Procès de «Mom» Boucher: des jurés ont pleuré de soulagement en apprenant que le délateur «Godasse» Gagné disait la vérité
Les membres du jury ne savaient pas que le délateur avait réussi des tests polygraphiques avant de témoigner

Jean-Louis Fortin et Eric Thibault
Vingt-cinq ans avant Frédérick Silva, qui aide présentement la police à résoudre une soixantaine de complots de meurtre, la justice québécoise a eu recours à un autre célèbre délateur. Au tournant des années 2000, Stéphane «Godasse» Gagné a permis de mettre hors d’état de nuire le chef des Nomads, Maurice «Mom» Boucher, au terme de deux procès spectaculaires. Notre Bureau d’enquête dévoile des détails inédits de cette saga dans un nouveau livre, Godasse, le vrai visage d’un tueur des Hells, en librairie dès maintenant.
Des membres du jury qui ont déclaré Mom Boucher coupable des meurtres des gardiens de prison Diane Lavigne et Pierre Rondeau, en 2002, ont pleuré de soulagement en apprenant que le délateur Stéphane Gagné leur avait bien dit la vérité au procès.
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Ce n’est qu’après avoir rendu leur verdict de culpabilité, au 11e jour de délibérations, que le jury a appris que Gagné avait réussi avec succès deux tests polygraphiques avant que l’État lui fasse signer un contrat de délateur.

Ce fait, relaté dans le nouveau livre de notre Bureau d'enquête, Godasse, le vrai visage d'un tueur des Hells, était passé sous silence durant ce procès puisque les tests polygraphiques ne sont pas admissibles en preuve dans le système de justice au Canada.
C’est la procureure de la Couronne, France Charbonneau, qui avait tenu à aller en informer les jurés à la suite du verdict, le 5 mai 2002.
«La Couronne n’accepte pas n’importe qui. Les gens doivent savoir qu’on ne les accepte pas s’ils ne passent pas le test du polygraphe», avait-elle ensuite déclaré aux journalistes ce jour-là.
