Sondage Léger: la victoire dans Arthabaska propulse le Parti Québécois et PSPP alors que les Québécois réclament du changement

La victoire dans Arthabaska profite pleinement au PQ. Le parti souverainiste gonfle ses appuis, tandis que Paul St-Pierre Plamondon incarne plus que jamais le changement réclamé par une majorité d’électeurs, révèle un nouveau sondage Léger.

En tête des intentions de vote depuis maintenant 20 mois, le Parti Québécois (PQ) a solidifié son avance grâce à l’élection partielle, avec une progression de 5% depuis juin dernier.

Si les élections avaient lieu aujourd’hui, le parti formerait le prochain gouvernement et se retrouverait «en territoire majoritaire» grâce à un score de 45% dans la population francophone, explique Sébastien Dallaire, vice-président de la firme Léger.

De leur côté, les autres formations politiques ont stagné cet été. Caquistes et solidaires n’ont pas bougé, tandis que la baisse du PLQ se situe dans la marge d’erreur.

Seuls les conservateurs reculent de 4%, mais le portrait cache une bonne nouvelle pour eux (voir encadré).

Pour Sébastien Dallaire, l’effet de la victoire péquiste dans Arthabaska est indéniable. «Le Parti Québécois a remporté l’élection d’une façon plus nette que prévu. Ça contribue à lui donner un momentum», analyse-t-il.

Insatisfaction

En parallèle, le gouvernement Legault demeure très impopulaire, avec 67% des électeurs mécontents de son travail.

«Il y a une tendance lourde ici. Ça demeure une mauvaise nouvelle pour le gouvernement d’un sondage à l’autre», souligne Sébastien Dallaire.

Depuis l’automne 2023, la proportion d’insatisfaits a augmenté de 20 points de pourcentage.

Cela se traduit par un fort désir de changement: le deux tiers des répondants espèrent voir un autre parti aux commandes après les élections provinciales l’an prochain.

«La pente est très raide pour le gouvernement de François Legault en ce moment pour essayer de renverser la vapeur», dit le sondeur.

Remaniement

Dans l’espoir de donner un nouveau visage à son équipe, le premier ministre procédera à un important remaniement ministériel juste après la fête du Travail.

Des visages connus pourraient ainsi retourner sur les banquettes arrière, tandis que d’autres devront changer de ministère.

Mais la manœuvre n’impressionne pas les répondants, selon qui le remaniement échouera à donner un nouvel élan au gouvernement.

Malgré tout, les électeurs ont leur petite idée sur les changements à apporter.

Le fiasco SAAQclic et les tergiversations sur le 3^e lien ont fait pâlir l’étoile de Geneviève Guilbault, qui devrait perdre le ministère des Transports, estiment une majorité de Québécois.

Bernard Drainville (Éducation) doit également être «déplacé», tandis que Christian Dubé (Santé), Sonia LeBel (Trésor) et Simon Jolin-Barrette (Justice) méritent de rester en poste, estiment les personnes sondées.

Incarner le changement

Face à un gouvernement usé après deux mandats, Paul St-Pierre Plamondon est perçu comme celui qui ferait le meilleur premier ministre du Québec.

Le chef péquiste incarne également le changement pour une majorité de citoyens.

Toutefois, son option souverainiste demeure son talon d’Achille. Alors que le chef péquiste progresse dans les sondages, l’appui à la souveraineté stagne à 36%.

Paul St-Pierre Plamondon doit même se méfier d’une partie de ses électeurs: 27% d’entre eux voteraient contre un référendum sur l’indépendance du Québec.

*Sondage en ligne mené du 15 au 18 août 2025 auprès de 977 répondants âgés de 18 ans ou plus ayant le droit de vote. Les résultats ont été pondérés afin de garantir un échantillon représentatif de la population québécoise. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur d’au plus ± 3,1% (19 fois sur 20). 

Une défaite aux allures de victoire pour Duhaime

Éric Duhaime a perdu l’élection partielle dans Arthabaska, mais son score dans cette course à deux l’a positionné comme une option crédible sur la scène provinciale.

En effet, 40% des électeurs souhaitent voir le Parti conservateur du Québec obtenir au moins un siège à l’Assemblée nationale l’an prochain.

«La campagne lui a permis de s’établir comme un parti sur l’échiquier, une véritable option pour les électeurs. Ce n’est plus seulement un parti de contestation comme il l’a été dans les dernières années», affirme Sébastien Dallaire.