Pourquoi Simon Boulerice a dit non au glamour... mais pas à Cannes
«Les belles-sœurs symphonique» est présenté du 30 juillet au 2 août à la salle Wilfrid-Pelletier
Alicia Bélanger-Bolduc
L’énergie débordante de Simon Boulerice sera de retour sur scène pour Les belles-sœurs symphonique, une adaptation des chansons mythiques tirées de l’œuvre culte. Vêtu d’un complet éclatant, l’écrivain et comédien assurera les liens entre les mélodies, l’histoire et le public. Un mandat tout indiqué pour ce grand passionné de culture.
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Explique-moi le concept et ton rôle de maître de cérémonie dans ce spectacle musical.
La metteuse en scène Lorraine Pintal a rapidement réalisé qu’en retirant le texte, il y avait quelques zones d’ombre sur le plan de la dramaturgie. Les chansons apportent beaucoup, mais les textes sont souvent le fil conducteur entre elles. On aurait pu m'appeler le didascaliste, mais on ne l'a pas abordé avec sobriété. On part de l’énergie et de la joie que j'ai d'être avec ces femmes-là sur scène. Je crée aussi un lien direct avec le public. Je commence en mettant la table sur ce qu’est cette œuvre, son importance, ce qui a inspiré Michel Tremblay et, par la suite, je fais quelques entre-chansons.
Qu’est-ce que ça fait d’être entouré de ces grandes dames?
C'est grisant, parce que je les admire depuis que je suis tout petit, et maintenant, je suis leur collègue de travail! Il y a une grosse excitation, puisque je ne suis pas une femme et que je ne chante pas bien: mes chances étaient très minces de pouvoir y participer, donc je suis très heureux! (rires) J’ai toujours été «one of the girls» et j’adore les discussions qu’on a tous ensemble. En salle de répétition, je me sens à ma place, enfin de retour à mes premiers amours.

Quel était ton rapport avec cette histoire?
Je l’ai lue au secondaire, comme bien des élèves. Mon professeur de littérature était le dramaturge Serge Boucher, un collègue de Michel. Ses œuvres ne me semblaient donc pas si inaccessibles. Au secondaire cinq, j’ai participé à une émission pendant le Salon du livre, et on m’a jumelé avec lui. Il avait été très gentil, mais quand je lui ai confié que je voulais écrire des livres et être publié, il m’a conseillé de prendre mon temps... et de ne pas trop exagérer! Finalement, j’ai toujours été excessif, ça fait partie de moi! (rires) À 16 ans, j’étais déjà en pleine effervescence, animé d’une forte ambition que j’ai un peu tempérée depuis... mais je n’ai jamais vraiment écouté les paroles du grand sage!
Il serait donc faux de dire que tu sors de ta zone de confort avec ce projet?
Au contraire! C'est même beaucoup plus près de ce que j'ai fait à mes débuts. Je reviens vers quelque chose dont je m'ennuyais, et ça me fait du bien. J’ai étudié dans le domaine et j’ai fait 10 ans de théâtre jeunesse à mes débuts. Dans les dernières années, le théâtre a été un peu remisé pour la télé, puisque j’y ai fait beaucoup de scénarisation. J’avais vraiment envie de faire un retour au jeu.
En parlant d’ambition, avec tous les projets différents à ton actif, qu’as-tu le goût de vivre, maintenant?
Je veux simplement poursuivre dans le domaine le plus longtemps possible. C’est aussi pour ça que je m’économise plus qu’avant. J’ai réalisé plusieurs rêves, mais je suis devenu également plus modeste avec l’âge. Quand j'étais jeune, c'est comme si les choses m'étaient dues, mais j’ai réellement travaillé tellement fort pour m’accomplir. Je dis beaucoup plus non qu’à mes débuts, parce que je veux durer. C’est certain que le désir d’écrire pour le cinéma subsiste. J’ai quelques scénarios qui n’ont pas abouti ou qui sont finalement devenus des séries télé, mais, ayant grandi dans le club vidéo de mes parents, le rapport au cinéma m’est encore très cher.

Dernièrement, tu es allé en première mondiale aux Canneseries à Cannes pour présenter ta nouvelle série M’infiltrer dans ta vie. Comment ça s’est déroulé?
C’était la première fois que je voyais une de mes œuvres sur un si gros écran et j’ai vraiment été impressionné. C’était un très bel honneur, mais je ne suis pas très glamour dans la vie, donc j’ai hésité longtemps à y aller. Quand j’ai eu l’appel de mon agent, j’étais excité, mais j’avais un conflit d’horaire puisque j’allais être au Salon du livre de la Côte-Nord. On m’a bien fait comprendre qu’une telle invitation ne se refusait pas. J’y suis allé de reculons, pas à l’aise du tout, mais finalement j’ai vraiment aimé l’expérience. J’ai même regretté les fois où je n'ai pas accompagné mes séries télé à travers le monde dans les dernières années. Je ne suis pas un voyageur dans l’âme, je suis très casanier, et si j’avais un empêchement, je n’essayais jamais de le déplacer pour m’y rendre. Je pense qu'il va y avoir un avant et un après-Cannes. J’ai tellement aimé parler avec mon équipe et apprendre à connaître ne serait-ce que la monteuse de ce projet!
J’imagine donc que le reste de ton été sera chez toi, vu ton penchant casanier?
Chaque année, je vais passer une journée à Saint-Élie-de-Caxton, voir ma bonne amie Émilie Perreault, c’est ça mes vacances! Pour le reste de l’été, c’est chez moi! Mon conjoint part à Vancouver pêcher avec son frère, mais après huit ans de relation, il me connaît, il sait que je ne suis pas heureux en voyage. Je ne suis jamais aussi bien qu’à la maison. J'ai vraiment tout d'un vieux garçon! (rires) C'est correct si lui veut faire ses choses, on est autonomes les deux et il me respecte complètement. Par contre, à Saint-Élie, on est allés dans un restaurant chic. Ce n’est pas mon genre, mais je sais que ça lui fait plaisir.