Qui s'est amélioré chez le CH selon les robots


Jessica Lapinski
Les récentes raclées subies aux mains des Kings et des Panthers ne le laissent peut-être pas présager, mais oui, le Canadien réalise pour le moment son principal objectif de la saison: voir ses jeunes joueurs progresser.
L’atteinte du fameux mot en «p» (progression) espéré par la direction du club – à défaut de vouloir rêver au mot en «p» qui signifie «séries éliminatoires» en anglais –, Le Journal l’a quantifié dans les derniers jours grâce à l’aide des robots de la firme Sportlogiq.
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Le constat est clair. Six des neuf joueurs auxquels on s’est attardé se sont améliorés par rapport à la dernière saison dans la majorité des catégories pertinentes à leur jeu, comme les chances de marquer, le temps passé en zone offensive ou les sorties de zone (voir plus bas).
Pas des vedettes, mais...
Ça n’en fait pas des futures vedettes de la LNH nécessairement, mais cela montre que si le club greffe éventuellement des stars établies à sa formation, dans son processus de reconstruction, elles seront bien appuyées.
Car ces neuf joueurs font partie de l’avenir du Canadien. On n’y retrouve donc pas les noms de joueurs plus expérimentés comme Mike Matheson, Brendan Gallagher, Sean Monahan, Tanner Pearson ou Jake Allen.

On a également exclu les gardiens, puisque le fameux «ménage à trois» limite le nombre de matchs qu’ont disputés Samuel Montembeault et Cayden Primeau.
Et aussi, parce que Primeau avait été limité à sept périodes d’action avec le Canadien durant la dernière campagne, ce qui donne un faible échantillon sur lequel se basent les comparatifs.
Le nom de Rafaël Harvey-Pinard ne figure pas non plus dans notre liste. L’attaquant québécois est blessé depuis le 14 novembre, mais surtout, il a été utilisé jusqu’à présent cette saison dans un rôle totalement différent de celui qu’il occupait l’an passé.
La première étoile à Justin Barron
Une fois ces noms retirés de notre liste, on en vient principalement à un constat: c’est Justin Barron qui s’est le plus amélioré cette saison.

On vous donnera plus de détails ci-bas, mais le défenseur de 22 ans est en progression dans les 11 catégories de la défensive (sorties de zone, tirs bloqués, par exemple) par rapport à l’an dernier, en date de samedi.
Et souvent, il est en forte progression.
Jesse Ylonen, le cancre
À l’opposé du spectre, on retrouve Jesse Ylonen. À sa décharge, l’habile finlandais a peu d’occasions de s’illustrer cette année.
Mais il n’a progressé que dans trois des douze catégories relatives au poste d’attaquant, dont le nombre de buts (0,18 par match, contre 0,16 la saison dernière) et la moyenne de tirs cadrés par rencontre (1,35 en 2023-2024, par rapport à 1,08 en 2022-2023).
L’équipe progresse aussi
Collectivement aussi, le Canadien s’est amélioré. Du moins si l’on fait la projection de sa fiche actuelle sur une saison de 82 matchs.
L’équipe de Martin St-Louis est en retard de deux points après 24 rencontres par rapport à son rendement de l’an dernier (23 contre 25), mais il ne faut pas oublier que les choses se sont gâchées rapidement pour le CH la saison passée, à mesure que la liste des blessés s’allongeait.
Avec une infirmerie déjà garnie cette année, le Canadien montrera un dossier 34-38-10 en avril s’il maintient son rythme actuel.
Son total de 78 points l’écarterait du fameux mot en «p», celui qui signifie «séries éliminatoires» en anglais, mais représenterait une progression de 10 points par rapport à l’an dernier.
La progression par joueur
Attaquants
Juraj Slafkovsky – 11 catégories améliorées en 12
Le premier choix du repêchage de l’an dernier s’est amélioré dans la quasi-totalité des catégories, ce qui est encourageant. Ce sont toutefois, pour la plupart, de petits pas vers l’avant, comme en ce qui a trait aux tirs cadrés: 1,33 tir par match contre 1,15 l’an passé. Là où il s’est le plus amélioré, c’est dans les chances de marquer (1,92 par rapport à 1,26) et les entrées réussies en zone offensive (3,72 contre 2,21).
Cole Caufield – 9 en 12
Même s’il a été séparé de Nick Suzuki pendant quelques matchs, Caufield a progressé considérablement cette année. En fait, la catégorie dans laquelle il affiche le plus grand recul est surprenante, compte tenu de son profil: ce sont... les buts (0,57 par rencontre la saison passée, contre 0,29 cette année). Le petit attaquant passe en moyenne 43 secondes avec la rondelle en zone adverse (par rapport à 35 s l’an dernier) et il cadre 3,88 tirs par partie (contre 3,39).
Alex Newhook – 8 en 12

Le changement d’air est profitable pour l’ancien de l’Avalanche, qui obtient considérablement plus de temps de glace. Avant sa blessure, il marquait en moyenne 0,30 but par match, contre 0,18 la saison passée. L’attaquant complète aussi 1,22 passe vers l’enclave à chaque rencontre, par rapport à 0,72 à sa dernière campagne au Colorado.
Nick Suzuki – 7 en 12
Le capitaine marque moins cette saison (0,29 but par match, comparativement à 0,32 en 2022-2023), mais il obtient plus de chances de le faire (2,04 par rapport à 1,89 par rencontre). Là où Suzuki a le plus progressé, c’est dans le nombre de batailles à un contre un remportées: il en gagnait 2,26 par partie en 2022-2023, contre... 3,21 depuis le début de la présente campagne.
Jesse Ylonen – 3 en 12

On le disait: Ylonen a peu de chances de briller cette année. Il lui aura fallu attendre longtemps avant d’obtenir l’occasion, notamment, de jouer en avantage numérique. Mais il n’en demeure pas moins que l’attaquant a régressé dans plusieurs catégories, dont les entrées de zone réussies (1,82 en moyenne cette année contre 3,05) et le temps de possession en zone offensive (13 s contre 20 s).
Défenseurs*
Justin Barron – 11 catégories améliorées sur 11
Ça se voit presque chaque match sur la glace et les statistiques offensives le confirment: le défenseur de 22 ans s’est grandement amélioré par rapport à l’an dernier. Surtout en ce qui a trait aux passes complétées en zone offensive (6,95 par partie cette saison; 4,79 l’an dernier), aux tirs bloqués (1,10; 0,46) et aux batailles à un contre un remportées (1,14; 0,67).
Kaiden Guhle – 7 sur 11

Déjà pressenti comme le futur défenseur numéro un du Canadien, Guhle a particulièrement développé son jeu défensif. Il a progressé dans son territoire: il bloque 2,40 tirs par match en moyenne (contre 1,39 l’an dernier) et repousse 46,3% des joueurs qui tentent d’entrer dans le territoire du CH (par rapport à 41,2% en 2022-2023). Offensivement, Guhle a aussi augmenté le nombre de tirs qu’il tente vers le filet adverse (3,30 cette année, 2,45 l’an passé).
Arber Xhekaj – 5 sur 11
Avant de se blesser, puis d’être rétrogradé chez le Rocket, le «Shérif» s’était surtout amélioré en attaque. Il complétait en moyenne 5,24 passes par partie en zone offensive, par rapport à 3,29 en 2022-2023, et il réussissait à sortir la rondelle de son territoire 2,59 fois par rencontre (comparativement à 2,02 l’an passé). À l’inverse, Xhekaj avait notamment régressé pour ce qui est des passes tentées (2,75 en 2022-2023, 1,29 cette année.
Jordan Harris – 4 sur 11

Pauvre Harris. Non seulement il remporte moins de batailles à un contre un que la saison dernière (1,06 en moyenne, contre 1,43 l’an dernier), mais il tente aussi moins de tirs (1,81 contre 2,52) et le pourcentage de revirements qu’il commet est également un peu à la hausse (13,1 contre 12,7). Avec la congestion qu’il y a à la ligne bleue, dur de l’imaginer reprendre son poste de sitôt.
*On n’a pas pris en compte les statistiques de Jayden Struble, comme il n’a pas joué l’an dernier, ni celles de Gustav Lindstrom, puisqu’il a 25 ans.