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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Un Québécois veut aller en Ukraine pour sauver sa belle-famille

L’homme espère amasser des fonds pour financer sa mission en zone de guerre

Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2022-03-03T05:00:00Z
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Un ambulancier québécois veut mettre sur pied une expédition pour aller chercher sa belle-famille coincée en pleine zone de guerre, non loin de Kyïv.

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Le Montréalais de 53 ans s’affaire depuis près d’une semaine à préparer son départ pour l’Ukraine, pays d’origine de son épouse. Il pense à refinancer sa résidence pour payer les coûts de l’opération.

« Il n’y a pas une raison plus personnelle que d’aller sauver ta famille. Mais c’est dans ma nature d’intervenir en situation d’urgence. Je le fais pour mes proches et pour aider les gens, comme je l’ai toujours fait », lance-t-il.

Pour des raisons de sécurité, l’homme qui a une formation militaire a demandé à taire son nom.

Il porte une casquette arborant son groupe sanguin en cas de blessures.
Il porte une casquette arborant son groupe sanguin en cas de blessures. Photo Agence QMI, Joël Lemay

Alors qu’il est inquiet pour sa belle-famille qui se trouve près de Korosten, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, il veut tout mettre en œuvre pour ramener au pays sa belle-mère, sa belle-sœur ainsi que ses neveux âgés de 8 et 13 ans.

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Il s’attend à devoir convaincre son beau-père de les suivre. 

« Il est posté devant chez lui avec son fusil de chasse, il veut rester pour défendre son village, sa terre », décrit le Montréalais. 

Photo Agence QMI, Joël Lemay
Photo Agence QMI, Joël Lemay

Le plus vieux de ses neveux, dans la vingtaine, ainsi que son beau-frère n’ont pas le droit de quitter le pays, puisqu’ils doivent se battre, raconte-t-il.

Effrayé

Le paramédic a aussi comme plan d’apporter une grande quantité de matériel médical.

« Je suis déjà allé en Ukraine, je sais comment il peut y avoir de la pauvreté. Alors je m’imagine ce que ça doit être en temps de guerre », se désole-t-il.

« On me dit que la situation est horrible, encore plus que ce qui est rapporté aux nouvelles », ajoute-t-il.

Propriétaire d’une entreprise de pilotage de drone, il a mis dans ses bagages son matériel afin d’effectuer de la surveillance aérienne.

D’ailleurs, il avoue que la mission l’effraie. 

« C’est sûr que je capote, j’ai une fille d’à peine 1 an », dit le Montréalais, qui sera accompagné de trois anciens militaires canadiens.

Ils sont tous déjà en possession de vestes balistiques et d’équipement de protection de base. Mais d’ici son départ, ils doivent s’équiper davantage.

Il aura besoin de purificateurs d’eau UV à batterie, de menottes, de jerricans pour transporter de l’essence et, comme sur la photo, de vestes pare-balles et de couvertures thermiques.
Il aura besoin de purificateurs d’eau UV à batterie, de menottes, de jerricans pour transporter de l’essence et, comme sur la photo, de vestes pare-balles et de couvertures thermiques. Photo Agence QMI, Joël Lemay

« On a besoin d’équipement médical, il faut prévoir du transport, préparer la logistique. Il s’agit d’une mission dangereuse qui peut durer de trois à quatre semaines », détaille-t-il.

Besoin d’argent

Il estime que l’opération peut coûter jusqu’à 50 000 $, dont une grande partie sera dédiée aux communications par téléphone satellite. Il espère récolter des dons pour éponger une partie des frais, notamment à l’aide d’une campagne de sociofinancement.

Dans l’espoir d’aider un maximum de personnes, il veut entrer en contact avec des membres de la communauté ukrainienne de Montréal qui ont de la famille coincée dans le pays attaqué depuis une semaine.

« Tant qu’à être là-bas, je veux aider d’autres Ukrainiens d’ici à trouver leur famille », dit-il.

Il espère partir rapidement pour se rendre en Pologne, où il tentera ensuite de traverser la frontière. 

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