Réactions au sondage Léger: Legault «toujours l’homme de la situation»


Patrick Bellerose
Les ministres caquistes se rangent derrière François Legault face à la forte volonté de changement des Québécois. Mais le remaniement sera un casse-tête pour le premier ministre: les poids lourds Christian Dubé et Eric Girard ont déjà signalé leur désir de demeurer en poste.
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À leur arrivée au Conseil des ministres, mercredi matin, les élus ont montré un front uni avec le chef caquiste, malgré de nouveaux sondages difficiles pour le gouvernement.
«Je pense que c’est l’homme de la situation», a assuré la ministre des Relations internationales, Martine Biron, avant de s’engouffrer rapidement dans l’édifice Honoré-Mercier.
«Le premier ministre fait un excellent travail. Vous savez, c'est partout dans le monde que le contexte est difficile», a fait remarquer le ministre des Finances, Eric Girard, en rappelant la hausse généralisée du coût de la vie.
Le coup de sonde de la firme Léger paru dans les pages du Journal révèle pourtant que la CAQ stagne en troisième position dans les intentions de vote. De plus, 65% des répondants souhaitent un changement de gouvernement.
Pour François Legault, le portrait n’est pas plus réjouissant: 49% des Québécois espèrent le voir partir, contre 26% qui le voient demeurer en poste.
Opération séduction
Depuis la défaite cinglante de la CAQ lors de l’élection partielle dans Arthabaska, la semaine dernière, le premier ministre est en mode séduction pour reconquérir le cœur des Québécois.
Le ministre Jean Boulet l’a d’ailleurs accompagné au Centre commercial Les Rivières à la rencontre de citoyens, mardi, après un exercice du même type la semaine précédente à Québec.
«Monsieur Legault est là pour faire ces rencontres, pour écouter, puis s'assurer que l’on comprend bien les sensibilités de la population», a confié le ministre du Travail.
«On a parlé de santé, d'économie, de la guerre tarifaire avec les Américains», dit Jean Boulet.
Malgré les discours sur le besoin d’apporter des changements après l’électrochoc d’Arthabaska, le mot d’ordre mercredi matin semblait plutôt être «continuons».
«On a fait de très bonnes choses [pour] protéger le portefeuille des Québécois. Encore aujourd'hui, les gens me remercient pour les stationnements d'hôpitaux, la baisse d'impôts, la taxe scolaire, les 2000 $ pour les aînés», a rappelé le ministre Girard.
«Alors ça, il faut continuer d'aider les gens», a-t-il ajouté.
Devant l’état des finances publiques, Québec ne prévoit toutefois pas de nouvelles mesures importantes pour alléger le fardeau fiscal. Mais les mesures en place le demeureront, explique-t-on.
Des déçus?
Tout comme son collègue Christian Dubé à la Santé, M. Girard espère conserver le portefeuille des Finances lors du vaste remaniement prévu après la fête du Travail.
«C'est mon intention. Comme vous le savez, tout ça, c'est le choix du premier ministre», dit-il.
S’il souhaite changer le visage de son gouvernement, François Legault fera donc forcément des déçus.
Parmi les autres ministres sondés au cours des dernières semaines, Sonia Bélanger, Geneviève Guilbault et Bernard Drainville ont également fait part de leur attachement à leurs ministères actuels.
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