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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Recherches des soeurs Carpentier par la Sûreté du Québec: «C’est sûr qu’on était à court d’effectifs»

Seulement six marcheurs formés étaient mobilisés les deux premiers jours des recherches

Photos d'archives, Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-02-21T21:31:55Z
2023-02-21T22:18:01Z
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La Sûreté du Québec n’avait que six marcheurs «avec formation» mobilisés pour l’opération de recherche visant à retrouver Norah et Romy Carpentier jusqu’à l’ajout d’effectifs le 11 juillet, soit trois jours après leur disparition.

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Les 9 et 10 juillet 2020, seuls 6 «marcheurs» formés en recherches et en mesures d’urgence étaient mobilisés sur les lieux des recherches à Saint-Apollinaire, presque tous venus du bureau de St-Hubert.

Il existe bien une équipe de la Direction des mesures d’urgence (DMU) à Québec, qui compte «près de 20 membres», mais seul son gestionnaire, Marc Leblanc était au bureau le matin du 9 juillet. Il a été rejoint par le technicien Paul Gosselin.

«Quatre membres étaient prêtés à Alma sur l’unité de protection rapprochée du premier ministre, un était en maladie, trois étaient en vacances et le reste était en congé hebdomadaire», a expliqué M. Leblanc mardi, précisant que «si on en veut plus, on doit faire des appels téléphoniques aux membres en congé».

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  • Écoutez l'entrevue avec Stéphane Luce, Président de Meurtres et Disparitions Irrésolus du Québec à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :

«Trois jours plus tard»

Le nombre de six était-il suffisant?

«C’est sûr qu’on était à court d’effectifs», a reconnu Paul Gosselin, qui au fil de la journée s’est retrouvé à affecter les secteurs de recherches aux équipes par manque de gestionnaire. «Ce matin-là, les gars qui étaient à Alma par exemple, j’aurais aimé ça les avoir avec moi.» Le technicien a indiqué que quatre patrouilleurs sans expérience étaient venus prêter main-forte, permettant deux équipes de cinq marcheurs.

«Si on avait eu trois lignes de sept personnes, j’aurais été content avec les secteurs qu’on avait», a précisé le policier, qui a exposé que les recherches avaient débuté du côté nord de l’autoroute alors que Carpentier et les fillettes se trouvaient finalement du côté sud. «Avoir eu une troisième ligne, elle aurait attaqué le secteur sud.»

Le capitaine Michel Patenaude, supérieur du responsable de l’enquête, a été questionné sur ce fait mardi, et ce, même s’il n’est pas attitré à la direction des mesures d’urgence (DMU), mais plutôt aux crimes contre la personne.

«Je sais que ce n’est pas vous, mais êtes-vous fier de votre DMU», a questionné le coroner Malouin. «Ça doit vous déranger de ne pas les avoir avant [les marcheurs] dans votre enquête?»

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«Moi, j’ai demandé d’avoir le plus de marcheurs possible, le plus rapidement possible», a rétorqué M. Patenaude, ajoutant que «le samedi matin, la DMU arrive avec quatre équipes de 10 marcheurs».

«Trois jours plus tard», a laissé tomber le coroner.

Manque d’informations au départ

Un autre élément de question sur le début de l’opération de recherche est l’absence d’informations remises au responsable des mesures d’urgence à son arrivée sur place.

«Normalement, un officier sur les lieux nous rencontre pour faire état de la situation», a expliqué Marc Leblanc, qui est aujourd’hui retraité. «Habituellement, toute l’information est transmise pour préparer les recherches, on établit un profil avec les informations prises sur les lieux. Ça, c’est dans un monde idéal, mais St-Apollinaire, ce n’était pas un monde idéal.»

Marc Leblanc n’a d’ailleurs jamais vu d’officier sur les lieux puisqu’il a été réaffecté moins d’une heure après son arrivée à St-Apollinaire, étant envoyé sur une intervention à Natashquan vers 9h30 le 9 juillet.

Déplacement des recherches

Plus tôt, le capitaine Michel Patenaude avait également fait le point sur la décision du 10 juillet au matin de déplacer les marcheurs du secteur où une première trace avait été observée la veille.

Le capitaine Patenaude a confié au coroner Luc Malouin avoir appris dans la journée du 10 juillet que le «300 mètres», soit la recherche du périmètre autour de la trace de pas retrouvée le 9 juillet en fin de journée n’avait pas été complétée comme le veulent les enseignements en recherche et sauvetage.

Suggérant de retourner sur les lieux de cette première trace en fin de journée le 10 juillet, la fin du «300 mètres» permettra de trouver une deuxième empreinte et culminera ultimement sur la découverte des corps des fillettes dans la matinée du lendemain, dans le même secteur.

Les effectifs de recherche déployés le 9 juillet

  • Deux équipes de cinq personnes, pour un total de 10 policiers
  • Six de la direction des mesures d’urgence, spécialisés en recherche
  • Quatre patrouilleurs prêtés, mais sans formation
  • Les recherches débutent au nord de l’autoroute, «par logique», comme le véhicule de Carpentier s’y trouve après l’accident.
  • La première équipe de recherche à traverser au sud à 15h30 le 9 juillet
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