Rencontre avec Trump: comment Mark Carney peut-il éviter de se faire «Zelenskyser»?
TVA Nouvelles
Le premier ministre du Canada, Mark Carney, doit rencontrer son homologue américain, Donald Trump, la semaine prochaine, à la Maison-Blanche et il devra être bien préparé, estiment les panélistes de La Joute des Analystes.
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Selon Emmanuelle Latraverse, M. Carney devra notamment «prendre une immense quantité de camomille» avant de rencontrer Donald Trump, a-t-elle blagué, jeudi, lors du TVA Nouvelles.
«Ça prend un plan très clair de ce qu’il veut en allant là-bas. Il veut tout simplement que M. Trump le traite avec respect. Il veut une feuille de route pour la suite des choses. Il veut créer un bon rapport avec lui», a ajouté l’analyste et animatrice, plus sérieusement.
Selon des diplomates qui ont décrit le mode de gestion de Trump, trois facteurs en «p» ont été identifiés à propos des rencontres du président américain avec d’autres chefs d’État: le personnel, le pratique et le politique.
«M. Carney n’a pas droit à l’erreur sur le personnel. C’est ça la réalité avec M. Trump parce que si au moins il y a un bon lien, il y a du respect, mais là après ça, tu peux te parler. Puisque le but, c’est d’établir au moins une feuille de route pour la suite des choses, il ne faut pas qu’on s’attende que M. Trump lève les tarifs», soutient Emmanuelle Latraverse.
Celle-ci croit que le premier ministre canadien doit éviter à tout prix une rencontre dans le Bureau ovale devant tous les médias. Elle recommande donc une discussion à huis clos entre les deux hommes, puis une photo de la réunion étendue du cabinet, suivie possiblement d’un point de presse solo de M. Carney.
Paul Larocque, pour sa part, estime qu’il n’y a pas que le premier ministre canadien qui devra bien préparer cette rencontre.
«La personne qui a le plus de pression en ce moment, [...] c’est l’ambassadrice du Canada à Washington, Mme Hillman, dont le mandat est de préparer cette rencontre-là et d’expliquer, de faire accepter par l’entourage du président Trump que le premier ministre Carney ne veut pas subir ce que d’autres ont subi. Il ne peut pas être une plante verte, un faire-valoir pour toutes sortes de sujets qui n’ont pas rapport [...] Il faut surtout éviter, et c’est l’évidence même, ce qu’on appelle maintenant en diplomatie se faire "Zelenskyser". Ça ne devrait pas arriver, mais on ne sait jamais avec lui», soutient l’animateur et analyste.
«C’est à elle de préparer tout ça. Disons qu’en fin de semaine, elle va gagner son salaire», ajoute-t-il.
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