Profs en grève: «On a l’impression d’être pris entre deux gros monstres bureaucratiques», dit un enseignant
TVA Nouvelles
L’enseignant au secondaire Simon Landry se dit inquiet quant à la suite des négociations entre les syndicats et le gouvernement alors qu’il sera en grève générale illimitée à partir du 23 novembre.
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En entrevue à l’émission «Le Bilan», M. Landry indique que plusieurs enseignants n’auraient pas envie de faire la grève, mais qu’ils se sentiraient obligés.
«Il y a beaucoup de profs qui vont plonger dans la grève, mais qui le font à contrecœur, dit-il. Il n’y a personne vraiment que je connais dans mon entourage professionnel qui est content de partir en grève. On le fait parce qu’on ne semble pas sentir de volonté de changement du côté du gouvernement.»
Celui qui enseigne dans une école publique dit sentir un mépris de la part du gouvernement, notamment en raison de récentes décisions incluant celle d’octroyer entre 5 et 7 millions de dollars pour la venue des Kings de Los Angeles à Québec à l’automne 2024.
«On voit une certaine maladresse, avance-t-il. On annonce des millions pour du hockey, on n’a plus d’argent pour les profs, mais on a de l’argent pour les entreprises, mais on n’en a plus pour les infirmières. On sent un certain mépris présentement de la part du gouvernement et on dirait que la seule façon de les faire bouger c’est d’aller dans quelque chose qui frappe collectivement.»
«On dirait que c’est la seule option pour faire comprendre aux décideurs et au gouvernent que ça ne fonctionne pas en ce moment dans les écoles», continue-t-il.
M. Landry partage qu’il ne sent pas que, pour l’instant, l’un ou l’autre des camps n’est prêt à faire de compromis.
«On a l’impression d’être pris dans un match entre deux gros monstres bureaucratiques qui s’affrontent, mentionne l’enseignant. Mais nous sur le terrain, on est comme pris entre les deux. On ne sait plus qui dit vrai ou qui dit faux. C’est vraiment difficile en ce moment pour les profs. On n’est pas content en ce moment de la situation.»
«Nous, sur le terrain, les profs, on ne fait pas ça de gaieté de cœur de partir en grève, ajoute-t-il. On a l’impression que c’est la seule solution qu’il nous reste. On a l’impression d’avoir un espèce de dialogue de sourds en ce moment où les deux demandent de quoi, mais on dirait que personne ne s’écoute et il ne semble pas y avoir de recherche de compromis. On n’est pas au courant sur le terrain, ce qui se dit dans ces espaces-là.»
Voyez son entrevue complète dans la vidéo ci-dessus