Quinton Byfield: quand la patience rapporte pour les Kings et une source d'inspiration pour Juraj Slafkovsky


Jean-François Chaumont
À l’automne 2015, Todd McLellan faisait ses débuts derrière le banc des Oilers d’Edmonton. Cette même année, les Oilers ouvraient leur vestiaire à Connor McDavid, le premier de classe du repêchage.
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À Los Angeles depuis la saison 2019-2020, McLellan a hérité d’un autre gros choix au repêchage dans son équipe. Deuxième joueur réclamé à l’encan de 2020, après Alexis Lafrenière avec les Rangers, Quinton Byfield a fait ses débuts avec les Kings lors de la saison 2020-2021.
Byfield n’a toutefois porté l’uniforme des Kings que pour six matchs à sa première saison, passant la majorité de son temps avec le Reign d'Ontario. Il avait reçu la permission de jouer dans la Ligue américaine en raison d’une dérogation pour la COVID-19. Pour les deux saisons suivantes, Byfield a encore divisé son temps entre Los Angeles et Ontario (Californie). Il n’arrivait pas à gagner un poste à temps plein avec les Kings.
C’est uniquement à sa quatrième saison que Byfield a pris son envol. À la veille du match contre le Canadien, l’imposant ailier de 6 pi, 5 po et 225 lb avait déjà amassé 18 points (6 buts, 12 passes) en 22 matchs.
«Dans le junior, il pouvait dominer juste en raison de son gabarit, il était plus grand et plus fort que les autres, a noté McLellan dans un corridor du centre d’entraînement à Brossard, après un entraînement des Kings. Dans la LNH, tu joues contre des hommes et tu as besoin de temps pour t’adapter à cette réalité. Il atteint nos attentes maintenant. Il a eu besoin de patience, tout comme nous. Mais il est un bon étudiant aussi. Tu dois prendre du temps avec un jeune espoir. Ce n’est pas tout le monde qui devient un Connor McDavid dès le premier jour.»
Un poids à transporter
Byfield n’a pas trouvé une baguette magique cette année. Il a décrit son évolution de plusieurs façons.
«Dans les dernières saisons, je suis arrivé et je ne savais pas trop où je jouerais ou avec qui je jouerais, a dit Byfield. L’année dernière, j’ai fini l’année avec mes deux partenaires de trio, Kopy [Anze Kopitar] et Juice [Adrian Kempe]. Ce sont deux excellents joueurs. Je pense que la chimie de la dernière saison s’est poursuivie cette saison. Aussi, dans les dernières saisons, j’ai toujours eu des virus ou des blessures, alors c’est un peu comme la première saison complète où je traverse le camp des recrues, le camp d’entraînement, puis la saison en pleine santé et ça fait du bien.»

Byfield a également parlé de la pression reliée à un haut choix au repêchage.
«Il y a assurément de la pression, mais tous les athlètes en ont, a-t-il répliqué. Il faut regarder ça positivement: s’il n’y a pas de pression, alors il y a quelque chose que tu ne fais pas de la bonne façon. Être un haut choix au repêchage, c’est assurément plus de pression pour produire et bien jouer. J’ai porté [ce poids] là un peu, mais il ne faut pas trop y penser. Tu vas sur la patinoire et tu aides ton équipe, c’est l’objectif principal.»
Quand on demande à McLellan d’expliquer la différence entre le Byfield de cette année et celui des trois premières années au sein de l’organisation, il y va d’une réponse très intéressante.
«Il est trois ans plus vieux. Ça peut sonner vraiment simple, mais c’est une réalité. Les gros joueurs, comme Leon Draisaitl à Edmonton, ont besoin de temps. Ils traînent un gros corps. Les petits patineurs explosifs ont tendance à fleurir plus vite.»
«Quinton joue à l’aile cette année et il se retrouve avec de très bons joueurs [Kopitar et Kempe]. Il savait qu’il aurait droit à une longue audition. Physiquement, il est plus fort qu’à ses premières saisons. Je touche du bois, mais il reste aussi en santé.»
Un parallèle avec Slafkovsky
Il n’y a jamais un chemin identique pour un jeune joueur vers la LNH. Mais le cas de Byfield pourrait servir d’inspiration à Juraj Slafkovsky, un autre gros ailier à 6 pi, 3 po et 230 lb.
«Je l’ai vu jouer un match cette saison contre nous, a affirmé McLellan. Je l’avais trouvé très efficace dans cette rencontre. Il [Slafkovsky] est grand, gros et fort. Tu ne te fais pas repêcher au premier rang par hasard. Mais il y a une grosse adaptation quand tu joues au Canada, surtout quand tu regardes ce groupe [de journalistes] aujourd’hui. Quinton n’avait pas ça à Los Angeles. Leon et Connor faisaient face à ça à Edmonton. Le jeune se retrouve sous la loupe. Parfois, c’est juste, mais parfois, c’est injuste.»
«Je ne connais pas le jeune homme [Slafkovsky] personnellement, je ne sais pas comment il est fait, mais je sais que s’il continue à travailler sur ses forces et à travailler avec les entraîneurs du Canadien, il deviendra tout un joueur de hockey.»
Contrairement à Byfield, Slafkovsky n’a jamais posé un patin sur une glace de la Ligue américaine. Mais Martin St-Louis a prôné plus d’une fois la patience avec lui, disant qu’il était sur la bonne voie.