faisait effet.»
— JoÈve Dupuis, T’es belle pis j’t’aime!, Pratico Édition

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